Les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Les études interculturelles
Partie 1 : les études interculturelles
Partie 2 : le cas de la culture occidentale
Partie 3 : Alcool, fêtes & viol – les fraternités étudiantes aux États-Unis
Je vais commencer une petite série sur les cultures enclines au viol. Je débuterai par le résumé des études d’anthropologie, notamment celles qu’a menées Peggy Reeves Sanday, et qui l’ont conduit à penser qu’il existait des cultures sans viol et des cultures enclines au viol.
Femmes Minangkabau
L’anthropologue Peggy Reeves Sanday a étudié plusieurs sociétés préindustrielles afin d’établir leur vision du viol, mais aussi de la sexualité et des rapports entre les hommes et les femmes.
En 1982, elle a ainsi publié une première étude interculturelle où elle comparait 156 sociétés du monde entier1. Elle les a classées en trois catégories :
- Culture sans viol : le viol est rare, voire absent (47% des sociétés étudiées)
- Culture où le viol est présent, mais où il manque de données sur sa fréquence (35% des sociétés étudiées).
- Culture encline au viol (18% des sociétés étudiées): culture où le viol est fréquent ; ou est utilisé comme un acte de cérémonie ; ou bien comme un acte pour punir ou menacer les femmes.
Dans une étude de 19932 portant sur 35 sociétés préindustrielles, Patricia Rozée a trouvé des chiffres bien différents. Elle nota la présence de viols dans toutes les sociétés étudiées et considéra ainsi qu’il n’existait pas de cultures sans viol. Cependant, Sanday ne prétendait pas que dans les cultures sans viols, le viol n’existait pas du tout, mais qu’il était socialement désapprouvé.
Rozée trouva des viols normatifs dans environ 97% de ces cultures (soit 34 cultures sur 35), et des viols non normatifs dans 63% d’entre elles. Ce que Rozée appelle « viols normatifs » sont des rapports sexuels non consentis, mais qui ne sont pas punis, car n’allant pas à l’encontre des normes culturelles établies. Elle classa ces viols normatifs en six catégories : viol marital, viol d’échange (quand un homme « prête » sa femme à d’autres homme par geste de solidarité ou de conciliation), viol punitif, viol de guerre, viol cérémonial (rituel de défloration, test de virginité…) et enfin viol lié au statut (par exemple : viol d’une esclave par sin maître). Une septième catégories de viols normatifs peut être rajouté : le viol lors d’un rendez-vous amoureux3. A l’inverse, les viols non normatifs s’opposent aux normes sociales et sont donc punis. Ainsi le viol peut prendre de multiples forces, en fonction du contexte sociétal.
Parmi toutes les sociétés étudiées par Rozée, il y en avait donc une qui ne semblait pas offrir de structure sociale permettant de violer les femmes en toute impunité. On peut donc supposer que cette culture est une culture sans viol, selon la définition qu’en donne Sanday. Par ailleurs, les données de Rozée, tout comme celles de Sanday, montrent que la prévalence du viol varie significativement en fonction de l’organisation sociétale.
Reprenant les concepts de Sanday, je vais à présent vous décrire le profil des cultures enclines au viol et des cultures sans viol.
Les cultures enclines au viol
Une société prônant le viol présente plusieurs caractéristiques :
- Le viol des femmes est largement autorisé, ou du moins, sa gravité est banalisée1. Des structures sociales permettent de le normaliser4
- Le groupe des hommes est perçu comme opposé à celui des femmes. L’entrée dans l’âge adulte est marquée par des rituels violents, qui incluent parfois le viol de femmes1.
- L’épouse d’un homme est perçue comme sa propriété1,4. Ainsi, quand une femme est violée, c’est le mari qui est dédommagé.
- Domination masculine1,4
- Séparation des sexes1
- Violence interpersonnelle1,4
- Inégalité économique4
Sanday, dans son étude interculturelle de 19821 décrit, de manière assez détaillée le viol et la sexualité dans plusieurs de ces sociétés. Je vous les résume ci-dessous :
Une sexualité violente
Femmes Gusii
Chez les Gusii, une société du sud du Kenya décrite en 1959, le taux de viol, estimé à partir de dossiers judiciaires, monte à 47,2 pour 100 000 personnes, par an. C’est un taux extrêmement élevé, et qui, de plus, sans doute sous-estimé. Les rapports sexuels hétérosexuels normaux sont décrits chez les Gusii comme un acte pendant lequel l’homme brave la résistance de la femme, et lui fait mal.Quand une jeune épouse ne peut plus marcher le lendemain de la nuit de noce, du fait de la douleur provoquée par l’acte sexuel, son mari est félicité par ses amis et est alors considèré comme « un vrai homme ». Il peut se vanter de ses exploits, notamment s’il a réussi à faire pleurer son épouse. Si l’époux n’a pas réussi à faire mal à sa femme, il est raillé par les femmes plus âgées, qui lui disent qu’il n’est pas viril et qu’il a un petit pénis. Ainsi, chez les Gusii, même un rapport sexuel légitime et consentant est considéré comme un acte agressif et douloureux pour la femme, impliquant un comportement contraignant et humiliant.
Disponibilité des femmes
Dans les îles Marshall (Pacifique), on dit que « chaque femme est comme un passage », c’est-à-dire que l’on considère que les hommes ont le droit d’avoir des rapports sexuels avec n’importe quelle femme.
Le viol comme menace et punition
Dans certaines sociétés enclines au viol, la menace de viol sert à contrôler les femmes. Ainsi, dans les forêts tropicales d’Amérique du
Portrait de deux amérindiens Mundurucu, par le peintre Hercules Florence.
Sud ou dans la Chaîne Centrale en Nouvelle Guinée, il est assez fréquent que la menace de viol soit utilisée comme un moyen de garder les femmes éloignées des maisons des hommes ou de les empêcher de voir les objets sacrés. Dans une société bien connue des anthropologues, les Mundurucu (Brésil), une légende raconte qu’autrefois les femmes dominaient les hommes, et les agressaient sexuellement. Les hommes leur étaient soumis, et effectuaient le travail des femmes, et les femmes ceux des hommes, à l’exception de la chasse. A cette époque, les femmes contrôlaient les maisons des hommes, et les « trompettes sacrées », qui contiennent les esprits des ancêtres. Or ces esprits demandaient régulièrement une offrande rituelle de viande, que les femmes ne pouvaient pas leur fournir, car elles ne chassaient pas. La légende raconte que les hommes ont alors pu voler ces trompettes et ainsi établir la domination masculine. Les Mundurucu gardent ces trompettes dans les maisons des hommes et interdisent aux femmes de les voir, sous peine de subir des viols collectifs. Ces punitions seraient prétendument nécessaires, afin d’empêcher les femmes de reprendre le pouvoir qu’elles avaient par leur passé. Dans cette société, le viol sert aussi à punir les femmes « dévergondées ».
Chez certains Amérindiens chasseurs de bisons, il n’était pas rare que le viol serve à punir une femme adultère. Chez les Cheyenne des grandes plaines, le mari outragé invitait tous les hommes célibataires à violer son épouse.
Le viol en temps de guerre
Une autre forme de viol est le viol en temps de guerre. Les Yanomamo, vivant dans les forêts d’Amérique du Sud ont pour tradition de brutaliser et de violer collectivement les femmes ennemies qui ont été capturées et qu’ils prennent comme épouses. Le manque de femmes, du aux infanticides des bébés de sexe féminin, est par ailleurs la principale cause de guerre dans cette société.
Les cultures sans viol
Les cultures que Sanday appelle « cultures sans viol » sont des cultures où le viol est rare. Le viol n’y est pas totalement absent, mais il est socialement très désapprouvé et il est puni sévèrement.
La société iroquoise est matrilinéaire
Chez les Touaregs du Sahara, quand une femme dit non à un homme, celui-ci n’insiste pas et ne va pas se montrer jaloux d’un camaradeplus chanceux. Les Pygmées Mbuti de la forêt Ituri, les Jivaro d’Amérique du Sud ou encore les Nkundo Mungo d’Afrique, sont également des cultures où le viol semble quasi-inconnu1. Beaucoup de sociétés matrilinéaires sont des cultures sans viol5. Ainsi, la plus grande société matrilinéaire du monde, celles des Minangkabau d’Indonésie, est une culture sans viol6. C’est aussi le cas des Iroquois5.
Dans ces cultures, les femmes n’ont pas peur du viol quand elles sortent seules. L’anthropologue Maria-Barbara Watson-Franke raconte que, quand elle avoua à une guide Guajiro (Amérique du Sud) qu’elle avait peur de se promener la nuit dans le désert, cette dernière lui dit qu’elle ressentait la même chose. Mais lorsqu’elle lui narra comment un homme l’avait une fois attaquée en Europe, la femme Guajiro la regarda étonnée : « Tu as peur des gens ? Oh non, il n’y a pas de quoi. Moi je pensai aux serpents ! » 5.
En réalité, les interactions entre hommes et femmes sont très différentes chez les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Dans les cultures sans viol, les femmes sont traitées avec beaucoup de respect, et les rôles reproducteurs et producteurs des femmes sont prestigieux1. Bien qu’il puisse y avoir une certaine division sexuelle dans les rôles et les privilèges, les deux sexes y sont considérés comme équitablement importants1. Les hommes de ces cultures reconnaissent l’autonomie et l’autorité des femmes5. Chez les Minangkabau, les hommes se comportant de manière trop virils sont peu désirables socialement, et ne sont pas considérées comme des bons partis pour le mariage6.
Fille zuni
Une grande importance est accordée aux rôles des femmes, notamment dans la continuité sociale1. Cette continuité sociale assurée par les femmes s’exprime, dans les sociétés matrilinéaires, par le fait que la mère nomme son enfant – lui assurant un statut de membre du groupe – et pourvoit à ses besoins5. Ainsi, chez les Minangkabau, la transmission de l’héritage s’effectue du côté maternel : les enfants n’héritent pas des terres et des biens de leur père6. Cette vision est opposée à celle, occidentale, selon laquelle la continuité sociale est assurée par un père autoritaire. Cette importance de la contribution maternelle n’entraîne cependant pas une essentialisation de la maternité, telle qu’elle existe en Occident5. Dans ces sociétés, les mères jouent un rôle important dans la sociabilisation des enfants des deux sexes, et on ne considère pas, que les hommes devraient rompre le lien privilégié qu’ils entretiennent avec leur mère5. Ainsi, chez la culture Zuni (Nouveau-Mexique et Arizona), atteindre l’âge adulte signifie réorganiser les liens mère-enfant, et non pas les rejeter5. A l’inverse, en Occident, on considère qu’un garçon devient un homme en se séparant de sa mère et en créant des liens avec d’autres hommes. Cela peut passer par l’humiliation et la violence des femmes5.
Un des facteurs qui puissent expliquer que les sociétés matrilinéaires soient souvent des cultures sans viol est le fait que les hommes y jouent deux rôles bien distincts dans la continuité sociale : celui de père et celui d’oncle maternel5. Les pères doivent subvenir aux besoins de leurs enfants, et doivent s’en occuper, mais n’ont aucun contrôle sur eux. Chez les Minangkabau, les pères jouent ainsi un rôle très important dans la vie de leurs enfants ; la relation père-enfant est avant tout émotionnelle6. A l’inverse, ce sont les oncles maternels qui exercent l’autorité sur les enfants. Ainsi, les enfants d’une société matrilinéaire ont fréquemment un père, affectueux, et un oncle, autoritaire. La sexualité masculine et l’autorité sont donc dissociées en deux personnes, le père d’une part, l’oncle d’autre part. L’enfant apprend que l’homme qui est le partenaire sexuel de sa mère ne représente pas l’autorité. Ainsi, l’interaction hétérosexuelle n’est pas associée avec la dominance, comme en Occident5.
Chez les Mosuo, la violence interpersonnelle est rare.
La violence interpersonnelle est par très ailleurs faible dans les cultures sans viol1 . Chez les Mosuo de Chine ou chez les habitantsde Bougainville, non seulement le viol est très peu fréquent, mais le meurtre est lui aussi très rare5.
Enfin, chez ces cultures, l’environnement naturel est souvent regardé avec révérence, jamais exploité1.
Les pygmées Mbuti représentent typiquement une culture sans viol1. Ils respectent fortement la forêt, l’appelant « mère », « père », « amoureuse », « amie ». Les relations entre les sexes sont similaires à celles qu’ils entretiennent avec leur environnement : pacifiques. La division du travail est peu marquée, les femmes participant souvent à la chasse. Il n’est pas honteux pour un homme de ramasser des champignons et des noix, ou de laver un bébé. Les femmes participent autant que les hommes aux prises de décision. Par ailleurs, il n’y a pas chez les pygmées Mbuti de volonté de dominer les autres et l’environnement.
Femme Mbuti
Conclusion
De ces études anthropologiques, on peut en déduire que le viol ne ferait pas partie de la « nature masculine », mais serait plutôt une conséquence sociétale. Les hommes ne seraient pas des « prédateurs sexuels » par nature.
Sanday apporte une hypothèse sur les causes qui font qu’une culture évolue vers une tolérance au viol, ou non1. Elle suggère que dans de nombreuses sociétés, les femmes sont associées à la fertilité, et les hommes à la destruction. En temps normal, la fertilité et la destruction sont appréciées pareillement, mais en période de disette, la destruction et la guerre sont perçues comme les valeurs suprêmes. Le rôle social des hommes acquiert alors un peu plus grand prestige, et le viol leur permet de rappeler leur supériorité1.
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Références
1. Sanday PR. The Socio‐Cultural Context of Rape: A Cross‐Cultural Study. Journal of Social Issues. 1981;37(4):5‑27.
2. Rozée P. Forbidden or Forgiven? Psychology of Women Quarterly. 1993;17(4):499–514.
3. Koss MP, Goodman L, Fitzgerald L, et al. No Safe Haven: Male Violence Against Women at Home, at Work, and in the Community. American Psychological Association; 1994.
4. McKenzie M, Rozee P. Rape : A Global Perpective. In: Feminism and Women’s Rights Worldwide.; 2009.
5. Watson-Franke M-B. A world in which women move freely without fear of men: An anthropological perspective on rape. Women’s Studies International Forum. 2002;25(6):599‑606.
6. Sanday PR. Rape-free versus rape-prone: How culture makes a difference. In: Evolution, gender, and rape.; 2003.
lu sur http://antisexisme.net/
Farid Ghilas : gestion raciste d’une affaire de maltraitance animale
Pas de cruauté envers les animaux
Pas de racisme envers les humains
Depuis quelques jours la toile s’est enflammée à propos de l’affaire Farid Ghilas, le « lanceur de chat » de Marseille. Sur internet, les réactions ne se sont pas faites attendre pour faire circuler l’information à vitesse grand V et faire fonctionner tous ses réseaux (amiEs, amiEs flics, voisinEs …) pour trouver et diffuser la photo, l’adresse, les numéros de téléphone du tortionnaire, afin de le faire arrêter à tel point que la presse titrait « Quand les internautes aident la police à faire son travail ».
On a également pu assister, sur les réseaux sociaux, à un florilège d’insultes homophobes envers Farid Ghilas (pédé, enculé), d’insultes racistes et classicistes (c’est parce que qu’il habite en banlieue, les arabes ne sont pas civilisés) et pro-enfermement et pro-viol (attention à a savonnette en prison).
Farid Ghilas a été placé en garde à vue et comparaîtra au tribunal lundi 3 février 2014, suite à la plainte déposée par plusieurs associations et le soutien d’un parti politique.
Nous ne reviendrons pas là-dessus : l’acte de cruauté qu’est la torture envers les animaux n’est pas tolérable et doit être combattue, que ce soit de la part d’unE individuE, de l’état, d’un laboratoire etc … Un acte de torture envers un animal est violent à voir pour les militantEs de la cause animale et il est tout à fait normal que des réactions se fassent pour réagir et lutter. Mais il est aussi nécessaire de savoir analyser et savoir comment réagir face à une situation médiatique et émotionnelle intense.
Toutefois, nous posons clairement ces questions :
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Ce battage médiatique aurait-il été le même si le lanceur de chat s’était appelé François Gildas et s’il habitait dans un joli pavillon plutôt que dans une cité ?
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Les associations et partis connus pour leur racisme (SPA, FBB et le Front National) auraient-elles réagi de la même manière si il s’était agit d’une personne blanche ?
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La police aurait-elle fait une prise aussi rapide si au lieu d’un jeune de banlieue, il avait été un patron ?
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L’attention auquel a eu droit Oscar le chat aurait-elle été la même si l’animal non-humain avait été un rat, une limace, une poule ou tout autre animal qui ne jouit pas de la même empathie de la part des animaux humains ?
Pas la peine de faire durer le suspense, bien sur la réponse est non ! Il y a clairement eu un traitement raciste de cette affaire.
Un jeune arabe de banlieue qui maltraite un chat, cette histoire était du pain béni pour le racisme de la protection animale ! Non seulement il a été beaucoup plus facile de s’acharner sur le lanceur de chat parce qu’il a été vu comme « un jeune arabe de banlieue » mais aussi parce que les associations et parti politique raciste sont venus à la rescousse des internautes très rapidement pour déposer plainte. Sûrement très jouissif pour la Fondation Brigitte Bardot et le FN de pouvoir faire chier un arabe de plus …
Ainsi catégorisé et isolé, il était beaucoup plus facile de s’en prendre à lui que s’il avait été un fils de patron blanc. Quelque soit le tortionnaire, il n’y a pas de place pour le racisme et le classisme dans la lutte contre la maltraitance des animaux.
Nous nous réjouissons qu’Oscar ait été secouru et aille de mieux en mieux après les traumatismes qu’il a subi. Mais quand on sait qu’il a été secouru par la SPA, qui se félicite de lui porter assistance alors qu’elle tue des centaines et des centaines d’animaux par an, c’est purement du foutage de gueule.
Il est clair que culturellement, dans notre imaginaire collectif, les chattEs jouissent d’une bonne réputation et sont largement considérés comme des animaux agréables et « de compagnie ». A partir de ce moment, est ce que l’affaire aurait eu le même écho si un animal réputé moche et méchant avait été maltraité ? On aimerait penser que oui, mais on en doute beaucoup de la plupart des militantEs de la protection animale …
Non seulement la dénonciation de Farid Ghilas s’est faite sur des bases classiciste et raciste, mais elle a aussi vite pris une tournure binaire : le « méchant arabe de banlieue » qui torture une mignonne bête de compagnie …
Sa photo et ses coordonnées ont été reprises sur de nombreux sites d’extrême-droite dont « Jeune Nation », suivi d’une citation d’Adolf Hitler. Cet appel à la haine raciale de la part de l’extrême-droite n’est encore une fois qu’une instrumentalisation de la lutte pour la cause animale à des fins politiques racistes. Bien sur, aucune association n’ayant porté plainte, FBB ou SPA, n’a refusé le soutien du Front National ou s’est scandalisé de la récupération par l’extrême-droite de cette affaire …
Pour une Libération Totale : Humaine et Animale !
vu sur http://pantheresenragees.noblogs.org/
Appel à soutien financier pour les antifascistes inculpés
Militantes et militants antifascistes de Paris et d’ailleurs, nous vomissons l’indignation à géométrie variable de nos élites. Notre engagement est radical et s’oppose à toutes les oppressions. Nous n’acceptons aucun racisme, aucune discrimination qu’elle soit liée à l’orientation sexuelle, aux origines, aux convictions religieuses.
Cette extrême droite n’hésite pas à s’organiser violemment. Refusant toutes concessions aux fascistes, nous devons parfois nous y opposer physiquement. Mais un simple collage d’affiche, comme celui effectué sur l’Espace Charenton à Paris (qui devait accueillir une réunion islamophobe du Bloc Identitaire), peut aussi conduire plusieurs de nos camarades en garde à vue à la brigade anti-terroriste avec à la clef des amendes et dommages et intérêts se chiffrant en dizaines de milliers d’euros. le 14 septembre, des organisations proches de la mouvance néo-nazie appellent à manifester pour obtenir la libération d’Esteban Morillo, assassin présumé de notre camarade, Clément.
Dans l’après-midi, des antifascistes qui s’étaient réunis pour une marche destinée à lui rendre hommage rencontrent un groupe de militant-e-s du GUD et des ex-Jeunesses Nationalistes attablés à la terrasse d’une brasserie. Une échauffourée s’ensuit et huit antifascistes sont interpellés.
Lors du procès dont le verdict sera rendu mi-février, la procureure a réclamé des peines de 10 mois d’emprisonnement fermes.
Aucun militant d’extrême droite n’a évidemment été inquiété alors qu’une vidéo de surveillance les montre une heure plus tôt en train d’effectuer une véritable ratonade, frappant deux jeunes à coups de ceinture et de parapluie.
Les multiples condamnations à des peines de prison, ferme ou avec sursis, ainsi que les très nombreuses amendes, étranglent financièrement les antifascistes parisiens.
Afin de nous aider à payer nos frais d’avocat, nous lançons un appel à soutien financier.
Faire un don https://www.lepotcommun.fr/pot/oQ1FJ6Qe
vu sur http://lahorde.samizdat.net/
Tarbes, France : Attaques incendiaires
Bâtiment de l’Armée Française
Prison de Tarbes
Nous revendiquons l’attaque incendiaire contre un bâtiment de l’armée française (35 RAP Tarbes, France) du 27 décembre 2013.
Nous revendiquons aussi l’attaque incendiaire contre la prison (Tarbes, france) du 25 décembre 2013.
Les deux attaques en solidarité et à l’appel international des 5 anarchistes de Barcelone.
En solidarité aussi à tous nos frères anarchistes incarcérés dans les centres d’exterminations des états terroristes.
Par ces actions nous voulons aussi prouver aux fascistes français que la rue n’est plus à eux.
Le temps ou ils tuaient impunément est révolu.
Nous appelons tous les nôtres à venger la mort de Clément Méric dans le sang.
Nous appelons tous les nôtres à s’organiser et à s’armer.
Mort à l’État.
Mort aux fascistes.
Mort au capitalisme.
Vive l’Anarchie.
Vive la liberté.
Nous n’avons pas communiqué avant par sécurité.
GADI (groupe action directe international)
Précision:
-L’attaque de la prison avec un engin incendiaire et un explosif qui n’a pas sauté.
-L’attaque du batiment de l’armée avec napalm et phosphate.
lu sur http://fr.contrainfo.espiv.net/
[Brésil] Vent de révolte et répression…
Brésil : Vent de révolte et répression…
Le vent de révolte sociale n’a pas fini de souffler au Brésil, malgré ce que veut nous en dire le silence d’une presse – locale et internationale – qui cherche à tout prix à en minimiser l’intensité, à ancrer le mouvement de contestation dans le temps et l’espace. Les innombrables émeutes, grèves, assemblées de rues, mutineries dans les prisons et occupations de terrains survenues régulièrement ces derniers mois sont là pour en témoigner, la répression aussi. Si les perquisitions, intimidations, arrestations, assassinats politiques et passages à tabac opérés par le pouvoir et sa police sont eux aussi des faits devenus quasi quotidiens, ils sont insuffisants à étouffer la subversion. Ce que nous pouvons observer ces derniers temps n’est pas juste la multiplication d’une série d’actes qui se font échos les uns aux autres, mais c’est surtout la constitution durable d’une multitude de fronts.
En guise de témoignage, voici une brève chronologie retraçant, de façon non exhaustive, certains faits marquants des deniers mois :
Au début du mois d’octobre, les professeurs de Rio de Janeiro, en grève depuis le mois d’août, sont violemment réprimés par la police et expulsés de la Chambre Municipale qu’ils occupaient. Une manifestation de soutien est appelée le 07 octobre et réuni près cinquante mille personnes à Rio de Janeiro. Des manifestants tentent de réinvestir la Chambre Municipale qui est la cible de plusieurs cocktails Molotov. Plusieurs magasins et banques sont détruits. Le Club Militaire, siège d’une fondation réunissant gradés et vétérans de l’armée, est également pris pour cible par les manifestants et est en partie incendié par des jets de bombes artisanales.

Quelques jours auparavant, le 04 octobre, de violents affrontements avaient eu lieu entre la police et les manifestants qui occupaient depuis 80 jours le parc du Coco, dans le centre de Fortaleza. Ces derniers occupaient le parc pour empêcher la réalisation d’un projet d’urbanisation du centre qui prévoit, entre autres, de raser une partie dur parc pour permettre la construction d’un pont routier. Les policiers militaires venus expulser le campement sont accueillis par des jets de pierre et des tirs de feux d’artifice auxquels répondent tirs de lacrymogène et de flashballs. Un policier et un journaliste sont blessés au visage, tandis qu’un manifestant est arrêté. Le campement est complètement détruit.
La même semaine, les habitants de la cité Parque Verde, à Belém manifestent contre les mauvaises conditions du quartier (état des égouts, des rues…) et bloquent la principale avenue du quartier à l’aide de pneus et objets enflammés. Ils résistent ensuite, à coups de pierres et projectiles, à l’intervention de Police Militaire, qui tente de disperser manifestants. Plusieurs personnes sont blessées par des tirs de flashballs, dont une emmenée d’urgence à l’hôpital en état inconscient.
Le 12 octobre, des centaines de familles occupent un terrain abandonné dans la périphérie de Belo Horizonte. Elles sont bientôt rejoint par des centaines d’autres. Moins d’une semaine plus tard, on compte près de 4000 familles installées sur la nouvelle occupation urbaine. Si ce type d’occupation de terrains est chose courante au Brésil, la rapidité avec laquelle cette occupation urbaine gagne une telle ampleur est un fait totalement inédit. Depuis le mois de juin, des dizaines de nouvelles occupations de terrains ont vu le jour, notamment dans les périphéries de Sao Paulo et Belo Horizonte, impliquant des dizaines de milliers de familles.
15 octobre : Des manifestations massives ont lieu dans plusieurs grandes villes du Brésil, à l’appel des professeurs en grèves. Elles se terminent par de violents affrontements et des centaines d’arrestations à Sao Paulo et Rio de Janeiro. Les manifestants arrêtés à Rio sont emmenés dans une Prison de Haute Sécurité, accusés d’être membres d’une organisation criminelle et placés sous la loi de Sureté Nationale. À Sao Paulo, une autre manifestation est réalisée le même jour par des mal-logés qui tentent d’envahir la mairie.
17 octobre : À Rio de Janeiro, suite au meutre d’un jeune par la police, les habitants de la favela de Manguinho se révoltent contre l’occupation policière représentée par l’UPP – Unité de Police Pacificatrice. Des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants au cours desquels une jeune fille est blessée par balle à la jambe.
18 octobre : Des manifestants antispécistes pénètrent par effraction dans le laboratoire Institut Royal à Sao Roque, près de Sao Paulo, et libèrent près de 200 chiens qui y étaient utilisés comme cobayes. Le lendemain, une manifestation est organisée devant l’Institut, des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants, armés de pierres et de gourdins. Plusieurs véhicules partent en fumée, dont une voiture de police et des véhicules appartenant à la presse.
Entre le 18 et le 23 octobre, plusieurs perquisitions et saisies de matérielles ont lieu chez des militants anarchistes à Belo Horizonte. Les perquisitions, menaces physiques ou de mort et tentatives d’intimidations à l’égard des militants et anarchistes ont eu lieu régulièrement dans les principales grandes villes du pays ces derniers temps.
Le 21 octobre : Des affrontements ont lieu à Rio, dans le quartier de Barra da Tijuca, entre des syndicalistes et la police au cours d’une manifestation contre la privatisation des sites de pétroles off shore (les fameux Pré-Sal).
Dans la semaine du 20 au 26 octobre, une multitude de manifestations et d’actions sont organisées à Sao Paulo, et dans d’autres villes pour la gratuité des transports. Le 23, des centaines de manifestants investissent les rues dans la région du Grajau, quartier populaire dans la périphérie sud de Sao Paulo. Ils protestent, entre autres, contre la mauvaise qualité et le prix des transports publics. À la suite d’affrontements avec la police, 30 personnes sont arrêtées.
Le 25 octobre des manifestations sont organisées dans plus de 15 grandes villes du pays pour la gratuité des transports. À Sao Paulo, plusieurs terminaux de bus sont saccagés, des bus sont incendiés, des agences bancaires détruites, un colonel de la Police Militaire est tabassé par des manifestants… Près de 92 personnes sont arrêtées à l’issue de la manifestation. Des affrontements entre les manifestants et la police ont également lieux à Campinas, Natal et Porto Alegre.
Le 26 octobre, un ancien hôpital militaire est occupé dans le centre de Belo Horizonte par un groupe de gens qui veulent en faire Centre Culturel Autogéré. L’espace est baptisé Luiz Estrela, en hommage à un poète et performer transgenre qui vivait dans la rue, retrouvé mort au mois de juin. Certains soupçonnent qu’il ait été tué par la police. Ce type de squatt s’était fait de plus en plus rare dans les grandes villes brésiliennes ces dernières années en raison de la répression policière systématique, à la différence des occupations de terrains qui elles sont très fréquentes. Dans les semaines qui suivent, un autre bâtiment est occupé dans le centre de la ville afin d’être transformé en espace autonome.
Le 28 octobre : De violentes émeutes éclatent dans le quartier Vila Medeiros, zone nord de Sao Paulo après la mort du jeune Douglas Martins, 17 ans, assassiné par un policier. Douglas sortait d’un bar lorsqu’une voiture de police s’arrête à sa hauteur. Le coup de feu part d’un seul coup et atteint le jeune homme au thorax. En réaction, la population exprime sa rage sous diverses formes : trois bus et une voiture de police sont détruits, cinq véhicules brûlés, deux banques vandalisées, plusieurs barricades sont montées. Des feux se propagent, l’un deux atteint le réseau électrique et provoque un black out dans le quartier. Le lendemain, d’autres émeutes éclatent dans un quartier voisin après la mort d’un autre jeune tué par un policier en service.
29 octobre : Plusieurs manifestations ont lieu dans différents quartiers de la banlieue de Belo Horizonte en réaction à l’expulsion d’un terrain occupé. Simultanément, les principales voies d’accès au centre de la capitale sont bloquées par des barricades de pneus enflammés. La police utilise flashballs et lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants qui répondent par des jets de pierre.
Le 31 octobre à Recife, Une manifestation réalisée par les vendeurs ambulants se termine en affrontements avec la police, jets de projectiles contre tirs de flashballs.
1er novembre : À Sao Paulo, une nouvelle vague d’occupations urbaines a lieu dans la région du Grajau, où cinq terrains différents sont occupés par des centaines de familles. Ce jour là, la communauté qui occupe le terrain de Estaiadinha, bloque plusieurs routes pour protester contre l’ordre d’expulsion. La police intervient et réprime violemment la manifestation tirant au flashball et lançant des des bombes de lacrymoègnes depuis un hélicoptère. Une situation similaire a lieu le même jour à Contagem, en périphérie de Belo Horizonte, où des centaines de manifestants issus de l’occupation William Rosa bloquent une route dans les deux sens à l’aide de barricades et pneus enflammés. La police intervient violemment le soir même et va même jusqu’à s’en prendre directement à la communauté en tirant des bombes de lacrymogènes dans les maisons tandis que des policiers militaires mettent le feu à plusieurs d’entre elles… Les affrontements ont lieu jusqu’à 02h00 du matin, mais la tentative d’expulsion échoue.

Le 05 novembre Le commissariat de police de la plage de Cumbuco, dans l’État du Ceara, est en partie détruit par des habitants qui protestent contre la mort d’un jeune de 21 ans. Ce dernier a été retrouvé mort après avoir été abordé par des policiers. En réponse, des habitants du village bloquent la route principale et attaquent le commissariat à coup de pierres. Le mois précédent, c’est le commissariat de la petite ville de Tarrafas, également dans le Ceara, qui avait été détruit par les habitants qui protestaient contre l’assassinat de José Pedroca do Carmo, agriculteur de 51 ans.
Le 05 novembre toujours, au soir, une base de la Police Militaire de la zone sud de Porto Velho, dans l’État de Rondonia, est attaquée par plusieurs individus. La façade est la cible de jets de pierre et les vitres d’une camionnette sont détruites. Quelques jours auparavant, une autre base de la Police Militaire avait été la cible d’une attaque dans la même ville.
06 novembre : À six mois de la coupe du Monde, le gouvernement de Rio de Janeiro annule la Soccerex 2013, la plus grande réunion mondiale sur le football, prévue initialement pour la fin novembre, par crainte d’« agitation sociale ».
13 novembre : Le laboratoire Institut Royal, situé à Sao Roque, est à nouveau la cible d’une action antispéciste. Les manifestants libèrent les animaux qui y restaient enfermés, principalement des rongeurs, et s’en prennent au matériel présent sur place. Entre temps, le laboratoire avait décidé de cesser ses activités à Sao Roque en raison des actions et manifestations dont il a été la cible.

Le même jour, la communauté paysanne de Flona Bom Futuro, près de Rio Pardo, dans l’État de Rondonia, résiste à une tentative d’invasion policière. Les habitants incendient plusieurs véhicules de police, parviennent à libérer deux personnes qui avaient été arrêtées et font fuir les policiers. Ils détruisent ensuite des ponts menant à la communauté pour empêcher d’éventuelles représailles. Le surlendemain, la communauté est la cible d’une gigantesque descente policière, encerclée par une cinquantaine de véhicules, au cours de laquelle dix personnes sont arrêtées. La communauté Flona Bom Futuro est la cible constante d’attaques et de pressions de la part de la police et de pistoleros à la solde de grands propriétaires de la région qui convoitent le terrain qu’elle occupe. Les conflits agraires sont fréquents et violents dans la région.
20 novembre : La très célèbre et touristique plage d’Ipanema, à Rio de Janeiro, est le théâtre d’affrontements entre des groupes de jeunes et la garde municipale après que celle-ci ait arrêté quelques adolescents accusés d’avoir commis des vols. La tente qui abrite la garde municipale est la cible de pierres et de projectiles lancés par un groupe qui exige la libération des personnes arrêtées. Les jeunes issus de quartier pauvres sont systématiquement victimes de contrôles et d’arrestations arbitraires lorsqu’ils fréquentent cette plage, située dans le quartier le plus bourgeois de la ville. Le mois précédent, la garde municipale avait été expulsée de la plage à coup de jets de noix de coco et de projectiles après avoir tenté de réglementer un jeu de ballon.
Le jour même, l’activiste et directrice de théâtre Gleise Nana sucombe de ses blessures à l’hopital où elle avait été conduite après qu’un incendie suspect se soit propagé dans son appartement à Duque de Caxias, en périphérie de Rio de Janeiro, quelques semaines auparavant. Peu de temps avant l’incendie, elle s’était plaint d’avoir reçu des menaces de la part de policiers. Elle avait rassemblé une grande quantité de vidéos témoignant des violences policières ces derniers mois.
24 novembre : Les travailleurs de la construction civile de Belo Horizonte, réunis en assemblée générale, se mettent en grève pour revendiquer un meilleur salaire et de meilleures conditions. Plusieurs manifestations sont réalisées dans les jours suivants au cours desquelles des travailleurs saccagent des chantiers et détruisent une partie du matériel qui s’y trouve. D’autres grèves de grande ampleur dans le secteur de la construction civile ont eu lieu dans la même période, notamment sur le chantier du barrage de Belo Monte ou encore à Recife.
29 novembre : Une manifestation est réalisée pour la gratuité des transports et contre la « mafia du transport publique » à Varzea Grande, dans le Mato Grosso, au cours de laquelle la population investit la principale station de bus de la ville et détruit le mur et les tourniquets qui obligeaient les usagers à payer un nouveau ticket pour faire un changement. 25 personnes sont arrêtées.
30 novembre : Dans la zone sud de Sao Paulo, près de 2000 mal logés occupent un terrain de plus de 500 hectares. Il s’agit du plus grand terrain occupé depuis ces derniers temps.
04 décembre : Près de 500 indiens manifestent à Brasilia pour la démarcation de leurs terres et contre les récents assassinats politiques dont plusieurs de leurs représentants ont été victimes. Une partie d’entre eux tente d’envahir le Palais de la Présidence et sont repoussés par les agents de sécurité après un combat au corps à corps.

09 décembre : 19 personnes sont arrêtées dans la zone Nord de Sao Paulo accusées d’avoir participer aux émeutes du 28 et 29 octobre.
Le 15 décembre a lieu l’expulsion de Aldeia Maracana (“Communauté Maracana”), bâtiment occupé par des indiennes/indiens de différentes communautés. Le bataillon de Choc de la Police Militaire investi le lieu tandis que s’y tient la première rencontre de la FIP (Front Indépendant Populaire), organisation apartidaire réunissant différents mouvements de lutte autonomes ayant surgie dans l’effervescence politique de ces derniers mois. Près de 20 personnes sont arrêtées et emmenées au commissariat. Le lendemain, en réaction, le rectorat de l’UERJ, université voisine du squatt, est occupée.
Le 16 décembre, une nouvelle occupation urbaine voit le jour à Florianopolis. Près de 60 familles occupent un terrain au nord de la ville. L’occupation est baptisée Amarildo de Souza en hommage à un maçon torturé et assassiné par la police de Rio de Janeiro au cours des manifestations de juin/juillet dernier.
Le 18 décembre, un homme de 81 ans est tué d’une balle dans la tête au cours d’une manifestation contre la violence policière dans Communauté Mandela II, appartenant au complexe de favelas de Manguinhos, à Rio de Janeiro. La manifestation avait eu lieu suite à l’interpellation d’un jeune de 13 ans par les agents de l’UPP (Unité de Police Pacificatrice) et s’était soldée par des affrontements entre policiers et habitants.
Le 21 décembre une mutinerie éclate dans le Centre de Détention de Icoaraci, près de Belém, après qu’une tentative de fugue collective ait été empêchée par les mâtons. Les détenus mettent le feu à des objets et parviennent à détruire la quasi totalité des cellules du Centre. La Compagnie d’Opérations Spéciale de la Police Militaire intervient finalement pour mettre fin à la rébellion. Ce type de mutinerie est de plus en plus fréquent ces derniers temps. Le 19 décembre, c’est la Prison de Montes Claros, nord de Minas Gerais, qui avait été le théâtre d’une révolte au cours de laquelle les détenus avaient brûlés matelas et vêtements. Le 18, une rébellion de prisonniers dans la prison de Pedrinhas, à Sao Luiz, dans le Maranhao, s’était soldée par la mort de trois détenus après qu’une tentative de fuite ait été déjouée. Deux mois plus tôt, 10 détenus avaient été tués par la police lors d’une révolte similaire dans la même prison. Le 10 décembre, la prison de Maracanaú, près de Fortaleza, avait été secoué par une révolte au cours de laquelle une partie de la prison avait été détruite…
Le 23 décembre, une fille de 12 ans est abattue d’une balle dans la tête au cours d’une descente de police dans la favela Para-Pedro, dans la zone nord de Rio de Janeiro. Son petit frère, de 7 ans, est lui blessé au visage, également par un tir. En réponse, les habitants du quartier montent des barricades et enflamment des pneus, bloquant l’avenue principale du quartier. Quatre adultes, que la police accusait d’être des « trafiquants », ont également été tués au cours de l’opération et dix personnes arrêtées.
Le même jour, près de 150 personnes envahissent un supermarché dans le centre de Belo Horizonte. Après avoir criés plusieurs slogans contre le consumérisme, ils refusent de quitter les lieux sans emporter avec eux une grande quantité de riz, haricots, pâtes, huile et autres aliments de base « pour un Noël sans faim ».
À suivre…
Reçu le 26 décembre 2013
lu sur http://juralib.noblogs.org/
[Metz] Leurs combats sont les nôtres ! Nos combats sont les leurs !
Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs !
20 décembre 2013, le gouvernement espagnol veut annuler la loi autorisant l’avortement, rappelant les sombres heures du franquisme. Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (22 pour raisons médicales) au mépris des recommandations des textes internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies.
Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.
Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposant-e-s aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le Parlement européen (rapport sur la santé et les droits reproductifs traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience). Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union européenne, encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser.
Ce refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes désigne l’enjeu : quelle société voulons-nous ?
Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.
Il rejoint les luttes que nous avons menées et que nous continuons à mener dans notre pays. Car, si le droit à l’avortement est bien inscrit dans la loi française, la concrétisation du droit à travers des centres d’avortement nombreux, permettant un accueil et des soins de qualité, n’est toujours pas assurée de manière satisfaisante dans toutes les régions.
C’est aussi un soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là où elles vivent l’accès à l’avortement est difficile, voire interdit.
Nous appelons à lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse, et qui intègre ces droits à la Charte européenne des droits fondamentaux, et à soutenir le combat des femmes espagnoles pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte.
Solidaires Moselle exprime sa solidarité aux femmes et aux hommes qui, en Espagne, combattent aujourd’hui la perte d’une liberté fondamentale. Cette remise en cause s’inscrit dans un recul sans précédent pour l’Espagne et ses habitant-e-s qui les renvoient à la période sombre du franquisme.
BRISONS LE SILENCE SUR CE QUI SE PASSE EN ESPAGNE !
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE !
Au même moment où le gouvernement espagnol Rajoy remet en cause le droit à l’IVG, il entend faire voter une loi dite de sécurité citoyenne. Cette loi viendrait remplacer la loi Corcuera, adoptée par le gouvernement socialiste de Felipe González en 1992, connue à l’époque comme la « loi du coup de pied dans la porte » car elle permettait aux forces de l’ordre de pénétrer un domicile et de le fouiller sans en avoir fait la demande préalable à un juge. Cette loi a par la suite été déclarée anticonstitutionnelle. Aujourd’hui, le Parti Populaire prétend rétablir et renforcer la loi de 1992.
Sachant que beaucoup de personnes arrêtées lors des manifestations, surtout depuis le début de la crise économique avec l’ampleur des mobilisations sociales contre les effets des politiques d’austérité, n’ont pas pu être condamnées au pénal, car le plus souvent les juges n’ont pas trouvé de faits constituant des délits dans les accusations de la police, ce nouveau texte étudie la possibilité de définir de nouvelles infractions punissables au niveau administratif. De 39 infractions passibles de poursuites administratives répertoriées aujourd’hui à ce sujet, le projet de loi en considère 55, dont 21 sont considérées très graves. La nouvelle loi qualifie les infractions en fonction de leur gravité et spécifie des montants pour les amendes nettement supérieurs aux montants actuels : très graves (punissables d’une amende de 30’001 à 600’000 euros), graves (amendes de 1001 à 30’000 euros) et mineures (amendes de 100 à 1000 euros).
Voici un aperçu des actes que le projet de loi considère comme des infractions :
• Participation à une manifestation devant une institution gouvernementale si la délégation gouvernementale n’a pas été préalablement informée de la manifestation.
• Convocation d’une manifestation via les réseaux sociaux ou tout autre moyen de diffusion en ligne.
• Diffusion d’images où apparaissent des agents anti-émeutes durant les manifestations (délit passible d’une amende maximum de 600’000 euros).
• Désobéissance ou résistance aux autorités, refus de s’identifier ou communication de données d’identifications fausses ou inexactes aux représentants des forces de sécurité de l‘État.
• Insulter, vexer, menacer ou contraindre les membres des forces de sécurité.
• Diffusion sur Internet de données relatives aux agents constituant un attentat contre leur vie privée ou celle de leur famille ou qui contribue à faire échouer une opération (amende maximum de 600’000 euros).
• Ne pas remettre de pièce d’identité à l’agent qui la réclame.
• Se couvrir le visage avec une capuche, une casquette ou un casque constituera une infraction très grave et sera passible d’une amende très élevée dans le cas d’une personne arrêtée lors d’une manifestation et présentant une attitude violente.
• Violences à l’encontre du mobilier urbain.
• Offenses ou outrages publics, verbaux ou écrits, à l’encontre de l’Espagne, de ses communautés autonomes, de ses symboles ou de ses emblèmes (passibles d’une peine de prison de sept à douze mois).
Et cette liste n’est pas exhaustive. Il n’y a pas si longtemps, l’Espagne était encore une dictature. Il n’y pas si longtemps non plus que la guerre civile a eu lieu. Tous les débats sont politiques. Informer d’un événement est un acte politique. Ne pas le faire est un acte politique. Le silence est, au plus haut point, un acte politique. Le choix de garder le silence se fige dans la mémoire des générations. Cette loi néo-fasciste qui pourrait être votée n’est pas sans lien avec la montée des fascismes en Europe. Cela nous concerne tous.
LEURS COMBATS SONT LES NÔTRES !
NOS COMBATS SONT LES LEURS !
Union syndicale Solidaires Moselle – tract pour le 1er février
Mutinerie, La Vermine
[Saint-Etienne] Exhibition de boxe populaire le 1er mars

Nous essayons de proposer des ateliers dans des lieux alternatifs pour que tout le monde puisse accéder à la pratique d’une activité sportive, et que cela ne soit plus le monopole des salles de sports classiques ou des clubs. Dans ceux-ci, nous faisons de notre mieux pour éviter de reproduire des comportements et attitudes présents dans la société qui ne nous plaisent pas, à savoir les rapports de domination, les idées et propos racistes, homophobes et sexistes ainsi que l’esprit de compétition exacerbé.
Dans la pratique, ceci se traduit par la possibilité de partager nos savoirs en matière de sport (et d’arts martiaux dans notre cas) dans un cadre où tout le monde peut s’investir d’une façon ou d’une autre en tant qu’acteur et pas seulement consommateur. En ce qui concerne cette image virile et machiste qui est associée trop souvent à la pratique d’un sport de contact, nous essayons de la casser en montrant qu’au final, le genre importe très peu quand il s’agit de s’entraîner et d’apprendre à maîtriser son corps et canaliser sa violence.
Nous concevons le sport comme un dépassement de soi même dans le respect de l’autre. Dans ce sens, pour nous il ne s’agit pas d’écraser le partenaire mais de s’amuser et de partager ses connaissances pour progresser mutuellement .
Pour ce qui est du rejet des idées d’extrême droite, nous venons d’horizons divers et variés et nous nous positionnons clairement contre toute forme de racisme. Face aux politiciens, partis et groupes qui répandent et mettent en pratique ces idées, nous organisons une riposte métisse et populaire : les ateliers de boxe thaï représentent à la fois un outil et une expression de cette détermination.
L’initiative de boxe populaire que nous proposons s’inscrit dans cette démarche politique. C’est pourquoi nous organisons une exhibition de boxe pied-poings à l’espace autogéré La Gueule Noire à Saint-Étienne le samedi 1er mars 2014.
Pour plus d’informations, merci de nous envoyer un mail à boxepopulaire[at]riseup.net avant le 31 janvier 2014.
Nous vous invitons à participer, relayer l’info et nous aider ainsi à faire passer le message afin que ce type d’initiatives se généralisent dans le mouvement alternatif.
Boxe, autogestion, respect, antifascisme
Manifestation antifa à Paris le 9 février : l’antifascisme, c’est l’affaire de toutes et tous !
À l’invitation de La Horde, plusieurs collectifs et individus se sont organiséEs, à l’occasion des 80 ans des grandes manifestations antifascistes de 1934, pour défiler dans les rues de Paris le 9 février prochain. Rendez-vous est donné à 14h place Jules Joffrin pour rappeler que l’antifascisme que nous défendons n’est pas né d’hier, et qu’il dépasse largement le cadre étroit de l’opposition frontale avec les groupuscules d’extrême droite.
Si nous ne laisserons jamais les organisations nationalistes réactionnaires tenter d’imposer leurs idées au reste de la société, nous n’oublions pas non plus les responsabilités de l’État français dans le climat raciste délétère qui pourrit les relations sociales. Aussi nous nous inscrivons dans le prolongement des mobilisations d’hier contre toutes les formes de fascismes : manifestations contre les ligues fascistes en 1934 ; celles des lycéens et étudiants contre les nazis et Vichy en 1940 ; mobilisations contre le colonialisme et l’OAS dans les années 1950 et 1960 ; pour le droit des femmes à disposer de leurs corps dans les années 1970 ; pour l’égalité des droits et contre les crimes racistes et sécuritaires dans les années 1980 ; pour l’ouverture des frontières et le soutien aux sans-papiers dans les années 1990 ; contre la violence de l’extrême droite dans les années 2000, pour la solidarité internationale…
Le texte d’appel à la manif :
l’antifascisme, c’est l’affaire de toutes et tous !
Il y a 80 ans, le 6 février 1934, les ligues fascistes marchaient dans les rues de Paris pour imposer par la force leur modèle de société : en réaction, trois jours plus tard, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées contre ce coup de force fasciste dans les rues parisiennes, suivies par des centaines d’autres les jours suivants dans toutes les régions de France, avec en point d’orgue une manifestation de 250 000 personnes, à nouveau à Paris, le 12 février. La France d’aujourd’hui n’est pas celle des années trente, et l’extrême droite a évolué : au-delà de l’activisme des groupuscules ultranationalistes qui s’en revendiquent, son expression se retrouve aussi bien dans les propos d’un ministre, dans l’esprit d’une loi, dans le programme d’un parti populiste, dans le conservatisme qui met en danger l’IVG, dans le racisme et le sexisme du quotidien. Mais la résistance face à elle est toujours d’actualité.
Le battage médiatique autour de l’interdiction de spectacles antisémites et leur instrumentalisation à des fins politiciennes ne doivent pas nous dédouaner d’une nécessaire réaction face à l’intolérable : l’État est bien mal placé pour prétendre lutter contre l’extrême droite, alors qu’il orchestre expulsions et discriminations au sein même du modèle qu’il défend, mais c’est à nous de ne pas lui laisser occuper l’espace de la résistance antifasciste.
Cette résistance à l’offensive des idées racistes et nationalistes doit être sans concession.
En premier lieu, l’antifascisme que nous défendons est l’affaire de toutes et tous, collectifs ou individuEs, organiséEs ou non : ce n’est sûrement pas l’affaire de la justice ou de la police, ni celles des seules organisations politiques, surtout quand elles en font un enjeu électoral à quelques semaines des élections municipales, pour mieux déserter le terrain le reste du temps.
Ensuite, notre antifascisme ne doit négliger aucune des formes que prend ce que nous combattons : discours et violences islamophobes et sexistes, racisme anti-Roms qui prospère des quartiers populaires jusqu’aux plus hauts sommets de l’Etat, antisémitisme larvé ou assumé, racisme sexiste à l’égard des femmes de l’Est, retour du racisme biologique envers les Noirs, racisme inaudible à l’encontre des Asiatiques, rafles de putes et de sans papiers, homophobie, lesbophobie et transphobie religieuses ou laïques. Notre antifascisme doit les combattre globalement, par tous les moyens nécessaires.
Enfin, il est facile de constater que les inégalités sociales reposent en grande partie sur la discrimination à l’égard des populations pauvres d’origine étrangère, sur la recherche de boucs-émissaires, mettant à nu le racisme structurel de la société. Mais nous savons aussi que l’injustice sociale n’est pas qu’une histoire de discrimination culturelle ou ethnique, et que ses racines plongent au cœur même de la logique d’un capitalisme qu’il nous reste à détruire ; que le nationalisme est à combattre d’où qu’il vienne, et que l’esprit de clocher n’est pas le domaine réservé de l’extrême droite.
Mais notre antifascisme ne se résume pas à une une lutte défensive car c’est avant tout une lutte d’émancipation. Il nous paraît donc logique de nous mobiliser pour la libre circulation des personnes, l’abolition des frontières et la solidarité avec les sans papiers ; pour l’égalité hommes-femmes dans la vie, dans la ville et au travail quelque soit leurs origines ; pour la solidarité internationale antifasciste.
lu sur http://lahorde.samizdat.net/
« Hitler était végétarien »
Et un livre qui existe, à lire, sur le nazisme et notre rapport aux animaux:
Et un podcast en anglais: « Vegans are like Hitler »
LU SUR http://insolente0veggie.over-blog.com/
Aujourd’hui la Grèce, demain en France
Certains nous expliquent qu’en France la révolte se trouve à « droite ». Desmercenaires payés par les mouvements de droite radicale propagent idéologie et mots d’ordres afin d’envoyer notre colère dans le mur ou de la retourner contre nous.
S’il est difficile d’avoir du recul sur la situation présente, il est plus aisé d’avoir en perspective ce que font les droites radicales lorsqu’elles sont en position de force. C’est le cas ailleurs en Europe.
En Grèce, les attaques se multiplient. Voici la dernière en date contre un centre social, c’est à dire un lieu animé par des militants. Cela se traduit concrètement par des familles logées gratuitement sans distinction de nationalité, de couleur de peau.
Nous avons déjà fait écho de la situation économique désastreuse en Grèce, desravages de la drogue, des attaques contre les immigrés et des réponses desmilitants antifascistes à toutes les agressions fascistes et racistes.
Puisque les droites radicales prétendent s’attaquer à la pédophilie, il est grand temps qu’ils balayent devant leur porte.
En Grèce, les nationalistes s’attaquent aux enfants d’immigrés qui dorment dans la rue. Ils font bien pire que les battre, ils font le contraire de ce qu’ils racontent sur le net.
Le viol a toujours été utilisé pour assoir une domination, en Grèce les nationalistes sont en position de force. Ils le seront peut-être aussi en France, grâce à la complicité de certaines personnes qui prétendent agir au nom des quartiers.
En Grèce, les militants nationalistes sont des auxiliaires de police. En Italie, c’est la même chose. Des mouvements comme Casapound ont attaqué à main armée des centres sociaux lorsque ceux ci étaient seulement occupés de femmes et d’enfants. Ils font le travail de la police.
En France, Alain Soral se déclare solidaire d’Aube Dorée et travaille avec Casapound. Il fait toutes ses vidéos avec des maillots de flic ou de maton, parce qu’il est dans le même camps qu’eux. Il fait partie de ceux qui défendent les possédants de manière agressive. Il se donne une allure rebelle mais ne veut pas changer de système économique. Il veut des supplétifs venus de banlieue pour assurer le leadership de la partie la plus conservatrice des dominants français.
Tout est sous notre nez, bien plus visible que lesilluminatis. Une personne qui insulte gratuitement ou désigne un coupable sans preuve n’a pas raison parce qu’elle hurle. Une personne qui fait du fric sur le sentiment de colère ne peut avoir notre confiance.
Qui se bat contre la Françafrique? Qui lutte pour la cause palestinienne? Qui lutte contre les discriminations? Qui lutte contre l’islamophobie? Qui lutte contre les expulsions locatives? Qui se bat contre les crimes policiers, racistes et sécuritaires? Qui se bat pour la justice sociale et économique?
Certainement pas les nationalistes. Ils ne veulent que le maintient de leur niveau de vie en sacrifiant tout ce qui ne colle pas avec leur vision raciale ou identitaire du monde.
La colère rend aveugle, et ceux qui savent l’instrumentaliser en profitent pour nous détourner de nos priorités pour nous affaiblir en nous divisant et en nous faisant les soldats d’une cause qui n’est pas la nôtre.
Il faut ouvrir les yeux, et vite.
LU SUR http://quartierslibres.wordpress.com/
REVOLUTION, CONGO NATTY feat: RAS BUGGSY-NANCI CORREIA and IRON DREAD –
Samedi 8 février 2014 : Concert de soutien aux pirates somaliens
Concert de soutien aux pirates somaliens incarcérés en France, le samedi 8 février 2014 auTransfo, avec:
>> – Gasmask Terrör, hardcore, Bordeaux
>> – Singe des Rues, rap, Ariège
>> – Julie Colère, punk-musette, Seine-Saint-Denis
À lire notamment: Frères de la côte, Mémoire en défense des pirates somaliens, traqués par toutes les puissances du monde
En Somalie, face à la famine, à la destruction des ressources en poissons par la pêche industrielle occidentale et à l’immersion de déchets toxiques le long des côtes, devenir pirate est à la fois un moyen de survie et un acte d’autodéfense.
En récupérant les richesses de l’un des axes maritimes les plus importants de la planète, les pirates somaliens ont fourni le prétexte à l’intervention des principales marines de guerre et à une législation d’exception permettant aux forces militaires des états occidentaux de débarquer n’importe où en territoire somalien.
Aujourd’hui, cette zone du globe est donc devenue un laboratoire d’expérimentation pour tous les militaires, paramilitaires et conseillers en sécurité de la planète qui peuvent y tuer et capturer sous couvert de la loi tous ceux qu’ils soupçonnent de s’adonner à ce qu’ils ont défini comme étant de la piraterie.
Actuellement, plus de 1 000 Somaliens étiquetés pirates croupissent dans des geôles à travers le monde, capturés par les forces armées et ramenés dans les pays des bateaux qu’ils ont pris en otage . En France, entre 2008 et 2011, 22 Somaliens ont ainsi été enlevés pour être incarcérés et jugés dans l’hexagone. 15 d’entre eux ont été déjà été jugés parmi lesquels 8 sont en train de purger des peines de prison qui vont jusqu’à 10 ans. 7 autres sont toujours en détention préventive et attendent leur procès qui devrait avoir lieu en 2014 ou en 2015. Parce que nous savons qu’en taule, tout a un prix (téléphoner, acheter du pq, manger à peu près correctement…) mais aussi parce que la guerre contre les pirates est l’une des facettes extrêmes de la guerre aux pauvres, nous souhaitons apporter un peu de solidarité aux 15 pirates somaliens encore incarcérés en France. L’argent du concert servira donc à leur envoyer des mandats.
« Ils nous condamnent, ces crapules, alors que la seule différence entre eux et nous, c’est qu’ils volent les pauvres sous couvert de la loi alors que nous pillons les riches armés de notre seul courage. »
Le pirate Bellamy lors de son procès en 1720.
A propos de la situation en Ukraine
Au delà des divergences, il nous semble intéressant de publier ce que peuvent écrire des groupes d’extrême-gauche, marxistes ou anarchistes, sur la situation qu’ils vivent dans leurs pays. Aussi, nous publions ici ladéclaration du groupe de Kiev du Syndicat Autonome des Travailleurs, organisation anarcho-syndicaliste, sur les récents événements en Ukraine. De façon plus générale, dans une interview publiée en anglais d’un militant de ce groupe le 4 janvier, il expliquait que la politique des deux fractions dirigeantes qui s’opposent en Ukraine sont exactement les mêmes sauf que l’une, celle qui est au gouvernement, le dit en russe, et l’autre, l’opposition, en ukrainien. Aussi, « La classe ouvrière, en tant que classe, ne participe aucunement à ces évènements. Des travailleurs, bien sûr, prennent position, mais ils ne sont pas organisés dans des organisations de classe, comme des syndicats, qui ne participent pas à ces évènements. Et il y a de bonnes raisons pour cela, puisque que chacun des camps parle de questions culturelles et politiques qui n’ont aucun lien direct avec les besoins d’un travailleur salarié« .
Sur la situation actuelle en Ukraine :
Déclaration du Syndicat Autonome des Travailleurs, 23 janvier 2014 :
Les lois qui sont passées le 16 janvier montrent que la fraction de la classe dirigeante qui contrôle aujourd’hui le gouvernement est prête à installer une dictature réactionnaire bourgeoise sur le modèle des régimes sud-américains des années 1970. Les « lois de dictature » criminalisent toute protestation et limitent la liberté d’expression ; elles établissent en outre un délit « d’extrémisme ». Les portes-paroles parlementaires de la dictature de classe de la bureaucratie corrompue et de la bourgeoisie monopoliste sont le Parti des Régions et le Parti soi-disant « Communiste » d’Ukraine qui est depuis longtemps une force politique au service des intérêts du capital.
Le système répressif ukrainien se base sur l’appareil policier et les gangs de rue des troupes de choc pro-gouvernementales. Parfois de telles structures paramilitaires sont commandées par des officiers de police en retraite. Des escadrons de la mort sont aussi en action. Selon des informations confirmées, deux personnes ont été kidnappées depuis un hôpital et torturées. Une de ces personnes est morte dans une forêt. Les forces spéciales tirent aussi sur des manifestants, et pas seulement avec des pistolets à balles en caoutchouc. Un des tués, selon la photo de son corps, a été touché au cœur. Selon toutes les indications, il a été touché au cœur. Dans la matinée du 23 janvier, le nombre des tués allait de 5 à 7 personnes. Et nous ne connaissons pas le véritable bilan des violences.
L’idéologie du régime au pouvoir est un mélange de nationalisme à la Poutine, de théories du complot et de la conviction qu’ils ont le droit, en tant qu’élite, de diriger une populace stupide. Les groupes de soutien au Berkut (la principale force de police anti-émeutes) sur les réseaux sociaux sont pleins d’articles antisémites qui prétendent que les dirigeants de l’opposition seraient des Juifs qui veulent vicier la population en légalisant le mariage homosexuel. Il n’y a guère de différence avec la rhétorique de l’extrême-droite ukrainienne.
Ces derniers jours, ce n’est pas seulement l’extrême-droite qui affronte le gouvernement, mais aussi des gens plus modérés. Et ces derniers constituent la majeure partie des manifestants. Ils sont nombreux parmi les manifestants à être indifférents ou opposés au nationalisme. Beaucoup d’entre eux ne soutiennent pas non plus l’intégration dans l’Union Européenne. Les gens descendent dans la rue pour protester contre la violence policière. Et une grande partie d’entre eux ne sont pas enthousiastes ou même septiques sur les affrontements rue Grushevskogo. On peut souvent entendre que ces groupes d’extrême-droite sont un « cheval de Troie» de Ianoukovitch et des services spéciaux afin de discréditer les manifestations. Il y aurait certainement plus d’habitants de Kiev dans les manifestations si on ne trouvait pas ces idiots utiles au gouvernement dans les rues. Leur principale revendication est d’avoir un emploi au sein des Services de Sécurité d’Ukraine après leur « révolution victorieuse ».
Les anarchistes doivent participer aux manifestations et piquets pour la défense des droits et des libertés remises en cause par les lois du 16 janvier. Il est logique d’agir sur les lieux de travail et dans les quartiers pour aider à saboter les décisions de la dictature. Mais il n’y a pas à participer aux activités de la rue Grushevskogo qui dès le début n’avaient aucun sens. Ces actions ne font que donner au gouvernement de belles images pour la télévision et à lui permettre d’identifier des éléments radicaux en les localisant par leurs portables et les enregistrements vidéos.
Que ce soit dans le cas d’une victoire de l’opposition ou d’une victoire du gouvernement, nous allons devoir mener une longue et difficile guerre contre ces deux régimes. Cela doit être compris. Nous devons rassembler des forces afin de commencer à propager notre propre agenda prolétarien et libertaire sur la scène politique ukrainienne.
Ni dieux, ni maîtres ! Ni nations, ni frontières !
Syndicat Autonome des Travailleurs, groupe local de Kiev, 23 janvier 2014
lu sur http://communismeouvrier.wordpress.com/