BLACK MIRROR:Saison 2, épisode 9 : Early Reggae, Rude Boys et politricks

Le mot « Reggay » apparaît pour la première fois en 1968 dans un morceau des Maytals, comme une réponse au« Rocksteady » d’Alton Ellis deux ans plus tôt. Le Rocksteady aura été la musique des Rude Boys, ces petites frappes du ghetto dont les différends commencent à transpirer sur les sound-systems. Les partis politiques véreux de la Jamaique les enrôle pour conquérir par la force des fiefs électoraux et terroriser l’adversaire. Chaque nouvelle élection est marquée par des violences de rue meurtrières, la misère gagne du terrain, les armes inondent les « shanty towns ». Peu à peu les chansons d’amour vont laisser place à une critique sociale de plus en plus marquée. Le reggae naissant se fait « conscious », se tourne vers l’Afrique et ses rythmes de révolte qui ont survécu à l’esclavage, vers les racines, les « roots ». Les jamaicains pauvres ont posé les bases de leur musique, affranchie des USA, qui se nourrit de leur condition particulière, et sera bientôt indissociable, et pour longtemps, d’une religion qui leur est propre : Rasta.

L’émission : BCK MIR S.O2 EP.09
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Saison 2, épisode 19 : James Brown, forever suffering

Dernier épisode de la série consacrée à James Brown. On revient sur ses dernières grandes années musicales, avant de se faire submerger par la version froide et édulcorée de la Funk qu’il avait défendue corps et âme. Entre 1968 et 1974, il creuse jusqu’à l’épuisement le sillon d’une musique rugueuse, sexuelle, sans concession.

Et puis il se perd, à tous niveaux. Il essaye de s’accrocher à son trône, mais perd peu à peu le soutien d’une partie du peuple des ghettos, par son ralliement à Nixon l’ennemi des pauvres et des Panthers, après avoir perdu celui d’une partie de son public blanc à cause du titre trop explicite « Say it loud ( I’m black and I’m proud). Le tyran est de plus en plus isolé, enchaîne les deuils et les défections, pour finir par sombrer dans la drogue, les violences conjugales, la prison.

On s’attarde pas trop sur sa déchéance dans cette émission, on préfère écouter les morceaux surpuissants qu’il a produit début 70, avec les immenses musiciens qu’il continue d’attirer et d’épuiser : Bootsy Collins, Fred Wesley, Pee Wee Ellis, Maceo Parker, Clyde Stubblefield etc. Et on parle un peu de son lien avec l’Afrique, où il tourne pour la première fois en 1969 et fait la connaissance d’un de ses dignes représentants, Fela Kuti, et où il met le feu en 74 pour le fameux combat Ali / Foreman (avant de jouer pour le sacre d’Omar Bongo…)

L’émission : BCK MIR S.02 EP.19
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BLACK MIRROR S.O2 EP.11 : Selekta Spéciale B.Girls !

On quitte la Jamaïque. Retour aux Etats-Unis, de nos jours. Retour au Hip-hop, né dans les Block parties, avatar américain des Sounds systems de Kingston. Depuis les débuts, des filles se sont saisies du micro, mais elles ont pourtant toujours eu peu de visibilité. On les entend rarement, même dans Black mirror… A croire que par chez nous aussi on tombe dans le piège du rap game couillu.

On avait déjà fait de la pub pour sa compile Bouche Cousue 2. Cette semaine, Rima s’invite dans les studios et nous offre son panorama subjectif des rappeuses de maintenant qui n’ont pas la langue dans leur poche. Voyage à travers les différentes scènes musicales. Des ghettos de New York à L.A, en passant par Chicago, lesfemcees, comme on les appelle, prennent la parole pour exprimer leur quotidien, leur réalité, leurs rapports aux hommes et aux autres « biatch ». Les flows arrachent, les morceaux percutent, la sélection n’est pas exhaustive. On prendra le temps dans de prochains épisodes de présenter d’autres scènes, de creuser les raisons de ce manque d’exposition et de reconnaissance, de raconter la longue histoire de femmes qui rappent, de la naissance du Hip-Hop à aujourd’hui.

L’émission : BCK MIR S.O2 EP.11
La Playlist : BCK MIR S.O2 EP.11 PLAYLIST

La mixtape de Dej Loaf : Dej Loaf – Sell Sole – IBGM

Celle de Gangsta Boo & La Chat : Gangsta Boo & La Chat – Witch – DJ Scream

Plein de tapes gratuites de filles qui rappent : Monkey mixtape

Un chouette mix historique (merci à Blod pour celle-là) : 25-years par Tilda Kawenge, expliqué comme ça :  » Le principe est simple. Une rappeuse par an, (ou plusieurs quand il y a des featurings) en accord avec les dates de sortie de 1987 à 2012. Un grand plaisir tout le long même si j’ai une grosse préférence pour le trio du début 87-88-89 où figure notamment mon ultime rappeuse préférée ; Antoinette. C’est d’ailleurs son album « Who’s the boss » dont j’ai détourné la pochette pour faire la mienne… » (Tilda Kawengé)

Et quelques vidéos pour se faire plaisir :

DES TONNES DE VIDEOS ENCORE PAR LA :