Pourquoi le féminisme doit s’emparer de la grossophobie

Témoignage d’une personne concernée. Relation à la contraception, à l’avortement, à l’accès au soin, et cetera.

Aller chez le médecin m’a toujours plongée dans l’anxiété. Depuis que je suis un-e enfant, les médecins ont fait des remarques ignobles sur mon poids devant moi. Quand j’avais 8 ans, un médecin a dit à ma mère que mes allergies alimentaires devaient « marcher à l’envers » puisque j’étais « si grosse ». Et il a ri.

Depuis cet incident, j’ai plus ou moins enchaîné les humiliations et les énervements.

N’importe quel-le gros-se vous dira que trouver un médecin qui vous écoute ou qui prend vos soucis au sérieux est une entreprise pourrie. Parce que peu importe vos symptômes, on vous dira de perdre du poids. Vous avez la cheville tordue ? Perdez du poids. Une otite ? Perdez du poids ? La grippe ? Perdez du poids.

Vous ne saviez pas que les personnes minces n’ont jamais d’otites ou de grippes ?

Ce n’est donc pas une surprise si beaucoup de personnes gros-ses évitent au maximum de voir des médecins. Je suis coupable d’attendre que mes symptômes deviennent insupportables ou pire pour prendre rendez-vous.

Mais il n’y a vraiment rien de pire qu’un gynéco qui déteste les personnes grosses.

[…]

Pour lire la suite : en français sur Prenez ce couteau ou encore, la version originale en anglais sur Everydayfeminism

Les agressions sexuelles du nouvel an : des crimes sexistes à l’instrumentalisation raciste.

Pendant la nuit du nouvel an, de nombreuses agressions sexuelles et parfois des viols ont eu lieu dans des villes allemandes et en Finlande.

Les féministes ont toujours étudié, travaillé, analysé et dénoncé les violences sexuelles. C’est grâce à deux victimes de viol et à leur avocate, Gisèle Halimi, qu’on a pu en 1978, lors du procès d’Aix en Provence comprendre les répercussions psychiques possibles du viol sur les victimes. Les féministes auront également permis de faire reconnaître et condamner le viol conjugal qui sera finalement pris en compte légalement en 1990. Leurs nombreux travaux et études auront permis de connaître le nombre de viols et de tentatives de viols par an (75 000 en France) des agressions sexuelles (13% des femmes allemandes en auraient subi une), le peu de plaintes déposées par les victimes de viol (10% en France). Elles ont également travaillé sur ce qu’est le viol, ce qu’il constitue au niveau sociologique alors qu’il est encore souvent vu par l’ensemble de la société comme l’acte isolé d’un « fou » ou d’un « monstre ». Ces dernières années, ont été analysés le concept de culture du viol et celui de harcèlement dans l’espace public.
Les féministes n’ont donc jamais eu besoin d’attendre quiconque pour condamner TOUTES les agressions sexuelles et TOUS les viols, quels qu’en soient les auteurs. Elles ont plutôt l’habitude de prêcher dans le désert au milieu de personnes qui ne les croient pas et minimisent les chiffres des violences sexuelles. Les agressions sexuelles et les viols commis le 31 décembre en Allemagne et en Finlande sont donc évidemment condamnables, comme toutes les autres violences sexuelles.

la suite sur CRÊPE GEORGETTES

« Quand tu as la tête qu’il ne faut pas en ce moment »

Le tee-shirt qui n'a pas plu aux fonctionnaires de police. DCLe tee-shirt qui n’a pas plu aux fonctionnaires de police. DC

Ni sa bouille ni son tee-shirt ne revenaient aux policiers qui l’ont contrôlé au début de l’état d’urgence.

Délio a 21 ans. C’est un Marseillais monté à Paris pour des études de graphisme. Il vit à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Récit d’un dérapage verbal qui en dit long.

Lundi 14 novembre, deux jours après les massacres de Paris, lui et sa copine sortent du supermarché, les mains chargées de courses pour prendre le métro station Gallieni, terminus de la ligne 3 à 14h. « On était devant les portiques du métro. J’ai mis un peu de temps pour retrouver ma carte dans mes poches. Trois agents de sûreté RATP et quatre de la police nationale qui me regardaient s’approchent. Un policier m’arrache mes sacs de courses des mains. Je leur dis attention aux œufs. Ils étaient tendus. Ses collègues font un petit périmètre pour dévier les gens. Il me demande de me tourner contre le mur. Il me fouille et pas sommairement, me palpe les poches, regarde mon téléphone. Le policier me demande si j’ai un objet dangereux sur moi qui peut servir d’arme ou qui peut blesser, je dis que non. Un autre me demande mes papiers. Je lui tends mon passeport. »

« l’Etat c’est le capitalisme donc c’est un message contre l’Etat »

Le policier remarque alors son sweat-shirt avec l’étoile rouge et le slogan « non au capitalisme et au racisme » porté sous sa veste ouverte. « C’est un petit cadeau de ma mère qui l’avait acheté à un meeting de Mélenchon. Après coup, j’ai regardé l’étiquette, c’est le nom du site socialisme.be » explique Délio. Le sweat est vendu par le Parti socialiste de lutte (PSL) la gauche radicale belge. « Et là il me dit :  » c’est un message contre l’Etat, il ne faut pas porter ça en ce moment, il vaut mieux garder ses opinions pour soi, surtout ce genre de messages. Je lui réponds qu’on est en France, qu’on peut encore porter ce qu’on veut, que c’est pas contre l’Etat. Il me répond que « l’Etat, c’est le capitalisme donc c’est un message contre l’Etat ». J’insiste en disant que je porte ce que je veux. Il me répond « plus pour très longtemps ! » Je lui lance « Vous avez hâte d’avoir tous les droits et d’arrêter qui vous voulez ? » Il me répond « Oui les petites faces de merde comme toi, on a hâte de pouvoir les arrêter sans raison, les petites faces de pine, les petites faces de shiteux comme toi ».

la suite sur LAMARSEILLAISE