Les militants parfaits existent-ils ?

Voilà un bon moment que je veux écrire cet article. Mais de peur de donner du grain à moudre à nos détracteurs, de peur de laisser entendre qu’il faut cesser de s’indigner contre les propos intolérants, même intra-militants (alors que ce n’est pas du tout mon but), je ne l’ai pas encore fait. Pourtant, plus le temps passe et plus je me dis qu’il faudrait que nous, militants, nous nous interrogions sur notre intransigeance. Surtout celle que nous avons entre nous.

Je ne vais pas le cacher, les raisons qui me poussent à écrire cet article sont les deux derniers gros événement de twitter : la dénonciation des propos de l’elfe qui a tenu des propos problématiques au sujet des neuroatypiques et l’indignation de beaucoup de féministes qui ont appris que le projet crocodile allait sortir en livre papier (et donc que son auteur allait être rémunéré à partir de témoignages de femmes).

Dans ces deux cas, nous avons deux militants qui tentent autant que faire se peut de se remettre en question et de lutter contre les injustices qui sont présentes dans notre société. Ces deux personnes ont essuyé beaucoup d’agressivité. À tort ou à raison, je ne saurais le dire, mais j’ai été personnellement affectée de voir que des personnes que j’estime et que j’admire se faire ainsi exécuter sur la place publique virtuelle que peut être twitter. Je ne dis pas qu’il était inconvenant de relever leur attitude et/ou leur propos. Interroger leur manière d’agir est nécessaire pour faire de notre groupe militant un endroit safe et de notre lutte un combat efficace. Mais une fois n’est pas coutume, je m’interroge non pas sur le fond, mais sur la forme.

la suite sur EGALITARISTE

Manifeste de l’armée insurrectionnelle d’Ukraine (1er janvier 1920)

A tous les paysans et ouvriers de l'Ukraine ! A transmettre par télégraphe, par téléphone, ou par poste ambulante, à tous les villages d'Ukraine ! Lire dans les réunions des paysans, dans les usines et dans les entreprises !

Frères travailleurs !

L'armée insurrectionnelle de l'Ukraine a été créée pour s'élever contre l'oppression des ouvriers et paysans par la bourgeoisie et par la dictature bolchevique-communiste. Elle s'est donnée pour but la lutte pour la libération totale des travailleurs ukrainiens du joug de telle ou telle autre tyrannie et pour la création d'une véritable constitution socialiste à nous. L'armée insurrectionnelle des partisans makhnovitsia combattu avec ferveur sur de nombreux fronts pour atteindre ce but. Elle termine actuellement victorieusement la lutte contre l'armée de Dénikine, libérant une région après l'autre, partout là où existaient la tyrannie et l'oppression.

Beaucoup de travailleurs paysans se sont posés la question: comment faire? Qu'est-ce qu'on peut et qu'est-ce qu'on doit faire? Comment se comporter en face des lois du pouvoir et des organisations, etc....?

A ces questions, l'Union ukrainienne des travailleurs et paysans répondra plus tard. Elle doit, en effet, se réunir très prochainement et convoquer tous les paysans et ouvriers; tenant compte du fait qu'on ne connaît pas la date précise de cette assemblée que réaliseront les paysans et ouvriers et où ils auront la possibilité de se réunir pour discuter et résoudre les problèmes les plus importants de nos paysans et ouvriers, l'armée des makhnovitsiconsidère de publier le manifeste suivant :

Sont annulées toutes les dispositions du gouvernement Dénikine. Sont annulées aussi les dispositions du gouvernement communiste qui vont à l'encontre des intérêts paysans et ouvriers. Les travailleurs devront résoudre eux-même la question: quelles sont les dispositions du gouvernement communiste qui sont néfastes au intérêts des travailleurs?

  • Toutes les terres appartenant aux monastères, aux grands propriétaires et autres ennemis, passent aux mains des paysans qui vivent seulement du travail de leurs bras. Ce transfert doit être défini dans des réunions et par des discussions du paysannat. Les paysans devront se rappeler et tenir compte non seulement de leurs intérêts personnels mais aussi des intérêts communs du peuple travailleur, opprimé sous le joug des exploiteurs
  • Les usines, les entreprises, les mines de charbon et autres moyens de production deviennent la propriété de la classe ouvrière entière, qui en assume la responsabilité de direction et d'administration, en incite et développe avec son expérience le développement et cherche à réunir toute la production du pays en une seule organisation.
  • Tous les paysans et tous les ouvriers sont invités à constituer des conseils libres de paysans et ouvriers. Seront élus dans ces conseils seulement les ouvriers et paysans qui prennent une part active à une branche utile de l'économie populaire. Les représentants des organisations politiques ne pourront point participer aux conseils ouvriers et paysans, parce que cela pourrait nuire aux intérêts des travailleurs eux-mêmes.
  • On n'admet pas l'existence d'organisations tyranniques, militarisées qui vont à l'encontre de l'esprit des travailleurs libres.
  • La liberté de parole, de presse et de réunion est le droit de chaque travailleur et n'importe quelle manifestation contraire à cette liberté représente un acte contre-révolutionnaire.
  • Sont annulées les organisations de la police; à leur place on organisera des formations d'autodéfense, qui peuvent être crées par les ouvriers et paysans.
  • Les conseils ouvriers et paysans représentent l'auto-défense des travailleurs. Chacun d'eux doit donc lutter contre n'importe quelle manifestation de la bourgeoisie et des militaires. Il est nécessaire de combattre les actes de banditisme, de fusiller sur place les bandits et les contre-révolutionnaires.
  • Chacune des deux monnaies soviétiques et ukrainienne doit être acceptée à l'égale de l'autre: on punira tous les contrevenants à cette disposition.
  • Reste libre l'échange des produits du travail ou du commerce de luxe, toujours quand il n'est pas administré par des organisations paysannes et ouvrières. On propose qu'un tel échange se fasse entre tous les travailleurs.
  • Toutes les personnes qui s'opposeront à la diffusion de ce manifeste, seront considérées comme contre-révolutionnaires.

 

« Par la mort de Rémi se noue beaucoup plus que l’histoire d’une vie, il se noue notre vie à tous, individuellement et collectivement. »

La lettre qui suit est adressée par Farid El Yamni, frère de Wissam – assassiné par la police le 1er janvier 2012 – à la mère de Rémi Fraisse. Il a voulu qu’elle soit rendue publique, mais elle sera également envoyée dés que possible à l’adresse des parents de Rémi Fraisse.

À l’heure où sur Paris on condamne les manifestations violentes et où on loue les sit-in pacifiques, je vous écris cette lettre.

J’ai perdu mon frère dans des conditions très proches de celles dans lesquelles vous avez perdu votre fils. Mon frère qui prenait tant soin de ma mère nous a quitté, il ne reviendra plus. La perte de mon frère était sur le coup une douleur immense que je ressens à chaque fois que l’État assassine à nouveau. « Là où croît le danger croît aussi ce qui sauve » disait quelqu’un. À chaque fois que l’État assassine on a aussi l’opportunité de l’arrêter, de le contraindre à changer et de rendre la dignité perdue à tous les autres.

Par la mort de Rémi se noue beaucoup plus que l’histoire d’une vie, il se noue notre vie à tous, individuellement et collectivement. La criminalisation qui a été opérée est terrible, ça a été la même chose pour nous. J’ai compris plus tard qu’elle était voulue. Je ne voulais qu’une chose, que la Justice fasse la vérité et rende la dignité que méritait mon frère, dans le calme, et que cette histoire profite à tous, à nous les gouvernés pour mieux nous aimer et à la police pour la réconcilier avec la nation. Je pensais que la police ne pouvait accepter dans ses rangs des assassins, je ne la connaissais à l’époque pas assez. Je me trompais. Les quartiers ont brûlé, on a appelé au calme : chaque voiture ou chaque poubelle brûlée était vécue comme une insulte, comme une épine en plein cœur, une épine sur laquelle on appuyait.

Puis le temps est passé, on nous a promis la vérité, mais on n’a eu que des mensonges, que des fausses promesses, comme tant d’autres avant nous. On nous avait prévenu, mais on n’y croyait pas. François Hollande, lui-même, avait pris ma mère dans ses bras et lui avait promis qu’il nous aiderait à faire la lumière sur la mort de son fils. Sans la justice et la vérité, on vivait le temps qui passait comme une condamnation. Nous étions toujours en prison, à suffoquer et à appeler la Justice à l’aide.

Et puis on a compris que notre cas n’était pas isolé, que tant d’autres familles vivaient et vivent la même chose. Il y a tant d’humiliations et de mutilations commises consciemment par la police et couvertes par la justice, tant !

On a aussi découvert la manière de penser des policiers, ça fait froid dans le dos. Voici un exemple : Mercredi dernier, suite à la manifestation sur Paris, un des policiers m’a dit « 1-0 » devant ses autres collègues au commissariat, qui ricanaient lorsqu’ils me voyaient arborer le tee-shirt « Urgence Notre Police Assassine ». Aucun ne l’a repris, aucun… Des exemples de ce genre, tant de français en vivent quotidiennement, ils n’en peuvent plus de cette police et n’en voient pas le bout.

Je comprends l’appel au calme, on l’a également fait. Comprenez également que de nombreuses personnes ne croient plus en ce système qui donne une impunité de facto à la police. Comprenez que l’on ne peut concevoir la non-violence qu’à condition de supposer que le camp d’en face est capable de se remettre en cause : ils en sont humainement incapables, parce qu’ils considèrent que remettre en cause la police, ce serait remettre en cause l’État. Depuis 40 ans, la police tue impunément, à répétition. Depuis 40 ans, on assiste à la même démarche pour noyer les meurtres de l’État, malgré les vidéos, les témoins, les évidences. Depuis 40 ans, il y a des sit-in, des manifestations, des livres, des prises de positions d’hommes politiques, des tribunes adressées au ministre de l’intérieur. Depuis 40 ans, ça ne fonctionne pas.

Voici comment ça se passe : dépêche AFP, mensonge du procureur, enquête de mauvaise qualité et tronquée pour aboutir sur une condamnation ridicule après de nombreuses années, voire à une absence de condamnation. Le pire, c’est que ceux qui vont enterrer l’affaire auront des promotions et ceux qui ont tué nos frères, nos fils ou amis, eux seront traités comme des champions par leurs collègues. Telle est la réalité que vous vivrez vous aussi.

Manuel Valls dit que les violences sont des insultes à la mémoire de Rémi, mais sachez que Manuel Valls, par son inaction à combattre l’impunité policière, est le premier meurtrier de votre fils. C’est un criminel récidiviste. Il est venu à Clermont-Ferrand une semaine avant le rendu du rapport de contre-autopsie bidon dont il connaissait les aboutissants, et il n’a parlé de l’affaire que pour mieux condamner les violences de ceux que la mise à mort de mon frère révoltait.

Madame, les gens se battent pour Rémi, pour leur dignité et pour leurs idéaux. Ils se battent pour vous, pour nous tous, pour que la fraternité soit effective. Ceux qui se battent connaissent assez la malveillance de nos gouvernants pour comprendre qu’on tente de nous fait croire que nous sommes dans un État de droit, alors que nous sommes dans un État de devoir. L’État ne respecte pas la loi qu’il demande qu’on respecte. Il se joue de notre corps, de notre confiance, de notre argent et de notre dignité. Il nous demande d’être à genoux, c’est un impératif catégorique.

Je vous ai écris cette lettre à vous comme à tous ceux qui me liront pour vous faire savoir que je comprends aujourd’hui plus que jamais combien la non violence dans les affaires de crimes d’État a ses limites. La non-violence, par son impuissance, est parfois plus condamnable, plus meurtrière que la violence elle même. Les gens qui nous gouvernent sont malveillants, arrivistes, sadiques et récidivistes. Ils doivent partir par tous les moyens nécessaires.

Farid El Yamni, frère de Wissam El Yamni, assassiné par la police le 1er janvier 2012 à Clermont Ferrand.

lu sur PARIS LUTTES INFO

D’ou vient la grenade qui a tue Rémi ? Proposition stratégique pour la suite

Rémi a été tué par la police dimanche 26 octobre d’un tir de grenade offensive. Ce qui lui est arrivé aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous, n’importe où. Encore avant-hier, dans les quartiers nord de Blois, un jeune homme a été éborgné par un flash-ball républicain. Combien de fois encore faudra-t-il que l’histoire se répète ?

Nous ne réclamons ici ni la condamnation du flic qui a tiré, ni la démission d’un préfet ou d‘un ministre de l’intérieur. Pour que la mort de Rémi résonne partout et provoque un véritable mouvement, nous proposons de s’organiser localement et nationalement contre les infrastructures du maintien de l’ordre.

Ce sont ces infrastructures qui rendent possible le terrorisme d‘État auquel nous sommes confrontés dans les quartiers populaires comme dans les luttes sociales. Ce sont ses infrastructures qui organisent l’occupation policière de nos territoires et de nos existences. Ce sont encore elles qui se déploient lorsqu’un mouvement de contestation ou d’apposition s‘aventure en dehors des sentiers balisés de l’impuissance.

La France se trouve être experte en maintien de l’ordre, en neutralisation de toute tentative de soulèvement. Elle exporte mondialement son savoir-faire, ses armes, et forme de nombreuses polices étrangères. Elle participe ainsi de l’écrasement de multiples mouvements à travers le monde, comme lors des insurrections du Printemps arabe de 2011. A l’époque Michèle Alliot-Marie ne se vantait elle pas de fournir l’expertise française en matière de contre-insurrection au régime de Ben Ali ?

Paralyser les infrastructures de la police, c’est poser un geste qui, au-delà du territoire national, vient appuyer

tous ceux qui partout s’organisent pour lutter et essuient les tirs de munitions françaises. Les usines qui fabriquent les grenades, les uniformes, et l‘équipement de la police, ses véhicules et sa propagande télévisée, les plate-formes logistiques qui organisent le ravitaillement des unités sont pour nous des cibles. Au de-là des débordements et des affrontements ponctuels, la permanence de la bande armée appelée police nationale repose sur ces dispositifs.

L’annonce de la suspension provisoire de l’usage d’un certain type de grenades offensives ne provoquera pas de retour au calme. Ce qui est en jeu dans le mouvement né le 25 octobre, c’est de désarmer la milice. Flashball, Tasers, grenades assourdissantes, ont suffisamment mutilé, blessé ou tué ces dernières années. ’

Nous ne sommes plus à l’époque de Malik Oussekine ou de Vittal Michalon. Aucun syndicat, aucune organisation de gauche n’a appelé à descendre dans la rue suite à la mort de Rémi. Ils en ont tellement peur, de la rue, qu’ils sont réduits à organiser des manifs virtuelles comme celle proposée par EELV, (#occupysivens) .

Qu’y a-t-il à attendre des « indignés » qui « condamnent la violence des deux cotés » en omettant soigneusement de préciser qu’un camp dispose d’armer. de guerres et l’autre quelques pierres ? À l’heure où la gauche se décompose, où l’extrême droite tient le haut du pavé , nous ne pouvons plus compter sur les partis et organisations qui ne songent qu‘à leur survie.

Cette semaine, spontanément, 90 rassemblements ou manifestations se sont organisés dans une soixantaine de villes. C’est à cette puissance autonome, en devenir, que nous adressons cet appel. L’émotion collective exprimée par la rage comme par le recueillement, est légitime mais ne suffira pas à Changer la donne.

Nous appelons à une stratégie à plus long terme, consistant à harceler et enquêter sur tous ceux qui fournissent la répression, collaborent avec elles, à perturber tous les moyens techniques qui lui permettent de s‘armer, de se déplacer, se ravitailler et plus encore. Ces objectif. acceptent une diversité tactique correspondant aux moyens et aux limites de chacun-e.

Concert de casseroles devant les commissariats et les gendarmeries, harcèlement verbal des patrouilles, recours juridiques contre les armes de la police, sabotages, c’est l’emploi simultané de tous ces moyens qui parviendra à faire mouvement.

Un appel sera bientôt lancé pour organiser des rassemblements devant les usines de munitions de la police. Une liste de lieux stratégiques sera également diffusée bientôt. Ceci est une proposition stratégique que nous adressons à tous ceux qui se rassemblent, agissent et s’organisent pour qu‘à cet assassinat policier de plus, réponde un mouvement d’ampleur nationale.

lu sur le site de la ZAD

Mathieu Rigouste : « La mort de Rémi n’est pas une bavure, c’est un meurtre d’Etat »

Mathieu Rigouste, militant, chercheur en sciences sociales, travaille à disloquer les mécanismes de domination. Dans La Domination policière (2013), il avance que « la violence policière est rationnellement produite et régulée par l’Etat ». Selon lui, les zadistes du Testet sont face à une « contre-insurrection policière », qui peut dériver en « guerre de basse intensité ». Il distille une lecture iconoclaste des événements qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse. Entretien.

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Des gendarmes au Testet © Metronews

 

Aparté.com : Place du Capitole, lors du premier hommage à Rémi Fraisse, on lisait « la police assassine » sur une banderole. Comment caractérisez-vous la mort de Rémi Fraisse ?

Mathieu Rigouste : Cette banderole disait « Zied et Bouna (27 oct 2005), Timothée Lake (17 oct 2014), Rémi Fraisse (26 oct 2014), RIP, La police assassine, Ni oubli ni pardon !». Parce que ce 27 octobre, c’était l’anniversaire de la mort de Zied et Bouna à Clichy-sous-Bois en fuyant la police, qui déclencha la grande révolte des quartiers populaires de 2005. Parce qu’une semaine avant le meurtre de Rémi, le 17 octobre, c’est Thimothée Lake qui a été tué par la BAC à St-Cyprien (Toulouse), dans une supérette et dans l’indifférence quasi-générale.

« La police distribue la férocité des classes dominantes »

C’était exactement 53 ans après le massacre policier du 17 octobre 1961, durant lequel la police parisienne tua plusieurs dizaines d’Algériens en lutte pour la libération de leur peuple. La propagande de l’Etat et des médias dominants produisent une histoire « nationale » et officielle qui permet de légitimer le fonctionnement de cette violence industrielle.

Dans le cas de Rémi, La Dépêche du midi a ouvert le bal des mythomanes en publiant cette histoire de corps retrouvé dans la forêt, laissant planer l’idée que la police n’avait rien à voir là-dedans, voire même qu’elle l’avait recueilli. Mais nous pouvons démontrer collectivement, par la contre-enquête populaire et des contre-médias auto-organisés que la police assassine régulièrement, que sa violence est systémique, systématique et portée par des structures politiques, économiques et sociales. La police distribue la férocité des classes dominantes.

LA SUITE SUR APARTE

La CGT paye les 130.000€ de travaux de son secrétaire général Thierry Lepaon

Selon le Canard Enchaîné à paraître demain, les travaux de rénovation de l’appartement de fonction de Thierry Lepaon, numéro un de la CGT, ont coûté 130 000 euros au syndicat.

Thierry Lepaon CGT

«On n’a pas osé le loger à Clichy ou à Aubervilliers», avoue au Canard Enchaîné Éric Lafont, trésorier de la CGT et chargé de trouver un logement à son secrétaire général, Thierry Lepaon. Originaire du Calvados, ce dernier souhaitait trouver une habitation similaire à celle qu’il occupait là-bas… une maison isolée, entourée de verdure. Un type de bien difficile à trouver dans le centre de Paris. Résultat: Lepaon a opté pour «une résidence de standing, à deux pas du château de Vincennes», écrit le Canard Enchaîné.

Le président de la CGT ne s’est pas contenté de choisir son nouveau domicile dans les beaux quartiers, il a également décidé d’entreprendre des travaux de rénovation dans le domicile. Une addition qui aurait pu être encore plus élevée si l’on en croit le devis initial.

Dans le devis publié intégralement par le Canard Enchaîné, on constate que Thierry Lepaon s’était ajouté une liste de décorations et d’équipements électroménagers complémentaires, pour la modique somme de 37.661 euros. Dans cette liste, on trouve un home cinéma et une cave à vin (sur lesquels Lepaon a finalement dû faire une croix), télévision dans chaque chambre, lave-vaisselle, machine à café…

Le loyer de cet appartement de 120 mètres carrés situé le long du bois de Vincennes, près de Paris, est de 2.000 euros, selon le Canard Enchainé, ce qui est peu pour cette surface.

Ce goût des beaux quartiers n’est pas une nouveauté pour les dirigeants de la CGT : Thierry Lepaon est le quatrième dirigeant du bureau confédéral de la CGT à avoir choisi de s’installer à proximité du bois de Vincennes.

Sources : Le Canard Enchainé / Le Journal du Siècle

Ce SECRET que les delphinariums veulent vous cacher à tout prix…

Un texte de Richard O’Barry.

Traduction : Julie Labille.

Je suis un ancien dresseur. J’ai longtemps hésité avant de l’écrire sur ce genre de forums puisque je pensais que ce n’était pas approprié pour MiceChat – mais après avoir lu cet article de propagande ridicule sur MiceChat intitulé « Blackfish Exposed » (Blackfish au grand jour), j’ai décidé de vider mon sac. Ce que j’écris m’appartient et se base entièrement sur mes expériences et observations personnelles.

Je vais maintenant vous révéler le secret le mieux gardé de Sea World, un secret que ceux qui détiennent des cétacés en captivité ne veulent pas que vous sachiez. Le voici :

Les dauphins et les orques (l’espèce la plus grande de la famille des dauphins) sont bien plus intelligents et bien plus sensibles qu’ils ne vous l’affirment.

Certes, ils vous disent que ce sont des animaux intelligents. Mais ils ne veulent pas que vous sachiez à quel point ils le sont. Pourquoi ? Parce que si vous en êtes conscients, vous leur poseriez cette question : « S’ils sont si intelligents et si sensibles, pourquoi sont-ils dans ces bassins minuscules ? »

Dauphin captif

la suite sur BLOGLESDAUPHINS

Bulgarie : l’antifasciste Jock Palfreeman monte une association de prisonniers

Jock Palfreeman est un jeune Australien venu visiter la Bulgarie en décembre 2007, et qui s’est retrouvé en prison après être intervenu dans l’agression de deux jeunes Roms par un groupe de hooligans racistes. Jock, en état de légitime défense, a grièvement blessé deux de ses agresseurs, dont un mortellement. Jock a été condamné à 20 ans de prison (nous avions publié en juillet dernier un appel pour le soutenir). Avec d’autres prisonniers, il a monté une association de prisonniers (c’est la première fois que ça se produit en Bulgarie) et lance un appel à la solidarité financière. En voici la traduction :

La Bulgarian Prisoners’ Rehabilitation Association a besoin de votre aide !

Voici un appel relayé par Jock Palfreeman, un prisonnier politique antifasciste incarcéré en Bulgarie, président de la Bulgarian Prisoners’ Rehabilitation Association (la première association de prisonniers en Bulgarie).

bulgarianLa Bulgarian Prisoners’ Rehabilitation Association a une bonne nouvelle ! Après deux ans de travail fourni par des avocat.e.s, des ami.e.s, le paiement de taxes et d’honoraires, de témoignages, le démarchage par l’avocat de l’Association de plus de huit banques, et un assez bizarre incident avec un tampon, nous avons finalement un compte en banque pour l’Association !
Cela veut dire que nous pouvons passer à la nouvelle étape de l’Association. Car à quoi sert une association ou un syndicat s’ils ne peuvent défendre leurs propres membres !
Le plan est simple : l’argent récolté grâce aux dons internationaux sera utilisé pour payer les avocat.e.s qui défendront les prisonniers. Par exemple, un prisonnier pris avec un portable est puni de 14 jours d’isolement. Les prisonniers sont souvent illettrés (80%) et sans ressources (90%). Donc les prisonniers ne peuvent pas faire appel de la punition prononcée. C’est là que les prisonniers demandent à l’Association d’intervenir. Selon le cas et la complexité de l’appel, soit un prisonnier soit un avocat le fera pour le prisonnier. Parfois l’appel est relativement simple, mais il n’y a aucune garantie qu’il sortira de la prison et arrivera jusqu’au tribunal, donc un avocat est nécessaire pour acheminer le courrier. Mais faire appel d’une punition ne retarde pas sa mise en oeuvre. Donc avant l’audience d’appel, le prisonnier va à l’isolement. Il effectue la punition entière de 14 jours et il revient dans la population générale et c’est alors qu’il est appelé à l’audience. Le juge casse la décision de punition, mais les effets de la punition ont déjà eu lieu. Le prisonnier peut alors demander réparation, mais la loi bulgare a ceci d’étrange qu’il vous faut payer un dépôt qui correspond à un pourcentage des dommages et intérêts que vous réclamez. Donc vous avez besoin d’argent pour réclamer réparation, sans parler des frais d’avocat. Les réparations ne sont pas seulement des « questions d’argent ». C’est notre intérêt collectif que de voir l’état sanctionné pour des punitions distribuées à la légère dans l’espoir que les bureaucrates qui ont pris ces décisions soient punis et que les pratiques de l’état en matière d’administration des prisons changent. Jusqu’à maintenant, presque personne ne poursuit (ou ne peut le faire) l’administration pénitentiaire pour des punitions injustes ou pour d’autres types d’ordres illégaux et donc les prisons continuent à promulguer des règles illégales en toute impunité. Certains prisonniers sont même mis rapidement à l’isolement car la prison sait qu’après l’audience au tribunal la punition sera cassée et qu’elle ne sera plus exécutoire.
Bien sûr si nous gagnons des procès, l’argent sera reversé à l’Association par le biais d’un contrat passé avec les avocats et l’argent sera ainsi recyclé. Mais les procès peuvent prendre des années et même plus lorsqu’on réclame des réparations à l’état. Mais le temps joue pour nous !
Un autre problème est que l’administration pénitentiaire viole systématiquement les droits des prisonniers, en particulier ceux condamnés à des peines de 1 ou 2 ans. Cela peut prendre toute la durée de la peine de ces prisonniers pour obtenir une audience ou un procès. Sans avocat, beaucoup de dossiers sont oubliés dès que le prisonnier est libéré et ainsi l’administration peut répéter les mêmes violations sans arrêt. En employant des avocats, l’association peut aider à stopper les violations systématiques. Certaines procédures pourront être poursuivies même si le prisonnier a été expulsé, ce que l’ex-prisonnier ne pourrait pas faire depuis l’Iran, par exemple. Beaucoup de victimes des abus administratifs sont des immigrants sans-papiers condamnés pour le franchissement illégal de la frontière, et la plupart d’entre eux sont fauchés et ne comprennent pas le Bulgare, ce qui constitue un facteur important d’abus : le manque de traducteurs.
Le projet va fonctionner avec l’emploi d’avocats sur la base de dossiers spécifiques. Même si les avocats seront payés, il est entendu que les fonds de l’Association sont limités et qu’ils doivent être compréhensifs pour le montant des frais. Le travail des avocats doit donc être considéré comme principalement du volontariat ou au moins en grande partie subventionné par leur générosité.
Les frais pour faire appel d’une décision de la prison et défendre un prisonnier peuvent aller de 12 à 50 euros, il y a évidemment des cas plus complexes qui demandent plus d’attention et de temps, mais les frais pour la majorité des cas se situent dans cet intervalle de prix. Notre objectif est de récolter environ 3000 euros, ce qui permettra de défendre entre 60 et 250 prisonniers chaque année, ce qui correspond à 6 à 25% de la population de la prison centrale de Sofia qui compte 1000 prisonniers, même si nous ne voulons pas nous limiter à Sofia, c’est là où nous sommes le mieux organisés. Bien sûr si nous allons au-delà de notre objectif, plus de prisonniers seront défendus et nous serons capables de nous occuper plus souvent de cas plus compliqués.

Attention ! L’argent envoyé va directement à l’Association et en aucun cas à un prisonnier en particulier !

Informations bancaires :

Texim Bank Saint George Office
26 Alexander Stamboliski Boulevard
IBAN : BG29TEXI95451003928100 (attention ! Il y a un « I » et deux « 1 »)
BIC : TEXIBGSF
Mail : BPRA1309@gmail.com

Pour écrire à Jock :

Jock Palfreeman
Sofia Central Prison
21, general Stoletov Boulevard
Sofia, 1309 Bulgarie

Dear Kenza

Salut Kenza,

On se connaît pas hein, tu pardonneras ma familiarité, mais t’es une blogueuse, y’a ta vie tout partout étalée, alors j’ai l’impression de te connaître, ta famille, ta vie privée, tes déménagements, ton taf, je pourrais écrire ta biographie, hésite pas si t’as besoin, je suis pas chère et je fais ça bien.

Moi les blogueuses modes, j’ai vraiment du mal, avant y’avait les mannequins et les célébrités, ca suffisait déjà à faire de jolis portes manteaux normés pour les marques et leur business, quand j’étais ado, pas de blogueuses mais on voulait toutes une doudoune Chevignon quand même, le marketing marchait. Et puis des nanas se sont mises à écrire sur leurs fringues et sur leur rouges à lèvres, et les marques ont marché, alors les nanas se sont toutes mises à écrire sur leurs fringues et sur leurs rouges à lèvres, c’est devenu l’étape qui précède le casting en télé réalité, on est blogueuse mode comme on est chroniqueuse à Télé Matin, on a du standing, de l’audience, et puis la thune, qui pousse à foutre son nom sur des montres moches ou sur n’importe quoi. On a pas encouragé trop les nanas à avoir des blogs de littérature, d’actualité ou de politique tu remarqueras, ce qui marche, c’est la beauté ou la cuisine, la salle de bain ou la cuisine, tout ça pour ça.

Y’a une évolution, et toi tu es en plein dedans, c’est le blog lifestyle. Tu nous montres plus ta penderie Ikea et tes trouvailles à la braderie, tu nous vends carrément ton mode de vie, tu poses des filtres jolis sur tes vacances de rêve ou sur ton appart cosy du Marais, ta famille, ton mec, tes ami-es, tous sont les satellites de ta marque, c’est la Kenza Holding International du style. Vu de chez moi, ca fait surtout de la peine, et c’est poseur et vulgaire, mais chacun son truc. Et on ne sait pas trop pourquoi, parce que t’as pas tellement de talent d’écriture ou de photo, mais ca fonctionne, t’as donc des talents, tu t’en sers, bien joué. Et puis faut dire que t’es bien née, avec un réseau qui permet les plus jolis contrats et les rencontres les plus fructueuses. Ca aide. Ca doit être vachement plus compliqué d’être blogueuse lifestyle quand tu vis en HLM à Tourcoing. Enfin ca doit demander beaucoup plus d’imagination quoi.

Bref, c’est pas ma came, mais je ne suis pas mieux que les autres, je regarde, je critique, je visite. Je vais pas faire la révolution pour l’interdiction du haul, je vous laisse faire votre truc tranquille, après tout, si des entreprises bouffonnes sont prêtes à mettre 5000 balles dans trois photos de vous en train de bouffer des boulettes dans un restaurant à la con, qui suis-je pour objecter. Je me prends à rêver qu’après la révolution, comme on dit dans le jargon, tu verras la lumière, que tu renieras le capitalisme et ses œuvres, que tu feras ton retour à la terre pour y faire pousser de la lavande médicinale. Mais là aussi tu serais capable d’en faire un onguent trop hype pour pointes sèches et de le vendre sous le manteau à des bourgeoises déprimées. Va falloir re-éduquer tout ca.

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Y’a quand même un moment où tu pousses le bouchon un peu loin. Aujourd’hui par exemple, tu collabores avec la marque Ralph Lauren. Tu poses sur instagram avec un joli bonnet RALPH de la collection dédiée à aider les patient.es atteint.es de cancer. Et tu penses à ta vie. Aux malades. A ce que ton cœur désire. Et tu te fends d’un petit commentaire bien inspiré : « Cette année je promets de me donner plus de temps pour mes projets personnels (prendre le temps de passer mon permis, m’acheter un appartement) sans oublier mes objectifs professionnels. ». Tu vois, t’es quand même en train de faire de la communication autour d’une putain de maladie, le cancer, et plus particulièrement le cancer du sein, cette horreur qui décharne les poitrines et qui fait couper les seins, qui fait crever les mamans et les amantes. Pas un rhume, un mal qui t’oblige à te faire injecter de la merde radioactive dans les veines, qui te fait vomir, qui te force à arrêter de bosser, à perdre tes revenus, ta vie sociale, qui pèse sur tes épaules mais aussi sur les moyens et sur le moral de ta famille et de tes proches.

Alors tu vois, les malades du cancer, et plus particulièrement les malades du cancer du sein, je suis sure qu’ils.elles kifferaient pouvoir prendre le temps de s’acheter un putain d’appartement dans le putain de quartier le plus cher de Paris, je suis même sure qu’elles kifferaient avoir les sous et le temps pour mettre des bonnets moches et roses et pour se foutre sur Instagram avec, mais la réalité c’est qu’elles te gerbent dans la capuche et qu’elles t’étouffent avec. Chère Kenza, quand on a la chance d’être privilégiée comme tu l’es, quand on met sa vie en scène pour son audience, pour son public, on pense à qui on s’adresse, vois tu. Et là, c’est très clair, t’en as rien à foutre des malades, tu leur pisses à la raie, ce qui t’intéresse c’est d’avoir l’air cool en néon rose et d’avoir du like sur tes réseaux sociaux pour pouvoir revendre plus cher ta prochaine prestation de social media style and design and ta mère expert.

T’en as rien à claquer de l’état des hôpitaux en France, du salaire qui perd 2/3 de son montant quand t’es en longue maladie, t’en as rien à foutre des cathéters qui arrachent la peau, de la prévention et des camions à mammo. Toi tu vas t’acheter un appartement et passer ton permis, et après tout pourquoi pas, fais le, j’en ai rien à foutre, vis ta vie loin de la mienne, tant mieux. Mais putain, arrête de faire semblant d’être impliquée, cesse la posture de Lady Di de la blogo, tu veux des tunes et de la notoriété, la prochaine étape c’est quoi ? aller serrer sur ta blouse Fendi des bébés morts d’Ebola ? Sans déconner pour qui tu te prends, à quoi tu sers là, avec ton bonnet de merde et ton commentaire indécent sur ta vie trop belle, sur le fait de prendre du temps pour toi alors que les malades n’en ont pas ? A quoi tu sers meuf ? A rien. Voilà.

PLUS DE BILLET PAR DARIA MARX