Méditerranée : cimetière des prolétaires

Le capitalisme n’est pas seulement un système condamné à s’enfoncer dans la crise, il est avant tout une guerre économique permanente qui enfonce l’humanité dans l’horreur, chaque jour un peu plus. Cette guerre fait son lot quotidien de prisonniers, de blessés et de morts. Après avoir survécu à l’odyssée que représente la traversée de la Méditerranée, sur des embarcations précaires, certains prolétaires se retrouvent enfermés dans des lieux «d’accueil», centres de concentration modernes, surveillés par des militaires, en attente pour la plupart d’être renvoyés dans leur pays. Mais d’autres n’ont même pas cette «chance». Aujourd’hui des centaines d’entre eux, dont des dizaines d’enfants ont subi une mort atroce enfermés dans la cale d’un cargo. Les chefs d’états qui sont les généraux de cette guerre économique osent faire leur sale petit numéro devant les caméras de télé, mais pensez vous que ce drame les poussera à accepter d’abolir les frontières, à renoncer à leurs privilèges ? Jamais ! Que feraient les soldats s’il n’y avait plus de guerre militaire ? Que feraient les patrons s’il n’y avait plus de guerre économique ? Que feraient les gouvernements et les agences telles que Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures), qui coordonne l’opération Triton visant à bloquer le flux migratoire vers l’Europe, s’il n’y avait plus de frontières ? Alors pour que tout ce petit monde garde son boulot, pour maintenir cet ordre immonde, nous allons continuer à regarder nos enfants mourir noyés par dizaines, avec comme maigres consolations un salaire, un I phone, une bagnole et un match de foot.

Le prolétariat est tout aussi responsable d’accepter ces consolations plutôt que de s’insurger contre ses tortionnaires. Regarde cet enfant terrorisé dont les poumons viennent de se remplir d’eau de mer, et dis-toi que c’est le prix à payer pour préserver la propriété privée, l’argent, la marchandise et son spectacle. Alors, que fais-tu ? Rien, comme hier. Aujourd’hui tu as perdu ton humanité, et demain tu n’y penseras même plus, trop occupé que tu seras à courir après le fric, dont on n’aura jamais assez tant qu’il existera.

Les frontières servent à protéger les intérêts d’une bourgeoisie nationale contre une autre. Penses-tu que ces intérêts sont les tiens ? Penses-tu, comme ton patron, que ces prolétaires qui ont tenté de traverser la mer pour avoir une chance de survivre sont tes ennemis, tes concurrents ? Dans ce cas tu as raison de laisser crever ces gamins, comme tu l’as toujours fait. Chacun sa merde, et ça te fait marrer. Ta lâcheté n’est pas le signe de ton intelligence mais bien celui du conditionnement mental qui t’as formé à accepter l’inacceptable, comme si c’était normal. Si tu penses que tout ce que tu as à faire c’est te débrouiller pour être plus malin que les autres, tirer ton épingle du jeux, c’est que tu as bien appris ta leçon, mais tu te trompes : le seul qui s’en sort bien, c’est ton patron. Ce sont ses intérêts qui sont défendus par le gouvernement et ses guerres, ses frontières et ses « politiques migratoires ». C’est pour le protéger que tes frères et soeurs, tes enfants, ont connu cette ignoble tragédie, pense à ça la prochaine fois que tu le vois, demande lui s’il est prêt à renoncer à ses bénéfices pour que ce massacre ne se reproduise plus. Et si il n’est pas prêt à y renoncer, la seule chose qu’il te reste à faire est de lui enlever, par la force s’il le faut, car la seule vraie justice ne peut venir que de toi, et sûrement pas d’un gouvernement, de son armée et de sa police qui sont autant de criminels sans coeur ni cerveau, qui provoquent ces drames insoutenables avant de s’en servir à des fins politiciennes.

Refusons d’être les gentils spectateurs de cette guerre dirigée contre nous, ni d’en être les collabos bien disciplinés, nous sommes dans le camp de ces prolétaires qui sont victimes aujourd’hui de l’horreur capitaliste et nous devons nous battre pour y mettre fin.

ABOLITION DE LA SOCIÉTÉ DE CLASSE
ABOLITION DES FRONTIÈRES
RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE MONDIALE

GARAP

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www.epines.noblogs.org

Ils nous veulent à la rue, on va leur mettre des bâtons dans les roues !

Contre l’expulsion des Francs-Tireurs à La courneuve, Manifestons le samedi 16 mai à 15h, départ devant le squat.

Un an à peine après notre installation dans les lieux, nous sommes expulsables ! Pourtant, durant ces quelques dix mois passés au squat du 13, rue des Francs-tireurs, à La Courneuve, nous avons bataillé contre le propriétaire,Histoire et Patrimoine, afin de faire reconnaître auprès de la « justice » le peu d’urgence qu’il y avait à nous remettre à la rue.

Mais le droit de propriété est toujours le plus fort aux yeux des tribunaux, même lorsqu’il consiste à faire pourrir sur pied des bâtiments tout à fait habitables.

Nous sommes donc désormais une trentaine de mal-logés, demandeurs d’asile, chômeurs, étudiants à être menacés d’expulsion à brève échéance. Les activités que nous avons mises en place dans ce lieu, que ce soient les cours de français pour étrangers, les concerts, les discussions et projections, sont destinées à disparaître.

Destinées à disparaître aussi l’autogestion, la solidarité, la mise en commun des problèmes, des solutions, du matériel, que nous avons pratiquées depuis le début, pour nous passer de chefs, pour ne pas être réduits à la concurrence de tous contre tous ou à la misère.

Ce qui va peut-être, dans un futur lointain, remplacer les lieux, ce sont 28 logements, semblables à ceux qui prolifèrent par milliers dans d’autres anciens quartiers populaires (La Plaine saint Denis, le quartier du canal à Pantin…), et dans lesquels il est impossible de se loger pour les plus vulnérables économiquement (chômeurs, femmes au foyer, ouvriers, et autres smicards…). Mais qui s’en soucie ? L’essentiel en urbanisme, comme le disait récemment le président de Plaine Commune, Patrick Braouezec (FdG), n’est-il pas de « créer de la valeur » ? Les pauvres sont virés de leurs quartiers ? Ce n’est qu’un dommage collatéral…

Cette logique nous révolte, aussi nous refusons de quitter le 13, rue des Francs-tireurs.

Non à l’expulsion du 13, rue des Francs-tireurs !

Non à toutes les expulsions !

Relogement de tous les habitants et de l’association !

Non à la transformations des quartiers populaires en machines à sous pour promoteurs immobiliers !
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Encore un mort dans un commissariat, à Saint-Denis cette fois

Cette fois, on n’aura pas appris le drame plus d’un mois après comme pour Amadou Koumé. Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme est mort dans un commissariat de Saint-Denis apprend-on dans « Le Parisien« .

L’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale vient d’ouvrir une enquête après la mort d’un homme dans la nuit de samedi à dimanche après une altercation avec des policiers au commissariat de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Le parquet de Bobigny a donné sa version :

« l’homme est reparti puis est revenu dans l’enceinte du commissariat. Il s’est énervé et l’un des policiers en faction l’a repoussé, ce qui a occasionné sa chute. Sa tête a heurté le sol. »

Il est mort quelques heures plus tard à l’hôpital. Faut quand même chuter sacrément durement pour mourir en se cognant la tête. En tombant de sa propre hauteur, ça paraît étrange.

Mais pour 20 Minutes par exemple, rien d’étonnant. D’abord, il l’avait bien cherché : « Il avait tenté d’entrer dans un commissariat », rien que ça !

Quant à l’explication, elle est simple pour nos fins limiers jamais à court d’explications pour excuser les meurtres policiers (y compris avec des grosses fautes). Aujourd’hui donc, cet homme qui avait commis le crime d’après 20 Minutes de vouloir entrer dans un commissariat est mort à cause… de la malchance :

L’homme, qui était « passablement énervé », a voulu s’en prendre à un des policiers en faction « qui l’a repoussé avec la paume de la main », ce qui a provoqué sa chute, a décrit une source policière. « Par malchance, ajouté celle-ci [sic], en tombant, sa tête avait heurté l’arrête du trottoir »

Une mort, qui comme toutes les autres qui impliquent des flics, risque une nouvelle fois de ne pas avoir d’explication. Même Amnesty se disait récemment,dans un rapport international, préoccupée par « l’impartialité et l’exhaustivité des enquêtes menées par les autorités judiciaires » concernant les violences commises par la police française.

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BLACK MIRROR:Saison 2, épisode 9 : Early Reggae, Rude Boys et politricks

Le mot « Reggay » apparaît pour la première fois en 1968 dans un morceau des Maytals, comme une réponse au« Rocksteady » d’Alton Ellis deux ans plus tôt. Le Rocksteady aura été la musique des Rude Boys, ces petites frappes du ghetto dont les différends commencent à transpirer sur les sound-systems. Les partis politiques véreux de la Jamaique les enrôle pour conquérir par la force des fiefs électoraux et terroriser l’adversaire. Chaque nouvelle élection est marquée par des violences de rue meurtrières, la misère gagne du terrain, les armes inondent les « shanty towns ». Peu à peu les chansons d’amour vont laisser place à une critique sociale de plus en plus marquée. Le reggae naissant se fait « conscious », se tourne vers l’Afrique et ses rythmes de révolte qui ont survécu à l’esclavage, vers les racines, les « roots ». Les jamaicains pauvres ont posé les bases de leur musique, affranchie des USA, qui se nourrit de leur condition particulière, et sera bientôt indissociable, et pour longtemps, d’une religion qui leur est propre : Rasta.

L’émission : BCK MIR S.O2 EP.09
La playlist : BCK MIR S.O2 EP.09 PLAYLIST

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Au Havre, le frère d’Abdoulaye Camara poursuivi pour avoir collé des stickers accusant la police

Polémique. Son frère devra payer pour avoir collé des stickers accusant la police.

Au Havre, le frère d’Abdoulaye Camara poursuivi pour avoir collé des stickers accusant la police
Le 21 février, les proches d’Abdoulaye Camara organisaient une marche. Sur leur polo, le même message que les stickers incriminés (photo B. M.)
«C’est maintenant son frère Birama qui est harcelé par la police*. Harcelé pour des petits stickers ! » La réaction n’a pas tardé sur le blog « Paix et Liberté » rédigé par Abdourahmane, aîné d’Abdoulaye Camara, tué avenue du Bois-au-Coq de plusieurs balles dans le corps par deux policiers, le 16 décembre dernier, après qu’il ait poignardé un passant à plusieurs reprises.

Birama Camara s’est vu, en effet, transmettre le 7 avril dernier un courrier signé de la main de la directrice du service propreté et interventions urbaines de la ville du Havre l’enjoignant à régler, dès réception de la facture, la somme de 105,93 € auprès du trésorier principal afin de s’acquitter des frais d’enlèvement d’affiches. Selon la missive, ce sont 22 affiches qui ont été enlevées par les agents municipaux le 2 avril, boulevard Jules-Lecesne.

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