« NOS LUTTES VOUS ÉMANCIPENT » DERNIÈRE AFFICHE DE L’INTER-LGBT

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Quelques mots rapides sur cette affiche (même si je suis sensé être en pause, car en vacances, tchiiip) :

« nos luttes vous émancipent » : en fait non, vos luttes tournées vers la respectabilité et dont l’enjeu central sont le mariage n’émancipent que les plus aisé.e.s d’entre vous. D’ailleurs, avec une telle image, et sachant qui compose majoritairement vos rangs, qui est précisément ce « nous » qui est émancipé et ce « vous » qui émancipe ?

– on voit aussi l’écueil qu’il y a à demander plus « d’inclusion » et de « diversité » dans un monde LGBT blanc (des classes moyennes et sup), car ça donne des petites catastrophes comme celles-là : un visage noir, sorte de buste républicain, véritable hymne à l’intégration. Or on sait les conséquences pourries de l’intégration sur les racisé.e.s, les queers, les trans les plus précaires.

[ajout pour plus de précisions sur ce point : ce que je veux dire c’est qu’il faut arrêter de vouloir s’intégrer et demander plus de reconnaissance, de visibilité, de « diversité, dans ces milieux parce que soit ça ne sert à rien, soit on récolte des catastrophes de ce genre. Il faut construire des luttes pour les trans et minorités sexuelles racisé.e.s et/ou prolétaires, pauvres, précaires, qui soient pertinentes pour nos situations globales qui dépasse la seule question du genre et de la sexualité. Demander à ces milieux LGBT classe moyenne et sup plus de place, alors qu’eux veulent simplement s’intégrer dans la société, c’est une erreur cette société étant très problématique et dans laquelle on ne peut s’intégrer que par la consommation (être à l’aise en terme de thunes pour pouvoir consommer et vivre sans galères) et l’assimilation (pour les communautés non blanches et les communautés musulmanes). Donc construisons des fronts plus pertinents, inscrits dans la dynamique sociale contestataire plus large et ne quémandons rien là où la bataille est perdue d’avance.]

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C’est à vous de voir ce que vous faites maintenant!

Surveille ton langage !

Une société de dominations

Nous vivons dans une société (ou un agglomérat de sociétés connectées) qui baigne dans les oppressions diverses et variées : racisme, sexisme, homophobie, biphobie, lesbophobie, transphobie, classisme, validisme… Depuis notre naissance, selon notre milieu et notre parcours, de nombreux facteurs influencent notre façon de penser, parler, agir : éducation familiale et scolaire, culture (livres, cinéma, chansons, télé-poubelle ou télé-qualité, patrimoine…), publicités, rencontres, administrations publiques et privées, compositions et ambiances de nos lieux de travail et de loisirs, hasards de la vie. Hors tous ces facteurs sont eux-mêmes inscrits dans le contexte des dominations évoquées plus haut. La publicité (pour prendre un exemple classique) est pleine de clichés sexistes et souvent aussi racistes, hétéro-centrés et classistes. De même la façon dont les administrations fonctionnent (façon dont les formulaires sont rédigés par exemple) sont à l’image de ces dominations. D’une façon générale, le langage courant, et encore plus le langage familier regorgent d’expressions sexistes, racistes, homophobes, etc… Les « Fils de Pute », « Enculé », « grognasse », « vierge effarouchée », « couilles-molles/sans-couilles/petites bites », « petites pisseuses », « salope », fleurissent quotidiennement autours de nous, dans des contextes très différent (véritable insulte, « plaisanteries de comptoirs », intervention ennervée du patron sur nos lieux de travails et parfois « slogans politiques »). Certaines de ces expressions sont largement ancrées dans le langage courant, et ne font presque pas (ou trop peu) tiquer quand elles déboulent : « Il est devenu la vraie tête de Turc de ses camarades » (rappelons nous juste l’origine de cette expression qui sent bon la France des colonies). Ce langage, ces propos, ces images, on les a tous-tes intégré à différents niveaux. C’est comme ça. Maintenant voyons ce qu’on en fait.

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