Médias sociaux et contestation politique

Médias sociaux et contestation politique
Les nouveaux médias jouent un rôle important dans les révoltes à travers le monde. Les réseaux sociaux permettent des formes d’organisation plus horizontales, contre les hiérarchies traditionnelles imposées par les partis et les syndicats. 

 

Des pays arabes jusqu’à la lutte des étudiants au Québec, en passant parl’Espagne, des mobilisations de masse contestent le capitalisme. Une jeunesse diplômée mais précaire exprime sa révolte dans de nombreux pays du monde. Les médias sociaux et de nouvelles formes d’organisation s’invitent dans les nouvelles luttes sociales. L’universitaire Daniel Drache, dans son livre Publics rebelles, tente d’analyser les caractéristiques communes de ces différents mouvements. « Ils ont en outre conçu de nouveaux moyens de l’occupation de l’espace public et ont délimité des objectifs communs », indique Daniel Drache.

L’information du web 2.0 révèle un affaiblissement de l’autorité, de la hiérarchie et le déclin de la déférence. Les nouvelles technologies de l’information favorisent les luttes à la base, l’organisation en réseaux et l’expression individuelle. La pratique semble supplanter la théorie dans la contestation de l’autorité. Les médias sociaux permettent au public de sortir de la passivité pour participer à l’action. La diversité de ces mouvements, ancrés dans le local, valorise le pluralisme et se méfie des idéologies. Les médias en ligne jouent un rôle d’organisation bien plus central que les vieilles bureaucraties des partis et des syndicats.

Pour l’instant, les médias sociaux échappent au contrôle des États. Les médias dominants ne détiennent plus le monopole de l’information. Les sites internet et blogs indépendants proposent un regard critique sur l’actualité. Les mouvements sociaux peuvent diffuser leur message en dehors des médias traditionnels.

LA SUITE SUR ZONES SUBVERSIVES

La critique de l’industrie culturelle

La critique de l’industrie culturelle
Adorno et Horkheimer analysent l’industrie culturelle et sa logique marchande qui impose des loisirs standardisés et une uniformisation des modes de vie. 

 

« Ce que nous vendons à Coca Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible », annonce fièrement le patron de TF1 en 2004. Cette déclaration suscite l’indignation du petit milieu culturel. Mais l’homme de télévision ne fait qu’énoncer le triste aboutissement de la logique culturelle.

Theodor Wiensengrund Adorno et Max Horkheimer, deux philosophes marxistes, incarnent l’Ecole de Francfort. Ce courant du marxisme critique se penche sur l’aliénation dans le domaine de la culture. L’industrie du divertissement impose toujours un abrutissement aussi important. Dès 1947, Adorno et Horkheimer, analysent la Kulturindustrie.

 

 

 

Standardisation culturelle

 

« Les films, la radio et les magazines constituent un système. Chaque secteur est uniformisé et tous le sont les uns par rapport aux autres », observent Adorno et Horkheimer. Dans les régimes totalitaires ou démocratiques, la culture impose une standardisation et une uniformisation esthétiques. Les bâtiments administratifs, les centres d’exposition et les différentes édifices architecturaux se ressemblent tous pour imposer un désert urbain. « Sous le poids des monopoles, toute la civilisation de masse est identique et l’ossature de son squelette conceptuel fabriqué par ce modèle commence à paraître », constatent les deux philosophes.

La logique marchande rythme le secteur de l’art et de la culture. Une rationalité technique colonise tous les aspects de la vie quotidienne. Les médias et la culture éradiquent toute forme de créativité originale pour s’adresser à une masse de spectateurs consommateurs. « Pour le moment, la technologie n’a abouti qu’à la standardisation et à la production en série, sacrifiant tout ce qui faisait la différence entre la logique de l’œuvre et celle du système social », analysent Adorno et Horkheimer. L’industrie culturelle favorise la passivité du public qui ne peut plus exprimer ses désirs spontanés. Aucune sensibilité originale ne peut librement se développer.

[Sivens Pacem Para Bellum] Ne rien lâcher en garde à vue, c’est possible !

 

http://juralib.noblogs.org/files/2015/01/0311.jpg[Sivens] Témoignage de la garde à vue de Monsieur X

Ou comment ne pas donner d’identité en garde à vue et ressortir libre et non accusable.
Un témoignage qui circule par mail et que nous publions ici, non pas pour dicter ce que doit faire une personne en garde à vue mais pour laisser témoignage de ces moments jamais bien sympathique et où il faut bien monter une système de défense.

Vendredi 6 mars 2015.

Une expulsion dans le Tarn.
Je suis mis en garde à vue (GAV) sur les lieux de l’expulsion à 14h20.
L’Officier de Police Judiciaire (OPJ) me demande de décliner mon identité car je n’ai pas de papiers sur moi. Je refuse.
Il me lit mes droits, me propose de voir un médecin. J’accepte.
Me demande le nom de mon avocat, me lit le chef d’accusation : « Participation sans arme à un rassemblement après sommations de dispersion ».

Je refuse de signer la mise en GAV. Ils m’emmènent en voiture à la gendarmerie d’Albi. Durant le trajet les deux OPJ sont très sympathiques, nous discutons. Ils essayent de glaner des infos sur moi et sur le rassemblement au fil de la discussion. Ils insistent légèrement sur mon identité, m’expliquant que ça va rallonger la procédure etc. etc…

Nous arrivons à la gendarmerie. Les deux OPJ m’emmènent dans leur bureau. Ils continuent à insister de plus en plus lourdement sur mon identité. Je ne leur donne rien, je leur explique que c’est politique, que c’est pas contre eux ou pour les faire chier.

LA SUITE SUR LE JURA LIBERTAIRE

Saison 2, épisode 19 : James Brown, forever suffering

Dernier épisode de la série consacrée à James Brown. On revient sur ses dernières grandes années musicales, avant de se faire submerger par la version froide et édulcorée de la Funk qu’il avait défendue corps et âme. Entre 1968 et 1974, il creuse jusqu’à l’épuisement le sillon d’une musique rugueuse, sexuelle, sans concession.

Et puis il se perd, à tous niveaux. Il essaye de s’accrocher à son trône, mais perd peu à peu le soutien d’une partie du peuple des ghettos, par son ralliement à Nixon l’ennemi des pauvres et des Panthers, après avoir perdu celui d’une partie de son public blanc à cause du titre trop explicite « Say it loud ( I’m black and I’m proud). Le tyran est de plus en plus isolé, enchaîne les deuils et les défections, pour finir par sombrer dans la drogue, les violences conjugales, la prison.

On s’attarde pas trop sur sa déchéance dans cette émission, on préfère écouter les morceaux surpuissants qu’il a produit début 70, avec les immenses musiciens qu’il continue d’attirer et d’épuiser : Bootsy Collins, Fred Wesley, Pee Wee Ellis, Maceo Parker, Clyde Stubblefield etc. Et on parle un peu de son lien avec l’Afrique, où il tourne pour la première fois en 1969 et fait la connaissance d’un de ses dignes représentants, Fela Kuti, et où il met le feu en 74 pour le fameux combat Ali / Foreman (avant de jouer pour le sacre d’Omar Bongo…)

L’émission : BCK MIR S.02 EP.19
La playlist  : BCK MIR S.02 EP.19 Playlist

PLUS SUR BLACK MIRROR

PornEmploi

PORNEMPLOI

Avant sa mutation, nous avions pu constater que l’ANPE sortait peu-à-peu de sa chrysalide en envoyant les demandeurs/deuses d’emploi dans des agences d’intérim – au moyen d’affichettes plaquées sur ses murs, principalement, d’abord, dans la banlieue parisienne.

Elle commençait là à montrer ses liens avec l’ultra-libéralisme.

http://juralib.noblogs.org/files/2015/03/061.jpg

Avec la fusion ANPE/ASSEDIC, dans la foulée, la donne a changé :

Plus d’ordinateurs, plus de fichiers, plus de réglementation :
Des salariéEs travaillant au rendement ; obéissant à des consignes strictes, dont certaines impliquant de convoquer les « chômeurs/chômeuses » à des rendez-vous improbables, afin de les rayer des listes ; entre autres mesures humiliantes : on voit des éclairagistes de plateau devenir électriciens ; des traducteurs, agents d’assurances, etc…

Les dégâts collatéraux sont nombreux : comme dans d’autres ex-services publics, les employéEs de cette agence gouvernementale souffrent : les dépressions nerveuses, voire suicides, sont nombreux ; comme les humiliations quotidiennes infligées par des petitEs chef/fes presséEs de gravir les échelons pour fouler des moquettes plus épaisses.

Aujourd’hui, sur le site de pôlemploi, catégorie : Art dramatique, on a pu lire :

Recrutement hommes et femmes pour tournage porno (…)
Nous recherchons d’urgence des personnes très sérieuses et indépendantes pour faire d’eux une star porno… Débutants acceptés.

La rémunération n’est pas indiquée.

Devant l’indignation suscitée par cette offre, le Popole a retiré l’annonce. Mais comme nous le savons, les traces sont indélébiles dans les ordinateurs, par exemple. Ou dans la mémoire collective.

« Au moins, Pôle-Emploi n’est pas hypocrite et montre que pour elleux nous ne sommes que de la matière à vendre au capital. »

… La boucle est bouclée ; le papillon a pris son envol, pour … mourir bientôt ?

Dans les flammes de la révolte ?

noscorpsnousappartiennent – 7 mars 2015

Insurrections urbaines à Barcelone

Insurrections urbaines à Barcelone
Une véritable histoire de lutte agite la ville de Barcelone, des résistances urbaines à la révolution de 1936-1937.

 

La révolution libertaire dans l’Espagne de 1936-1937 demeure méconnue. Les anarchistes célèbrent, commémorent, idéalisent et mythifient cet épisode historique. Si de nombreux témoignages et hagiographies circulent dans le milieu libertaire, peu de textes analysent cette insurrection trop méconnue. Chris Ealham propose des textes courts et synthétiques dans le livre Barcelone contre ses habitants. 1835-1937.

L’historien étudie les quartiers populaires de Barcelone et les formes de résistance ouvrière. Ce fin connaisseur de la Guerre d’Espagne de 1936 revient sur son parcours. Il grandit dans un milieu modeste durant les années Thatcher, à partir de 1979. Le gouvernement exprime une violence contre la classe ouvrière. Les syndicats et leurs directions bureaucratiques ne permettent plus d’organiser l’affrontement de classe. Les formes traditionnelles de contestation semblent dépassées. « J’en suis venu à croire que les formes institutionnalisées de contestation n’étaient pas appropriées et que la réponse se trouvait dans la rue », témoigne Chris Ealham.

Mais le mouvement punk permet d’exprimer la révolte de la jeunesse. Cette musique peut même déboucher vers la découverte des idées et des pratiques anarchistes. Les études d’histoire permettent de redécouvrir un courant politique délaissé par les universitaires. Barcelone apparaît comme un puissant foyer contestataire. « J’avais très envi d’étudier les conditions locales qui avaient permis l’émergence d’une culture de l’action directe aussi riche et puissante », explique Chris Ealham.

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