Nouveau jugement contre le rappeur communiste catalan Pablo Hasél – État espagnol

Le rappeur communiste catalan Pablo Hasél sera de nouveau jugé aujourd’hui (29/04/2014). Cette fois-ci, il est accusé de menaces envers le PP (Partido Popular, branche réformiste des franquistes, au pouvoir en Espagne) et d’avoir tagué un de leurs locaux. Le juge qui présidera la séance est lui-même un membre du PP. Pablo avait déjà été condamné à 2 ans de prison avec sursis dans le cadre d’un procès pour apologie du terrorisme. Nous condamnons fermement cet acharnement judiciaire, mené par un État franquiste, contre une personne dont le seul crime est d’écrire des chansons dénonçant le capitalisme.

lu sur aafpau.wordpress.com

 

300, LA NAISSANCE D’UN EMPIRE : L’USINE A FANTASMES

Le premier film 300 était le récit d’un événement historique dont les scénaristes avaient choisi de ne raconter qu’un des aspects pour en faire une légende raciste et virilisteun récit par omissionLe deuxième film, intitulé La naissance d’un empire, qui n’est cette fois pas tiré d’une bande dessinée de Franck Miller, pour sa part, transforme et manipule complètement les faits historiques. Ainsi, 300, la naissance d’un empire,n’est pas un simple film de divertissement, c’est un outil servant à faire passer des convictions idéologiques et politiques.

300 usine fantasmes

 

LA SUITE SUR QUARTIERS LIBRES

 

Croisades antisatanistes : l’Enfer du décor

« Je me suis demandé comment, au sein de ma petite ville de l’Iowa, je pouvais tuer et manger 2 000 personnes par an sans que personne ne remarque quoi que ce soit » – Pat Burgus.

Sigillum Diaboli

En 1987, l’un des prêtres du lycée catholique dans lequel je préparais mon bac fit circuler dans les classes une plaquette destinée à avertir les adolescents que les disques de hard rock contenaient des messages subliminaux susceptibles de pousser au suicide, au meurtre et bien entendu au culte de Satan [1]. L’idée qu’écouter Iron Maiden puisse conduire à égorger rituellement des bébés fit franchement marrer le petit groupe de métalleux de l’établissement dont je faisais partie. Il ne faisait pour nous aucun doute que les auteurs de cette perle étaient d’affreux intégristes religieux. Nous étions par ailleurs persuadés qu’en des temps reculés, notre apparence et nos goûts nous auraient conduits droit dans les tribunaux de l’Inquisition – ce en quoi nous nous trompions lourdement, mais je ne l’ai compris que longtemps plus tard et pour cela, il m’a fallu effectuer un détour par les histoires de « Satanic Ritual Abuses ».

Lorsqu’il y a quelques mois, j’ai tapé « Michelle Remembers » dans un moteur de recherche, je voulais simplement en savoir davantage sur un ouvrage réputé avoir déclenché, dans les années 80, une véritable « panique sataniste » aux États-Unis. Trente ans ont passé et un fait est désormais certain : durant cette panique qui a consisté à imputer d’innombrables et horribles crimes aux membres de soi-disant réseaux satanistes, il n’y a jamais eu ni crime ni sataniste.

 

Par contre, il y a eu des victimes. Des centaines de sacrifiés dont la vie a été brisée en raison de fausses et souvent ridicules accusations. Aucun fan de métal, cependant. Ni occultiste, ni gothique, ni néopaïens, aucun joueur de Donjon & Dragon et aucun membre de la radicalement athée et très ennuyeuse Église de Satan. Loin d’appartenir aux épouvantails classiques, les accusés étaient des instituteurs, des éducateurs, des assistantes sociales, des gens ordinaires.

Dès les premières accusations de SRA (Satanic Ritual Abuse), des voix sceptiques se sont élevées, mais la cohorte des bien pensants les a fait taire. Il fallut attendre le début des années 90 pour que des journalistes, enquêteurs privés & magistrats publient des articles et ouvrages dénonçant les procès comme une véritable « chasse aux sorcières », démontant les dossiers, soulignant l’absence de preuve, s’autorisant à réfléchir sur le phénomène.

En France, nous n’avons bénéficié que d’échos affaiblis de la tempête : la plaquette anti rock’n’roll de Regimbal, le fameux procès de Judas Priest où l’on voit de très sérieux enquêteurs écouter « je veux boire une limonade » sur un enregistrement passé à l’envers. Des personnes de ma génération que j’ai pu questionner, aucune n’était « au courant ». J’ai donc décidé de vous faire partager mes découvertes.

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[Toulouse] « La police a été extrêmement violente pour casser la Crea. Ça fait plusieurs années qu’ils nous ont dans le viseur et là avec l’arrivée de Jean-Luc Moudenc, ils ont voulu marquer le coup »

Toulouse : un militant blessé par un tir de Flashball lors de l’évacuation d’un squat

Un jeune homme a déposé plainte jeudi 24 avril 2014 auprès du procureur de Toulouse après avoir été grièvement blessé par un tir policier le 21 avril à Toulouse, lors de l’évacuation de deux maisons squattées. Yann Zoldan, psychologue de 26 ans, souffre de multiples fractures à la joue droite, causées selon lui par l’impact d’un tir de LBD 40×46 (le Flashball nouvelle génération, plus puissant et plus précis).

Les forces de l’ordre étaient intervenues lundi 21 avril en fin d’après-midi pour déloger des familles de deux maisons récemment squattées, au 38, rue Louis-Plana, à Toulouse. Plusieurs militants de la Crea (campagne pour la requisition, l’entraide et l’autogestion), un collectif toulousain qui depuis trois ans « réquisitionne » des bâtiments vides pour y créer des « centres sociaux autogérés », étaient présents. « C’était des maisons inoccupées depuis des années et nous avons les preuves qu’on les occupait depuis plus de 48 heures (passé ce délai, la police ne peut normalement plus intervenir en flagrant délit et le propriétaire doit obtenir une décision de justice pour procéder à l’expulsion des squatteurs), dit Mathieu Rigouste, sociologue et militant qui a été interpellé au passage. Mais les policiers sont passés outre. Le nouveau maire, Jean-Luc Moudenc (UMP), s’est fait un devoir de réprimer la Crea. »

Selon les militants interrogés, à la vue des agents de la brigade anticriminalité (Bac) et des CRS venus en nombre, les occupants auraient préféré quitter les lieux eux-mêmes. « Il a fallu sortir les affaires, organiser des voitures, c’est alors qu’un camarade (Mathieu Rigouste) a été interpellé par la Bac, explique Louise, une étudiante de 26 ans. Plusieurs personnes se sont rapprochées pour savoir pourquoi ils l’interpellaient. Les policiers de la Bac ont sorti les matraques et un LBD. La violence a monté d’un coup. Ils ont lancé une grenade assourdissante à travers la rue. »

Vers 20 heures, intrigué par une première déflagration, Clément, un voisin de 26 ans, a assisté à la scène depuis son palier, au rez-de-chaussée du 30, rue Louis-Plana. « J’ai clairement entendu un CRS dire “Celui-là, attrapez-le”, ils ont couru vers un gars et là c’est parti en vrille avec des coups de matraque, des mecs qui se sont retrouvés au sol, puis j’ai entendu une nouvelle déflagration de Flashball », décrit le jeune homme, électricien et musicien. C’est à ce moment que Yann Zoldan, qui cherchait à fuir, aurait été touché. « Je m’étais réfugié derrière une poubelle, un policier en civil m’a dit “Sors et cours”, donc je suis sorti en levant les mains en l’air et en le regardant, affirme le jeune homme, militant du droit des animaux. Le policier a essayé de me donner un coup de matraque, j’ai reculé et là je me suis pris le tir. Je suis tombé sur les genoux, puis c’est devenu la confusion. » Selon lui, seul un policier de la Bac était armé d’un lanceur de balles de défense et l’arme était dotée d’un « viseur » (caractéristique des LBD 40×46). « Plusieurs militants lui avaient dit “Ne visez pas la tête”», se souvient Yann Zoldan.

Soutenu par ses amis, Yann Zoldan est mis à l’abri chez le voisin Clément, qui avait laissé sa porte ouverte, au cas où. « Il était conscient mais complètement sonné et pissait le sang, c’était impressionnant, décrit ce dernier. On lui a donné les premiers secours puis je l’ai emmené aux urgences de Purpan. » Diagnostic : une joue droite en miettes. Après scanner, le certificat du médecin des urgences daté du 21 avril dénombre pas moins de cinq fractures des os du visage : « Fracture mandibulaire droite, fracture du malaire, fracture du sinus maxillaire, facture du plancher de l’orbite, hémosinus du maxillaire droit. »

Des blessures « compatibles avec l’impact de la balle de Flashball », a précisé deux jours plus tard le médecin légal, qui a attribué une ITT de dix jours renouvelable. « Le médecin des urgences m’a dit que des morceaux d’os avaient explosé et que si j’avais été touché un peu plus haut, au niveau de la tempe où les os sont plus fins, ç’aurait été la mort à coup sûr », indique Yann Zoldan. Le jeune homme, doctorant en psychologie, devrait être opéré dès que sa joue aura dégonflé pour « mettre des plaques de métal ».

Son avocat, Me Julien Brel, a déposé plainte jeudi 24 avril devant le procureur de Toulouse pour violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique, en demandant l’ouverture directe d’une information judiciaire. L’avocat connaît bien ces blessures. Il défend déjà Joan Celsis, un étudiant toulousain qui avait perdu un œil en mars 2009, après un tir de Flashball. L’affaire avait abouti à non-lieu, confirmé le 14 mars 2013 par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse, faute d’identification du policier tireur.

Les quatre militants interrogés assurent qu’il n’y a eu aucune violence envers les forces de l’ordre le 21 avril 2014. « De ce que j’ai vu, les squatteurs n’étaient pas du tout dans une attitude agressive qui aurait justifié la réponse des policiers, ils étaient en train de partir petit à petit », indique Clément, le voisin. « La police a été extrêmement violente pour casser la Crea, estime de son côté Louise. Ça fait plusieurs années qu’ils nous ont dans le viseur et là avec l’arrivée de Jean-Luc Moudenc, ils ont voulu marquer le coup. » D’après la jeune femme, les policiers auraient saisi et donné des coups de pied dans l’appareil photo d’un militant, qui photographiait les interpellations et les « violences policières ».

Selon plusieurs témoignages, quatre personnes auraient été interpellées ce soir-là, dont Mathieu Rigouste, 33 ans. Chercheur en sciences sociales et militant, le jeune homme a été placé en garde à vue pour « violation de domicile » selon son avocat Me Julien Brel. « Puis ils lui ont rajouté refus de prélèvement d’ADN et ont prolongé sa garde à vue jusqu’à mercredi 11 heures, pour l’interroger sur des faits plus anciens », explique l’avocat. Près de 40 heures de garde à vue qui ont abouti, selon Me Julien Brel, à une simple « convocation à la maison de la justice et du droit pour un rappel à la loi »…

Auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux quartiers populaires et à l’idéologie policière (L’Ennemi intérieur paru en 2009 ou encore La Domination policière parue en 2012), Mathieu Rigouste parle d’une « arrestation arbitraire ». « Comme d’habitude, les policiers ont désigné des chefs, ils essaient de fabriquer des responsables pour mieux réprimer, alors que la Crea est un mouvement de gens en galère sans chef », dit-il.

Leur presse (Louise Fessard, Mediapart, 25 avril 2014)

Le surréalisme de la revue Front noir

Le surréalisme de la revue Front noir

Louis Janover et la revue Front noir articulent une appropriation critique du surréalisme avec une réflexion sur l’aliénation artistique inspirée par Marx.

 

La réflexion des surréalistes permet de dépasser les revendications grotesques des intermittents du spectacle qui se contentent de défendre un statut d’artiste. Au contraire, les surréalistes aspirent au dépassement de l’art dans la perspective d’une société sans classes. Dans ce contexte, la révolte radicale des avant-gardes artistiques doit être ravivée pour penser l’aliénation moderne. Même si ses mouvements semblent aujourd’hui récupérés, il faut revenir aux origines de leur charge subversive.

Dans les années 1960, Louis Janover participe à la revue Front noir qui tente de raviver la révolte surréaliste alimentée par un Marx libertaire. Cette revue marginale «était placée sous le signe de la critique des aliénations politique et artistique et de la remise en question du rapport poésie-révolution inscrit au cœur même du projet surréaliste », précise Louis Janover.

LA SUITE SUR ZONES SUBVERSIVES

 

L’anarchisme révolutionnaire de Flores Magon

L'anarchisme révolutionnaire de Flores Magon
Ricardo Flores Magon participe au cycle révolutionnaire du Mexique des années 1910. Il propose un anarchisme de classe fondé sur l’action directe. 

 

L’anarchisme révolutionnaire n’est pas un courant politique qui existe uniquement dans l’Europe occidentale. Certains gauchistes postmodernes considèrent la perspective d’une révolution mondiale comme un projet colonial pour imposer l’universalisme occidental. Ils justifient ainsi l’acceptation des traditions communautaires avec ses hiérarchies et sa morale patriarcale. Les communautés indigènes au Mexique, duChiapas ou de Oaxaca, sont alors présentées comme émancipatrices.

Mais le Mexique abrite également une véritable culture libertaire. Ricardo Flores Magon incarne ce mouvement anarchiste et révolutionnaire. Il participe à de nombreuses révoltes dans le Mexique des années 1910. Il se place du côté des illégaux, des brigands, des rebelles. Ses textes incitent à l’action et à l’insurrection, loin de la résignation postmoderne et du fatalisme marchand. Le mouvement magoniste existe toujours, même si les anarchistes préfèrent médiatiser les pitreries du sous commandant Marcos.

 

 

Ricardo et Enrique Flores Magon pendant la Révolution de  1910 (auteur et date inconnus)

 

Appel à l’insurrection

 

« Dans la pâleur du paysage se dessine la silhouette d’un géant : l’insurrection », écrit Ricardo Flores Magon. Il évoque, avec lyrisme et passion, les diverses révoltes ouvrières. Malgré leur échec, elles permettent de raviver la perspective d’une rupture avec la barbarie capitaliste. « Ainsi vivent les classes dirigeantes, de la souffrance et de la mort des classes dirigées. Pauvres et riches, opprimés et despotes, égarés par l’habitude et les usages ancestraux, considèrent cette situation absurde comme naturelle », souligne Ricardo Flores Magon. Il propose une véritable analyse de classe de la société. Il attaque également les valeurs traditionnelles qui imposent l’acceptation de l’ordre social.

Mais la réflexion critique peut transformer l’esclave en rebelle. Même si la théorie ne remplace pas l’action, indispensable pour véritablement transformer la société. « Le droit à la révolte pénètre les consciences. Le mécontentement grandit, le malaise devient insupportable. La contestation éclate et tout s’embrase », poursuit Ricardo Flores Magon. La conscience de classe permet l’émergence d’une colère spontanée qui ne provient d’aucune avant-garde. La révolte apparaît comme une respiration, indispensable pour vivre.

 

L’anarchiste illégaliste préfère le voleur au mendiant qui quémande une aumône à genoux devant le bourgeois. La dignité du voleur devient préférable à la soumission de l’honnête citoyen qui se prosterne devant la légalité bourgeoise. « En violant les lois promulguées par la bourgeoisie, je ne fais que rétablir la justice bafouée par les riches, qui volent les pauvres au nom de la loi », écrit Ricardo Flores Magon.

la suite sur zones-subversives.over-blog.com

Paris : « Indymedia s’attaque aux Vélib », ou la misère de l’information

 

Le collectif du site d’info alternatif Indymedia Nantes serait soudainement devenu activiste anti-Vélib à Paris et Montreuil apprend-on sur le site de RTL.

Des activistes d’extrême gauche ont mené une opération anti-Vélib’ à Paris, entre mardi 15 et mercredi 16 avril. Le groupe Indymedia s’en est pris à 456 vélos situés dans l’est de la capitale et Montreuil en leur crevant les pneus. Anti-fasciste et anti-capitaliste, Indymedia a revendiqué l’opération, accusant le fabriquant JC Decaux d’esclavagisme.

Une info foireuse (il s’agit évidemment d’un communiqué anonyme) qui témoigne d’une bien grande méconnaissance des sites alternatifs. La responsabilité d’Indymedia est reprise en coeur par Le Figaro, Direct Matin, 20 Minutes (« le mouvement anti-fasciste et anti-capitaliste Indymedia) », etc. Combien d’infos merdiques ou de mensonges relayés à tour de bras par les pisse-copies dans leur chasse aux clics, c’est la question que l’affaire soulève.

Soutien aux camarades d’Indymedia Nantes dont on espère que la bêtise des journalistes en question ne va pas les obliger à devoir répondre, devant les flics, de toutes les actions revendiquées sur le site participatif. Le communiqué de revendication :

[Paris-Montreuil] Vélib’ pris pour cible

Depuis quelques temps déjà, JC Decaux et la justice collaborent : en effet dorénavant lorsque la police interpelle un mineur accusé de vol ou de dégradation sur des Vélib’, JC Decaux peut les faire travailler gratuitement à titre de sanction dans ses ateliers de réparation, avec la bénédiction d’un juge pour enfant.

L’esclavage ne s’arrête pas là : le 2 avril dernier, un détenu s’évadait de la prison de Villepinte (93), en se cachant dans un carton contenant des pièces détachées entrant dans la fabrication de ces jouets pour bobos. Leurs chers Vélib’ sont donc en partie fabriqués en taule…Non content d’être une des premières fortunes de France, JC Decaux s’engraisse également sur l’exploitation de prisonniers, en partenariat avec l’Administration Pénitentiaire, les juges et juges pour enfant.

Pour ces quelques raisons, nous avons voulu faire payer ces esclavagistes.

Dans la nuit du 14 au 15 avril, sous une magnifique pleine lune, dans les 10ème, 11ème et 12ème arrondissements ainsi qu’à Montreuil, les pneus de 453 Vélib’ ont été crevés.

Ainsi nous envoyons un clin d’oeil à l’évadé de Villepinte, malheureusement rattrapé.

Vive la belle,

Crève les pneus.

Face à la justice et au travail, on se dégonfle pas.

lu sur http://paris-luttes.info/

Action Antifa vol 1 – « NI OUBLI, NI PARDON »

Action Antifa vol. 1

 

Première mixtape de l‘Action Antifasciste Paris-Banlieue enfin disponible et en libre téléchargement!

avec : Marouf, Sang Mêlé, Eone, Tonio, Kash Leone, Kev O, Killah P(RIP), NZO, Stratégie de paix, Mydjack,Spit, VII, Skalpel …

« Its bigger than Hip-hop! »

AutoDéfensePopulaire

En foot comme en politique, la vérité vient du terrain

Si en France, tout est mou et flou, il en est autrement au Brésil. Ce pays a connu une dictature militaire durant de longues années. La mémoire des luttes et la pratique militante y sont beaucoup plus dynamiques. La situation économique et sociale est bien plus difficile qu’en France.

L’Atletico Mineiro est un grand club de football brésilien. Il est l’un des deux clubs de la ville de Belo Horizonte, située dans le Minas Gerais.

Il a gagné des titres, et des joueurs célèbres ont porté son maillot. La colonne vertébrale de la Selaçao de 1982 (Luizinho, Toninho Cerezo, Eder) était composée de joueurs de l’Atletico Mineiro. Le joueur le plus connu des jeunes générations à avoir porté son maillot est Ronaldinho Gaucho.

C’est un club populaire surnommé « Galo » (le coq), les gens qui le soutiennent ne font qu’un avec l’équipe.

Ce club a une histoire sportive, mais il a aussi une histoire politique. Le meilleur buteur de l’histoire du Club est l’avant-centre Reinaldo (455 matchs, 255 buts), qui célébrait tous ses buts avec un poing levé qui défiait la dictature :

Reinaldo Lima joueur

Dans un contexte de dictature militaire, la répression était bien plus violente que la suspension d’un compte Facebook ou qu’une amende.

L’ancrage dans une véritable gauche des quartiers populaires, la lutte pour les droits et l’égalité sont des choses qui ne sont pas abstraites ou oubliées au Brésil. Pour eux, pas d’illuminatis.

C’est ce que rappelle une frange des supporters de l’Atletico Mineiro dans un communiqué qui pour des raisons d’actualité (le transfert d’Anelka à l’Atletico correspond à celui de Valls à Matignon) est en partie relayé par la presse française.

 

 » Même si ce geste n’était pas dirigé contre les Juifs, de nombreux négationnistes (et, n’oubliez pas : l’antisémitisme est dirigé non seulement contre les Juifs mais aussi contre les Arabes, les Musulmans et les Palestiniens) ont utilisé ce geste pour répandre la haine xénophobe contre ces personnes, en particulier les Juifs. Par conséquent, un geste qui pouvait ne pas être initialement antisémite l’est alors devenu en termes d’utilisation de la part de l’extrême droite européenne.

 

Comme nous croyons dans l’histoire unique du Club Atletico Mineiro et de ses supporters, la Massa, avec une veine populaire et démocratique marquée par des gestes comme le poing fermé de Reinaldo, nous n’accepterons de gestes comme la quenelle de la part d’aucun joueur qui porte le maillot de notre Galo »

 

Ce communiqué est disponible ICI. Il est bien plus clair et précis que la plupart de ce qui a été écrit en France concernant la « quenelle ».

Il va être très dur pour les soutiens opportunistes de Dieudonné de faire passer le virage de l’Atletico Mineiro pour des « bobos » et autres « petits blancs ».

Anelka est un grand joueur, il va pouvoir s’exprimer sur le terrain et retrouver le sens des réalités dans un club populaire.

En foot, comme en politique: la vérité vient du terrain militant, comme le rappelle les militants brésiliens.

Un seul Héros, le peuple.

lu sur quartierslibres.wordpress.com

Soirée de soutien à Paris-luttes.info le 9 mai !

Grosse, grosse soirée en perspective au Transfo, le collectif Paris luttes info vous invite à le rencontrer et à faire la fête autour d’un bon concert. Il y en aura pour tout le monde !

Une soirée de soutien à Paris-luttes.info pour :

  • Financer du matériel permettant de faire connaître davantage Paris-luttes.info en région parisienne (affiches, stickers, tracts).
  • Se fournir du matériel un peu coûteux pour améliorer les fonctions et le développement de paris-luttes.info. On aimerait par exemple avoir un serveur pour héberger plus de documents audio et photo, toujours en toute sécurité.

Soirée de soutien organisée pour et par le collectif Paris Luttes.info le vendredi 9 mai au Transfo (57 avenue de la République à Bagnolet M°Gallieni ou Robespierre). Ça va guincher !

18 heure : Débat et discussion sur le site, son utilisation, les améliorations qui peuvent être faites.
20 heure : Début des concerts

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Des concerts ? Hé ouais parce qu’il n’y aura pas 1 salle, mais deux salles de concert ce soir là ! La classe !!!

Dans la première salle :

  • Boubou Klezmer Band (Free Klezmer rock)
  • BAL REBETIKO

Dans la deuxième :

Le mépris de la classe prolo.

Ces derniers mois, notamment avec les manifs timides d’octobre et novembre, j’ai parcouru pas mal de tracts, émanant de syndicats essentiellement, mais aussi de partis politiques. Après coup, y’a un truc que j’ai remarqué, c’est la disparition totale du mot prolétaire, ou prolétariat.

À croire que c’est un mot honteux, qui brûle les doigts quand on l’écrit, et la bouche quand on le dit. Un peu comme la lutte de classe, perçue ces dernières années comme un concept simpliste et dépassé. Il faudrait passer à autre chose paraît-il, arrêter de cracher sur les bourgeois et les patrons, genre on serait tous dans le même sac. Argh, j’ai même pas envie de rire…

Donc vas-y que ça se gargarise à coup de peuple, de citoyens, de salariés et de travailleurs. Salariés et travailleurs, c’est pas très sympa je trouve. Un peu égoïste et corporatiste puisqu’en sont exclus tous les non-travailleurs, et dieu sait qu’ils sont, et seront, de plus en plus nombreux. Peuple pourrait sembler plus ouvert, certes, mais un peu trop du coup puisqu’il inclut tous les bourgeois, et même les patrons ; et pour ceux qu’auraient pas encore pigé, les bourgeois et les patrons, j’aime pas ça. Et peuple est devenu depuis mai 2012 synonyme de Mélenchon. Et Mélenchon, j’aime pas ça non plus. Quant au citoyen il n’est lui défini – et donc réduit – qu’à des droits et des devoirs fixés par la « cité », donc par les dirigeants privilégiés. Aucun n’est synonyme de prolétariat.

C’est pourtant un joli mot prolétaire. C’était, chez les romains, celui ou celle qui, en-dehors de ses enfants (proles) et de sa force de travail ne possédait rien. C’était la classe la plus basse, celle des moins-que-rien. La classe la plus belle, la seule à n’exploiter personne. Le gros Marx avait repris le mot à sa sauce, en en excluant tous les « oisifs » et renforçant cette saleté artificielle qu’est la valeur du travail.

prolo1

En n’employant plus ce mot de prolétariat, les syndicats se sont définitivement coupés du projet premier du syndicalisme et du fédéralisme : défendre les travailleurs (et les travailleurs potentiels) face à la machinerie patronale, gouvernementale et capitaliste. Aujourd’hui les syndicats sont dits de « services », réservés à la défense (timide) des seuls salariés. Une fois licencié, à la rue, invalide, tu peux juste crever – si ce n’est déjà fait – ils ne lèveront plus le petit doigt pour toi, occupés à négocier leurs privilèges avec leurs exploiteurs. D’ailleurs, à y regarder de plus près, ils défendent plus le travail que les travailleurs eux-mêmes, parlant d’effectif, de masse salariale, de nombre de licenciés, reprenant ainsi le vocabulaire et la vision qu’a le patronat de ses employés. On leur donne, dans ces fameuses négociations, une impression d’égalité en leur lâchant parfois de pseudo-victoires sociales qui ne sont que quelques miettes comparées à ce que pourrait obtenir une grève générale ou tout autre véritable mouvement social. Car, comme on ne cesse de le répéter, et comme le montre l’histoire, seule la lutte paye.

Si je crache aujourd’hui avec autant d’allégresse sur les syndicats, c’est parce que d’un outil créé par les travailleurs pour s’émanciper (des patrons, des partis politiques) les secrétaires de ces syndicats ont dénaturé ce projet en le calquant sur le fonctionnement hiérarchique et centralisé de ses anciens ennemis. Les syndicats actuels sont des traîtres à la classe des travailleurs prolétaires.

Si je crache aujourd’hui avec autant de vigueur sur le travail et les bourgeois, c’est que j’y ai cru. J’ai gobé cette histoire de réussite sociale, j’ai vraiment cru que le soleil chaufferait plus si je m’élevais dans la pyramide sociale. Ça a si bien marché que je me suis coupé de beaucoup de mes potes d’enfance, celles et ceux qui ramaient et qu’on a vite aiguillés vers les filières courtes ; celles et ceux qui se foutaient gentiment de ma gueule parce que je lisais des livres ; parce qu’on m’a dit « tu n’as plus rien à voir avec eux ». Ça a si bien marché que j’en étais arrivé à avoir honte de mes parents au point de ne jamais parler d’eux, de les cacher, de les nier ; parce que je me suis dit « je n’ai plus rien à voir avec eux ». Le mépris de sa propre classe, c’était pas joli…

pyramide

Mais avec le recul, vu avec quelle persistance j’ai saboté et mes études et mes emplois, je pense que mon partenaire n’a pas été un Jiminy Cricket casse-couilles et moralisateur, mais plutôt un cafard ou un cloporte tapi dans l’ombre, qui n’a jamais lâché l’affaire, jusqu’à ce que je réalise enfin et prenne conscience de qui j’étais, d’où je venais, et de comment on m’avait toujours traité par rapport à ça. Alors ton ascension sociale, tu peux te la fourrer au fond du. Je ne marcherai jamais sur la gueule des copains. Je ne marcherai jamais sur la gueule de personne d’ailleurs. Parce que la loi du plus fort, le darwinisme social, l’individualisme forcené, ça a assez duré. Il est temps de prendre conscience que seul on ne peut rien, ou pas grand chose. Que la division réussie des prolétaires par le patronat, il ne tient qu’à nous de la transformer à nouveau en solidarité. Qu’on aura toujours plus en commun avec le fameux « beauf », simple victime du système qui lui ressasse jusqu’à l’hypnose qu’il n’est rien s’il ne possède rien, qu’avec n’importe quel petit chef, exploiteur volontaire et traître à sa classe.

Alors oui, c’est moins facile d’écouter et de parler aux autres que de les ignorer, mais au final tu gagnes tellement plus ! Tu gagnes la poignée de main « que dieu te gardes et surtout aussi ta petite » de la mamie tsigane ; tu gagnes la bise de Guy toujours rasé de près et embaumant l’after-shave cheap quand il fait la manche ; tu gagnes ce père de famille complètement bourré qui retient ses larmes parce que tu l’as écouté jusqu’au bout, même s’il est lourd, te dire à quel point il n’en peut plus ; tu gagnes ces gamins qui rangent l’artillerie viriliste et provoc’ quand tu leur réponds normalement en leur tendant ton briquet. Tu as toujours ton lot de cons complètement bornés, le populo n’est pas non plus un arc-en-ciel sur lequel on chevauche des licornes roses, mais c’est tellement plus chouette de laisser venir les gens, au moins dans un premier temps, sans jugement, sans prétention, sans mépris. Parce qu’on est tous des prolétaires, hein, mêmes les cons. On est tous dans la même merde, à cause de quelques parvenus ou bien nés qui engraissent sur notre dos, qu’on travaille ou non, et qui nous font crever, quand ça les arrange, quand ils le décident.

Aujourd’hui, je suis fier de ma classe. Ou plutôt fier d’y appartenir. J’y suis né, je l’ai détestée, je suis allé voir ailleurs avant d’y revenir – contraint et forcé – et de voir à quel point elle est belle.

Mon mépris aujourd’hui, il est tout entier pour toi, bourgeois.

lu sur http://coeurnoirteterouge.wordpress.com/