Notre-Dame-des-Landes: communiqué commun du mouvement antiaéroport après la décision de la cour administrative d’appel de Nantes

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Une décision qui n’entame en rien la légitimité de notre combat

Fait très exceptionnel, la cour d’appel a choisi d’aller à l’encontre de l’avis, développé le 7 novembre devant la juridiction administrative de Nantes, de Madame le rapporteur public. Pour la première fois devant un tribunal, dans son réquisitoire, celle­-ci avait démontré le caractère destructeur du projet, mis en avant à partir de textes officiels de la DGAC l’existence de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique comme alternative crédible et validé bon nombre des arguments des opposants en s’appuyant sur le droit européen et français (éviter, réduire, compenser… les dégâts environnementaux). Elle a demandé l’annulation des arrêtés préfectoraux autorisant les travaux d’aménagement de l’aéroport et ne l’a pas obtenue. Les requérants examinent dès demain la poursuite des recours.

La décision de la Cour d’appel n’entame en rien la légitimité de notre combat face à la destruction du vivant et à la marchandisation du monde. L’ensemble du mouvement anti­aéroport réaffirme qu’il ne laissera place à aucun début de travaux ni d’expulsion sur la ZAD de Notre­-Dame­-des­-Landes.

Nos appels à soutien et réactions immédiates et massives, au niveau local, régional et au -delà, restent inchangés en cas de démarrage de chantiers ou de tentative d’expulsion. Nous les mettrons en œuvre avec toute la détermination nécessaire.

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre­-Dame­-des­-Landes. La ZAD fleurira !

L’ensemble du mouvement anti­aéroport (l’ensemble des organisations de la Coordination des opposants au projet d’aéroport – Copain 44 – Naturalistes en lutte – des occupant.e.s de la ZAD)

Appel à une manif de réoccupation [Bure]

manif réoccupation bure 2016Samedi 16 Juillet, on reprend la forêt !

Ils ont donc envoyé les casqués par dizaines. On les a vu poindre à l’horizon peu avant six heures du matin, jeudi 7 juillet. Les casqués, les fourgons, les tracteurs, les bulldozers, les poids-lourds, les hélicoptères. Ô sinistre parade venue nous déloger !
Depuis le 19 juin, collectifs, associations, habitant.e.s en résistance, paysan.e.s vivaient dans et avec la forêt libérée de Mandres-en-Barrois en construisant des cabanes là où l’ANDRA a déboisé.
À l’heure où les nucléocrates tentent de légaliser le cimetière atomique à l’Assemblée Nationale, nous, nous avons occupé joyeusement la plateforme de Cigéo, symbole du début des travaux.
Ce front contre l’empire nucléaire, brèche fragile, a été ouvert et tenu de diverses manières : sabotages, pique-nique, occupation, actions juridiques et le ralliement de plus d’une soixantaine d’associations. Tout ceci a enrayé la machine de l’ANDRA jusqu’à la pousser à employer la force.
Cette expulsion ne signe en rien une défaite. Elle renforce plutôt notre colère, notre rage et notre détermination.

La suite sur Plus Bure sera leur chute…

Rassemblement de soutien à l’Attiéké le 25 juin à 11h, Saint-Denis

Aujourd’hui, l’Attiéké est menacé d’expulsion. Nous sommes convoqué.e.s le 7 juillet au tribunal, face au propriétaire, la Fédération française de triathlon. Derrière, c’est l’expulsion qui s’annonce, avec 40 personnes qui vont se retrouver à la rue. Hier mal-logé-es aujourd’hui menacé-es d’être expulsé-es, sans qu’il n’y ait aucune procédures de relogement. C’est la fin d’un lieu de résistance qui fait vivre les luttes et les solidarités à Saint-Denis.

Nous appelons toutes les forces, tous les collectifs de la ville à s’unir pour revendiquer avec l’Attiéké :
– la réquisition de l’Attiéké ou d’un bâtiment vide par la mairie de Saint-Denis
– le relogement des habitant-es
– la régularisation des habitant.e.s
Nous appelons à se rassembler Samedi 25 juin à 11h devant la Mairie de Saint-Denis
Nous appelons à une semaine de lutte entre le 1er et le 7 juillet.
Samedi 2 juillet, nous appelons à une grande manifestation pour s’opposer à l’expulsion.attieke-st-denis

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Ils nous veulent à la rue, on va leur mettre des bâtons dans les roues !

Contre l’expulsion des Francs-Tireurs à La courneuve, Manifestons le samedi 16 mai à 15h, départ devant le squat.

Un an à peine après notre installation dans les lieux, nous sommes expulsables ! Pourtant, durant ces quelques dix mois passés au squat du 13, rue des Francs-tireurs, à La Courneuve, nous avons bataillé contre le propriétaire,Histoire et Patrimoine, afin de faire reconnaître auprès de la « justice » le peu d’urgence qu’il y avait à nous remettre à la rue.

Mais le droit de propriété est toujours le plus fort aux yeux des tribunaux, même lorsqu’il consiste à faire pourrir sur pied des bâtiments tout à fait habitables.

Nous sommes donc désormais une trentaine de mal-logés, demandeurs d’asile, chômeurs, étudiants à être menacés d’expulsion à brève échéance. Les activités que nous avons mises en place dans ce lieu, que ce soient les cours de français pour étrangers, les concerts, les discussions et projections, sont destinées à disparaître.

Destinées à disparaître aussi l’autogestion, la solidarité, la mise en commun des problèmes, des solutions, du matériel, que nous avons pratiquées depuis le début, pour nous passer de chefs, pour ne pas être réduits à la concurrence de tous contre tous ou à la misère.

Ce qui va peut-être, dans un futur lointain, remplacer les lieux, ce sont 28 logements, semblables à ceux qui prolifèrent par milliers dans d’autres anciens quartiers populaires (La Plaine saint Denis, le quartier du canal à Pantin…), et dans lesquels il est impossible de se loger pour les plus vulnérables économiquement (chômeurs, femmes au foyer, ouvriers, et autres smicards…). Mais qui s’en soucie ? L’essentiel en urbanisme, comme le disait récemment le président de Plaine Commune, Patrick Braouezec (FdG), n’est-il pas de « créer de la valeur » ? Les pauvres sont virés de leurs quartiers ? Ce n’est qu’un dommage collatéral…

Cette logique nous révolte, aussi nous refusons de quitter le 13, rue des Francs-tireurs.

Non à l’expulsion du 13, rue des Francs-tireurs !

Non à toutes les expulsions !

Relogement de tous les habitants et de l’association !

Non à la transformations des quartiers populaires en machines à sous pour promoteurs immobiliers !
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[Lettre aux amis de Sivens depuis Notre-Dame-des-Landes] Déplacer les termes du conflit, le rendre asymétrique

Lettre aux amis de Sivens
Depuis Notre-Dame-des-Landes

C’est une chose de croire que les ZAD qui prolifèrent partout en France depuis plusieurs mois s’opposent à des projets d’infrastructures plus ou moins importants et plus ou moins publics. C’en est une autre de constater que derrière chaque ZAD se trame un conflit plus profond lié à la question du territoire et de son usage. Depuis plusieurs mois maintenant nous entendons parler ici à Notre-Dame-des-Landes des difficultés que rencontrent les ZAD de Sivens et Roybon avec une partie des riverains qui les environne. Dans chacun de ces cas, deux idées du monde semblent se faire front. Une qui s’expérimente chaque jour à travers une lutte d’occupation d’un espace destiné à la destruction, et qui par conséquent le repeuple, le cultive, l’habite et le transforme, et une autre qui cherche, au nom de l’emploi ou de la tranquillité, à préserver et approfondir la marche forcée du monde vers le contrôle, l’aseptisation et l’aménagement du territoire.

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« Dégage !… on aménage » titrait le premier récit de la lutte à Notre-Dame-des-Landes. Il pointait par son titre l’affligeant constat de ce que l’aménagement du territoire détruit comme rapport au monde. Les fermes deviennent des exploitations agricoles, les bocages deviennent des aéroports, les forêts deviennent des parcs ou des Center Parcs, les quartiers deviennent des écoquartiers, ou des centres des congrès, et le territoire devient ce continuum de flux qui relie les métropoles.

Ici à Roybon, on défend le projet de Center Parcs pour défendre avant toute chose le développement de quelques intérêts locaux, et là à Sivens, projet de barrage ou non, c’est l’idée même d’une ZAD et de ce qu’elle vient bouleverser à laquelle quelques-uns s’attaquent. Depuis le 25 octobre dernier et l’assassinat de Rémi Fraisse, la police avait besoin d’un sérieux relais pour poursuivre ses assauts contre les ZAD avant qu’elles ne contaminent toute la France.

Et la milice de la FNSEA qui sévit depuis plusieurs mois offre un boulevard aux autorités pour regagner la confiance mise à mal par les interventions macabres que nous connaissons. À Sivens comme à Roybon, les tueurs de zadistes deviennent les arbitres d’un conflit de territoire, en quelque sorte les casques bleus des nouvelles formes de lutte. Arbitres dans le discours et complices sur le terrain de tout ce qui peut d’une manière ou d’une autre assécher les ZAD, et en premier lieu en bloquant leurs accès.

Aussi, ce qui se passe depuis plusieurs semaines sur la ZAD du Testet, atteste suffisamment de ce virage stratégique, prémédité ou non, dans l’offensive menée contre ces luttes. Et ce qui menace une ZAD sur ce plan, menace nécessairement les autres ZAD.

À Notre-Dame-des-Landes, depuis la fin de l’opération CESAR à l’automne 2012, nous faisons régulièrement face à des attaques en tous genres, menées sur différents fronts par les partisans du projet : manifs d’ouvriers payés par les patrons du bâtiment pour descendre dans la rue, incendies de cabanes ou de véhicules, menaces de mort, tabassages, les exemples ne manquent pas.

Pourtant, rien ne semble avoir atteint le niveau de violence de Sivens ou de Roybon. Les liens tissés ces dernières années avec les paysans et les habitants de la région offre le plus précieux rempart à ce type d’hostilité. Plus insistant en revanche sont les mouvements orchestrés par AGO Vinci avec une partie du monde agricole. Une nouvelle bataille, encore peu médiatisée, se mène entre des occupants de la ZAD et des paysans en lutte contre les exploitants qui sentent le vent tourner et commencent à se projeter sur les 1200 ha de terres agricoles que contient la zone. Pour l’heure chacun d’eux tente de jouer sa partition et aucun mouvement commun ne semble se profiler malgré les perches tendues par AGO. Car ici aussi, quand ils ne sont pas entrain de jeter des ragondins sur la préfecture, les agriculteurs de la FNSEA mettent tout en œuvre pour agrandir leurs exploitations. Ici aussi les fermes disparaissent une à une depuis plus de 50 ans, ici aussi devenir paysan ou cultiver des terres est devenu un calvaire.

Aussi, ce qui fait rage en ce moment au Testet n’est que le triste visage de ce qui nous menace ici en cas d’abandon du projet, une double offensive menée par les autorités accompagnées par tous les conservateurs de la région.

Bon, que la FNSEA voit d’un mauvais œil la prolifération des ZAD n’a rien d’étonnant, qu’elle devienne la principale courroie de transmission des mesquineries du pouvoir laisse en revanche quelques sueurs froides. Ce n’est plus seulement des grenades et des flashballs dont il faut se méfier, c’est aussi des milices qui agissent sans mesure sous l’œil bienveillant des gendarmes.

Car si ces derniers ont une marge de manœuvre relativement réduite depuis la mort de Rémi Fraisse, rien ne les empêche de fermer les yeux quand certains énervés de la FDSEA tabassent des opposants au barrage, mettent le feu à leurs cabanes ou détruisent leurs véhicules.

Ils apparaîtront toujours comme ceux qui viennent défendre la neutralité si rassurante et pourtant si mensongère de la République en s’interposant entre « deux extrêmes ».

En réalité, ce que supervisent les flics entre les opposants au barrage et les opposants à la ZAD, c’est la symétrie du conflit frontal qu’ils ne peuvent plus assumer sans prendre le risque de tuer.

Ce vendredi 6 mars 2015 sonnera comme un coup de massue sur le mouvement des ZAD. Le même coup a le 16 octobre 2012, produit le même effet sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Après quelques heures d’intervention le préfet annonçait la fin de l’opération et le contrôle de la Zone. Un mois après, pourtant, nous étions 40’000 à reconstruire les cabanes, et à tenir en échec l’une des plus grosses opérations policières de ces dernières années. Notre force fut de déplacer les termes du conflit, de le rendre asymétrique.

Nous relayons les appels venant du Testet à organiser des rassemblements de solidarité partout où c’est possible, à mener des actions contre les préfectures, la FNSEA, et le PS.

Nous pensons avant tout aux amis en garde à vue ce soir, et sommes de tout cœur auprès d’eux.

Quelques occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes – Indymedia Nantes, 7 mars 2015