Noir et punk

Ca fait quoi d’être noir et punk ? C’est un des questions abordées dans le film de James Spooner « Afropunk : the rock n’ roll nigger experience« , un documentaire qui donne la parole à des punks afro-américains, et m’aura presque défrisé la tignasse.

Les joies de l’organisation. Partis des vastes plaines de l’Ouest de Chicago, e-tinéraire en main, Katie et moi nous débrouillons pour arriver presque pas en retard à notre destination : une intersection, 33ème et Union. C’est là que doit être projeté le film documentaire de James Spooner, « Afropunk : the rock n’ roll nigger experience« . Tout un programme.

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James Spooner

Découvert par hasard, le documentaire semble être un chouchou des festivals cinématographiques nord-américains, ce qui n’est strictement gage de rien, sinon du succès de ce documentaire, autoproduit dans le plus pur esprit DoItYourself de la scène qu’il décrit. James Spooner s’est endetté à filmer des figures noires dans cet océan de blancheur qu’est la scène punk hardcore. A priori, plutôt une bonne idée, et pas seulement parce que le documentaire pose notamment une question que vos humbles serviteurs se sont aussi posé : qu’est-ce qu’une musique noire [1] ?

La réponse était affichée en grosses lettres sur les quelques t-shirts vendus à une table par le très sympathique bassiste et le beaucoup moins sympathique chanteur de Cipher, groupe hardcore newyorkais très présents dans le docu : Punk is black musicFuck Sid, Jimi was vicious, et mon favori, Minority Threat, ainsi que quelques livres de bell hooks, entre autres.

A Chicago, personne ne t’entend hurler

LA SUITE SUR MELANINE

LE FILM EN ENTIER

http://www.youtube.com/watch?v=fanQHFAxXH0

L’homme est un loup pour le loup…

Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, a déposé un arrêté permettant d’abattre 36 loups contre 24 auparavant. Une bonne nouvelle pour les éleveurs, un mauvais signal pour les défenseurs de la nature. Quels sont les conséquences de cette décision ? La ministre remplit-elle sa fonction ? L’opinion de Pierre Athanaze, naturaliste et forestier.

Il y aurait 301 loups en France. Leur population est en constante augmentation depuis 1992. (Dawn Villella/AP/SIPA)

C’est à Valouise, le 5 juillet, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle Maison du Parc national des Écrins, que Ségolène Royal a franchi la ligne blanche qu’aucun autre ministre de l’écologie n’avait osé franchir avant elle, et s’est désengagée de la protection des parcs nationaux.

Ségolène Royal ne remplit pas sa mission

Dans ce lieu symbolique, elle a reçu les représentants des organisations agricoles, et s’est enorgueillie des arrêtés qu’elle avait précédemment signés, portant à 36 le nombre de loups pouvant être abattus dans 20 départements.

Allant plus avant, elle s’est vantée de celui à venir, qui autorisera les chasseurs, lors de leurs parties de chasse au grand gibier (battue, affût ou approche) à abattre des loups sans aucune déclaration préalable ni contrôle, et cela, sur l’ensemble des 20 départements de présence du loup. Même dans les départements qui ne comptent qu’un seul individu.

Autre première de la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal a fait modifier ce projet d’arrêté alors qu’il était en cours de consultation. Bel exemple du peu de cas qu’elle fait de la démocratie participative dont, il n’y a pas si longtemps, elle vantait encore les mérites et s’en faisait la passionaria…

Dans sa forme première, l’arrêté qui prévoyait cette mesure sur quatre départements, avait été rejeté par le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN). Et ce dernier a seulement été informé de la modification de l’arrêté, sans qu’il ait été à nouveau présenté au CNPN. Ce qui est, encore, une entorse à la réglementation.

Qu’y a-t-il de surprenant, alors que les deux premiers arrêtés anti-loup de Mme Royal avaient fait l’objet d’un rejet massif de près de 80% des citoyens, qui avait voulu faire entendre leurs choix, et qui étaient restés inaudibles à l’oreille de la Ministre.

Une posture politicienne

Mais rien n’arrête l’objectif d’en découdre avec le loup, bien que la ministre de l’Écologie reconnaissait le 28 juin dernier que « pour la première fois les dommages n’ont pas augmenté entre 2012 et 2013. ».

On est bien là dans une posture politicienne voulant coûte que coûte contenter les organisations agricoles, quitte à renoncer à la préservation de la biodiversité, qui était jusqu’alors, la mission principale d’un ministre de l’Écologie.

Qui est dupe ? Tuer un loup, et même cinq ou six dans un département, n’a jamais protégé les troupeaux. Le ou les loups qui viendront après, feront les mêmes dégâts, aux mêmes troupeaux tant que ceux-ci ne seront pas mieux protégés.

C’est ce qu’ont compris les éleveurs italiens, espagnols qui cohabitent avec 1.500 loups en Italie, et 2.500 en Espagne. La protection des troupeaux est la seule solution pérenne. Ces deux pays qui ressemblent beaucoup à la France, mais qui ont beaucoup plus de loups ne les exterminent pas comme on le fait en France, et ils ne connaissent pas non plus la crise ovine que la France traverse depuis des décennies.

Quel beau bouc émissaire que le loup, pour l’État français, qui n’a pas de solutions concrètes à apporter à la situation de la filière ovine.

Des battues d’effarouchement aux conséquences graves

Fort des déclarations de la ministre, le préfet des Hautes-Alpes a aussitôt pris des arrêtés pour organiser des battues d’effarouchement en zone cœur du Parc National des Écrins ! Alors que ces espaces sont, en théorie, les mieux protégés par l’arsenal législatif français (interdiction de perturbation sonore entre autres).

Des chasseurs, des lieutenants de louveterie, des agents ONCFS et de parcs nationaux ont fait leur battue d’effarouchement le 11 juillet, faisant fuir l’ensemble de la faune sauvage de cette partie du Parc National des Écrins, pour tenter d’en faire sortir des loups, qui étaient attendus de pied ferme, en limite extérieure au parc, par des chasseurs postés armés.

Cette entorse à la réglementation sur les parcs nationaux est très grave, d’autant qu’elle a eu lieu à une période où la plupart des jeunes animaux sauvages sont totalement dépendants de leurs parents. Ces effarouchements à l’aide de pétards et autres moyens sonores perturbent gravement le milieu, avec des conséquences lourdes, voire irréparables pour une partie importante de la faune sauvage.

La protection de la nature n’est pas une option

L’ASPAS et la LPO PACA ont donc déposé le jour même un recours contre l’arrêté du Préfet des Hautes-Alpes, tout aussi illégal que dangereux. Le préfet le lendemain, retirait de lui-même son propre arrêté sachant très bien le sort que le Tribunal Administratif allait en faire.

Par ailleurs, ce même préfet a annoncé mettre en place une mesure « expérimentale » consistant à ne plus faire de constats et d’expertises lors « d’attaques » sur des troupeaux concernant moins de cinq animaux. Les éleveurs seraient donc remboursés sans constat, et les dégâts directement imputés au loup ! Quelle que soit la cause de la mort …

Pendant ce temps, le 9 juillet, les députés adoptaient un amendement à la loi agricole, autorisant les éleveurs et leurs ayants droit à tirer le loup dans tous les départements où il est présent.

Décidément, la protection de la nature et de l’environnement n’est dans la culture politique française qu’un motifs à discours. Notre pays attend toujours des actes, de la lucidité. Et du courage !

Édité par Mathilde Fenestraz  Auteur parrainé par Muriel Fusi

LU SUR LE NOUVELOBS

LES ARCHIVES DU FUTUR : DEBOUT LES MORTS !

Notre passion est la mémoire, elle est fondamentale dans notre vie, elle est partie intégrante de nos luttes. Que
serions-nous sans repère, sans ancien qui nous communique savoir et expériences ? Nous sommes, parce que
nous nous inscrivons dans un continuum : nous construisons le présent, esquissons le futur tout en étant héritier
de ce passé qui nous enrichit.
En particulier, et ce qui nous importe en premier chef, le savoir de la résistance, de la lutte contre l’exploitation
et ses corollaires : la dépossession – le fait d’être privé de notre capacité à assurer nous-mêmes notre existence –
et la domination (par exemple le pouvoir de l’homme sur la femme). Toutes ces luttes passées laissent des
traces : orales (bouche à oreille, discussions…), écrites (journaux, brochures, tracts…), vidéos (films et clips
militants) ou audios (émission de radios, journaux radiophoniques….
C’est pourquoi nous sommes à la recherche de ces fragments du passé, vaste mosaïque éparpillée dont chaque
élément a son importance, sa place. Dans cette démarche, nous ne privilégions pas en particulier telle ou telle
revue, journal, groupe ou tendance singulière. Nous collectons et diffusons aussi bien des documents issus de
groupes se revendiquant de l’anarchie (dans ses différentes expressions), de(s) l’autonomie(s), de la gauche
communiste, du situationnisme, des composantes des mouvements libertaire et communiste-libertaire, etc. que
de divers comités centrés sur des luttes particulières : ouvriers, salariés, chômeurs, prisonniers, patients en butte
à la médecine, femmes, etc.
Même si chaque membre du collectif a ses sensibilités propres, nous partageons une passion commune : la
recherche de l’introuvable et la volonté de rendre accessible, au plus grand nombre, ces traces écrites des
expériences révolutionnaires qui nous précède, bien que nombres d’entre elles nous échappent encore.
Introuvable pour différentes raisons : journaux tirés à peu d’exemplaires, brochures confidentielles, papier de
mauvaise qualité… le tout finissant au fond d’une cave, livré à l’humidité, à la moisissure… quand ce n’est pas
la triste fin au fond d’une poubelle.

Introuvable parce qu’enfermé au fin fond d’un institut, universitaire ou non, dont les conditions d’accès
n’autorisent que peu de personnes à les consulter.
Introuvable aussi pour une raison terrible : cette mémoire n’étant pas saisie dans son importance, la coupure
d’avec le passé s’en trouve amplifiée. Celui-ci est vidé de sa substance, vu au mieux comme une pièce de
musée. Comme si le présent triomphait dans une immédiateté permanente, liquidant du coup tout ce qui nous
relie aux générations antérieures. C’est le propre de cette société de créer des générations hors-sol, hors temps
où tout ce qui a trait au passé devient ringard, désuet. Nous refusons la négation de nos racines, du continuum
traversant les générations.
S’il est vrai que la lutte contre l’exploitation et la domination à une époque donnée engendre des formes
particulières, déterminées par les différentes composantes en mouvement, ne pouvant être reproductibles dans
leurs expressions formelles à notre époque, il est pourtant essentiel de comprendre que l’essence de la lutte
reste la même. C’est la raison pour laquelle la redécouverte de ce passé, parfois très proche, peut nous enrichir
et nous armer plus efficacement dans nos combats présents et futurs.
De la diffusion et de la réappropriation effective du passé
Dès l’origine, avant même la naissance de notre collectif, la collecte de documents s’est inscrite dans la volonté
de diffuser et permettre leur réappropriation. Plusieurs pistes ont été explorées qui ont amenées à la naissance
du site Archives Autonomies et de fait, du groupe qui en assure aujourd’hui le fonctionnement.
Nous n’excluons pas, à l’avenir, de diffuser certains textes et documents par d’autres moyens que notre site
internet. Cependant, l’état de nos capacités matérielles étant limité, l’essentiel de notre démarche prend une
dimension « virtuelle » qui ne facilite ni les contacts, ni les discussions. C’est la limite imposée par la forme
que nous avons choisie pour rendre accessibles ces archives et par le petit nombre de personne qui compose
notre groupe.
À ce titre, nous lançons ici un appel afin de rassembler ceux qui seraient éventuellement intéressés par notre
projet. Nous vous invitons à consulter notre site pour vous en faire une idée plus précise. Celui-ci est en
constante évolution, il s’agrandit de semaine de semaine. Il s’étoffe au gré des découvertes de vieux papiers et
de nos contacts. Néanmoins, si la numérisation de documents implique du temps, beaucoup de temps, ce qui
nous ralentit le plus est la relecture, processus éminemment laborieux et parfois très pesant. Plus nous serons
nombreux, plus de documents pourront être mis en ligne, plus de lecteurs pourront ainsi se réapproprier la
mémoire de nos luttes, qui ne sont la propriété de personne, pas même de notre collectif. Cet appel s’adresse à
tous ceux qui gardent dans leur grenier ou leur cave des piles de journaux ou de brochures, ne sachant qu’en
faire. Ils s’adressent à tous qui souhaitent consacrer du temps à retranscrire et mettre en forme les écrits de ceux
qui nous ont précédés sur le chemin sinueux de la destruction du vieux monde dans lequel nous vivons. Qu’ils
s’adressent à nous !
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre site : www.archivesautonomies.org ou à nous écrire
collectifaut@archivesautonomies.org

DL LE TRACT

C’est à vous de voir ce que vous faites maintenant!

Surveille ton langage !

Une société de dominations

Nous vivons dans une société (ou un agglomérat de sociétés connectées) qui baigne dans les oppressions diverses et variées : racisme, sexisme, homophobie, biphobie, lesbophobie, transphobie, classisme, validisme… Depuis notre naissance, selon notre milieu et notre parcours, de nombreux facteurs influencent notre façon de penser, parler, agir : éducation familiale et scolaire, culture (livres, cinéma, chansons, télé-poubelle ou télé-qualité, patrimoine…), publicités, rencontres, administrations publiques et privées, compositions et ambiances de nos lieux de travail et de loisirs, hasards de la vie. Hors tous ces facteurs sont eux-mêmes inscrits dans le contexte des dominations évoquées plus haut. La publicité (pour prendre un exemple classique) est pleine de clichés sexistes et souvent aussi racistes, hétéro-centrés et classistes. De même la façon dont les administrations fonctionnent (façon dont les formulaires sont rédigés par exemple) sont à l’image de ces dominations. D’une façon générale, le langage courant, et encore plus le langage familier regorgent d’expressions sexistes, racistes, homophobes, etc… Les « Fils de Pute », « Enculé », « grognasse », « vierge effarouchée », « couilles-molles/sans-couilles/petites bites », « petites pisseuses », « salope », fleurissent quotidiennement autours de nous, dans des contextes très différent (véritable insulte, « plaisanteries de comptoirs », intervention ennervée du patron sur nos lieux de travails et parfois « slogans politiques »). Certaines de ces expressions sont largement ancrées dans le langage courant, et ne font presque pas (ou trop peu) tiquer quand elles déboulent : « Il est devenu la vraie tête de Turc de ses camarades » (rappelons nous juste l’origine de cette expression qui sent bon la France des colonies). Ce langage, ces propos, ces images, on les a tous-tes intégré à différents niveaux. C’est comme ça. Maintenant voyons ce qu’on en fait.

LA SUITE SUR BRASIERS ET CERISIERS