Et si on parlait de la répression …
Avant-propos :
Le nous de ce texte, c’est celui d’un milieu militant anarchisant, qui se compose et se décompose au jour le jour, entre les luttes sociales et écologistes, d’un collectif, d’une lutte, d’un lieu ou d’un groupe affinitaire à un autre. Un milieu qui, depuis le CPE, a tissé un large réseau de connaissances, d’échanges, au gré ou indépendamment des identités collectives. Le texte ci-dessous s’adresse à celleux qui s’y reconnaissent, partiellement au moins.
La répression comme révélateur
Il faut rendre à l’opération César [1] ce qui lui appartient et à la répression ce qu’elle nous révèle sur nous-mêmes. Depuis la mort de Rémi Fraisse elle est sur toutes nos lèvres, comme si la nommer permettait de cerner l’adversité, celle qui focalise tous nos maux, qui pourrait à elle seule être la cause de notre colère et sa conséquence.
On lui prête tour à tour, dans nos slogans, le visage de la violence policière, de l’état sécuritaire, des politiques austères, de la justice partiale et expéditive de classe. Nous nous offusquons continuellement d’elle, aussi surpris qu’outrés de ce que notre éducation peine encore à accepter : le fait que le vernis démocratique, par lequel nous nous défendons vigoureusement d’être encore illusionnés, continue néanmoins de nous coller à la peau, obturant les pores de notre perception critique.
La répression est pour nous l’expérience désagréable de nos imaginaires de révolution ou d’insurrection rejoints par une réalité que soudain nous subissons : c’est une confirmation de notre vulnérabilité dans un système qui nous a habitués à jouir pourtant d’une relative sécurité.
la suite sur PARIS LUTTES INFOS
Le Corbusier plus facho que fada
Cinquante ans après la mort de l’architecte, deux ouvrages évoquent son compagnonnage avec le fascisme.
Les spécialistes le savaient, même s’ils tentaient parfois de le minimiser : la guerre de Le Corbusier n’avait pas été exemplaire. Cinquante ans après sa disparition, voici que les informations sur son parcours politique se multiplient. Les deux livres publiés ces jours-ci, Un Corbusier, de François Chaslin, et Le Corbusier, un fascisme français, de Xavier de Jarcy révèlent l’ampleur de sa part d’ombre.
L’homme de la Cité radieuse avait été l’un des modèles d’Eugen Robick, l’«urbatecte» de la Fièvre d’Urbicande, l’un de mes premiers albums avec François Schuiten. Dès cette époque, j’avais peu de sympathie pour le doctrinaire. Mais je n’imaginais pas l’ampleur de ses engagements et de ses compromissions. La tentation fasciste ne fut pas pour Le Corbusier une simple marque d’opportunisme : ses relations avec les idéologues de la droite nationaliste ont duré des décennies et marqué en profondeur sa pensée urbanistique. On pourrait dire que Le Corbusier fut à l’architecture ce que Martin Heidegger, son contemporain presque exact, fut à la philosophie : un géant fourvoyé.
la suite sur LIBERATION
Méditerranée : cimetière des prolétaires
Le capitalisme n’est pas seulement un système condamné à s’enfoncer dans la crise, il est avant tout une guerre économique permanente qui enfonce l’humanité dans l’horreur, chaque jour un peu plus. Cette guerre fait son lot quotidien de prisonniers, de blessés et de morts. Après avoir survécu à l’odyssée que représente la traversée de la Méditerranée, sur des embarcations précaires, certains prolétaires se retrouvent enfermés dans des lieux «d’accueil», centres de concentration modernes, surveillés par des militaires, en attente pour la plupart d’être renvoyés dans leur pays. Mais d’autres n’ont même pas cette «chance». Aujourd’hui des centaines d’entre eux, dont des dizaines d’enfants ont subi une mort atroce enfermés dans la cale d’un cargo. Les chefs d’états qui sont les généraux de cette guerre économique osent faire leur sale petit numéro devant les caméras de télé, mais pensez vous que ce drame les poussera à accepter d’abolir les frontières, à renoncer à leurs privilèges ? Jamais ! Que feraient les soldats s’il n’y avait plus de guerre militaire ? Que feraient les patrons s’il n’y avait plus de guerre économique ? Que feraient les gouvernements et les agences telles que Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures), qui coordonne l’opération Triton visant à bloquer le flux migratoire vers l’Europe, s’il n’y avait plus de frontières ? Alors pour que tout ce petit monde garde son boulot, pour maintenir cet ordre immonde, nous allons continuer à regarder nos enfants mourir noyés par dizaines, avec comme maigres consolations un salaire, un I phone, une bagnole et un match de foot.
Le prolétariat est tout aussi responsable d’accepter ces consolations plutôt que de s’insurger contre ses tortionnaires. Regarde cet enfant terrorisé dont les poumons viennent de se remplir d’eau de mer, et dis-toi que c’est le prix à payer pour préserver la propriété privée, l’argent, la marchandise et son spectacle. Alors, que fais-tu ? Rien, comme hier. Aujourd’hui tu as perdu ton humanité, et demain tu n’y penseras même plus, trop occupé que tu seras à courir après le fric, dont on n’aura jamais assez tant qu’il existera.
Les frontières servent à protéger les intérêts d’une bourgeoisie nationale contre une autre. Penses-tu que ces intérêts sont les tiens ? Penses-tu, comme ton patron, que ces prolétaires qui ont tenté de traverser la mer pour avoir une chance de survivre sont tes ennemis, tes concurrents ? Dans ce cas tu as raison de laisser crever ces gamins, comme tu l’as toujours fait. Chacun sa merde, et ça te fait marrer. Ta lâcheté n’est pas le signe de ton intelligence mais bien celui du conditionnement mental qui t’as formé à accepter l’inacceptable, comme si c’était normal. Si tu penses que tout ce que tu as à faire c’est te débrouiller pour être plus malin que les autres, tirer ton épingle du jeux, c’est que tu as bien appris ta leçon, mais tu te trompes : le seul qui s’en sort bien, c’est ton patron. Ce sont ses intérêts qui sont défendus par le gouvernement et ses guerres, ses frontières et ses « politiques migratoires ». C’est pour le protéger que tes frères et soeurs, tes enfants, ont connu cette ignoble tragédie, pense à ça la prochaine fois que tu le vois, demande lui s’il est prêt à renoncer à ses bénéfices pour que ce massacre ne se reproduise plus. Et si il n’est pas prêt à y renoncer, la seule chose qu’il te reste à faire est de lui enlever, par la force s’il le faut, car la seule vraie justice ne peut venir que de toi, et sûrement pas d’un gouvernement, de son armée et de sa police qui sont autant de criminels sans coeur ni cerveau, qui provoquent ces drames insoutenables avant de s’en servir à des fins politiciennes.
Refusons d’être les gentils spectateurs de cette guerre dirigée contre nous, ni d’en être les collabos bien disciplinés, nous sommes dans le camp de ces prolétaires qui sont victimes aujourd’hui de l’horreur capitaliste et nous devons nous battre pour y mettre fin.
ABOLITION DE LA SOCIÉTÉ DE CLASSE
ABOLITION DES FRONTIÈRES
RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE MONDIALE
GARAP
KRONSTADT
[AQNI BROCHURES] Les classes sociales en France
MAI 2015 AU RÉMOULEUR (BAGNOLET)
LEURS DÉMONS/SHAI HULUD
Ils nous veulent à la rue, on va leur mettre des bâtons dans les roues !
Contre l’expulsion des Francs-Tireurs à La courneuve, Manifestons le samedi 16 mai à 15h, départ devant le squat.
Un an à peine après notre installation dans les lieux, nous sommes expulsables ! Pourtant, durant ces quelques dix mois passés au squat du 13, rue des Francs-tireurs, à La Courneuve, nous avons bataillé contre le propriétaire,Histoire et Patrimoine, afin de faire reconnaître auprès de la « justice » le peu d’urgence qu’il y avait à nous remettre à la rue.
Mais le droit de propriété est toujours le plus fort aux yeux des tribunaux, même lorsqu’il consiste à faire pourrir sur pied des bâtiments tout à fait habitables.
Nous sommes donc désormais une trentaine de mal-logés, demandeurs d’asile, chômeurs, étudiants à être menacés d’expulsion à brève échéance. Les activités que nous avons mises en place dans ce lieu, que ce soient les cours de français pour étrangers, les concerts, les discussions et projections, sont destinées à disparaître.
Destinées à disparaître aussi l’autogestion, la solidarité, la mise en commun des problèmes, des solutions, du matériel, que nous avons pratiquées depuis le début, pour nous passer de chefs, pour ne pas être réduits à la concurrence de tous contre tous ou à la misère.
Ce qui va peut-être, dans un futur lointain, remplacer les lieux, ce sont 28 logements, semblables à ceux qui prolifèrent par milliers dans d’autres anciens quartiers populaires (La Plaine saint Denis, le quartier du canal à Pantin…), et dans lesquels il est impossible de se loger pour les plus vulnérables économiquement (chômeurs, femmes au foyer, ouvriers, et autres smicards…). Mais qui s’en soucie ? L’essentiel en urbanisme, comme le disait récemment le président de Plaine Commune, Patrick Braouezec (FdG), n’est-il pas de « créer de la valeur » ? Les pauvres sont virés de leurs quartiers ? Ce n’est qu’un dommage collatéral…
Cette logique nous révolte, aussi nous refusons de quitter le 13, rue des Francs-tireurs.
Non à l’expulsion du 13, rue des Francs-tireurs !
Non à toutes les expulsions !
Relogement de tous les habitants et de l’association !
Non à la transformations des quartiers populaires en machines à sous pour promoteurs immobiliers !
- Affiche
Encore un mort dans un commissariat, à Saint-Denis cette fois
Cette fois, on n’aura pas appris le drame plus d’un mois après comme pour Amadou Koumé. Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme est mort dans un commissariat de Saint-Denis apprend-on dans « Le Parisien« .
L’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale vient d’ouvrir une enquête après la mort d’un homme dans la nuit de samedi à dimanche après une altercation avec des policiers au commissariat de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Le parquet de Bobigny a donné sa version :
« l’homme est reparti puis est revenu dans l’enceinte du commissariat. Il s’est énervé et l’un des policiers en faction l’a repoussé, ce qui a occasionné sa chute. Sa tête a heurté le sol. »
Il est mort quelques heures plus tard à l’hôpital. Faut quand même chuter sacrément durement pour mourir en se cognant la tête. En tombant de sa propre hauteur, ça paraît étrange.
Mais pour 20 Minutes par exemple, rien d’étonnant. D’abord, il l’avait bien cherché : « Il avait tenté d’entrer dans un commissariat », rien que ça !
Quant à l’explication, elle est simple pour nos fins limiers jamais à court d’explications pour excuser les meurtres policiers (y compris avec des grosses fautes). Aujourd’hui donc, cet homme qui avait commis le crime d’après 20 Minutes de vouloir entrer dans un commissariat est mort à cause… de la malchance :
L’homme, qui était « passablement énervé », a voulu s’en prendre à un des policiers en faction « qui l’a repoussé avec la paume de la main », ce qui a provoqué sa chute, a décrit une source policière. « Par malchance, ajouté celle-ci [sic], en tombant, sa tête avait heurté l’arrête du trottoir »
Une mort, qui comme toutes les autres qui impliquent des flics, risque une nouvelle fois de ne pas avoir d’explication. Même Amnesty se disait récemment,dans un rapport international, préoccupée par « l’impartialité et l’exhaustivité des enquêtes menées par les autorités judiciaires » concernant les violences commises par la police française.
PLUS D’INFOS SUR PARIS LUTTES INFOS
FESTIVAL HIPHOPOTAN
SHEUKO/TAPAGES NOCTURNES INSTRUMENTALS
CONCERT DE SOUTIEN AU REMOULEUR
[GROUPUSCULE WAR] QUARTIERS LIBRES VS AQNI
BLACK MIRROR:Saison 2, épisode 9 : Early Reggae, Rude Boys et politricks
Le mot « Reggay » apparaît pour la première fois en 1968 dans un morceau des Maytals, comme une réponse au« Rocksteady » d’Alton Ellis deux ans plus tôt. Le Rocksteady aura été la musique des Rude Boys, ces petites frappes du ghetto dont les différends commencent à transpirer sur les sound-systems. Les partis politiques véreux de la Jamaique les enrôle pour conquérir par la force des fiefs électoraux et terroriser l’adversaire. Chaque nouvelle élection est marquée par des violences de rue meurtrières, la misère gagne du terrain, les armes inondent les « shanty towns ». Peu à peu les chansons d’amour vont laisser place à une critique sociale de plus en plus marquée. Le reggae naissant se fait « conscious », se tourne vers l’Afrique et ses rythmes de révolte qui ont survécu à l’esclavage, vers les racines, les « roots ». Les jamaicains pauvres ont posé les bases de leur musique, affranchie des USA, qui se nourrit de leur condition particulière, et sera bientôt indissociable, et pour longtemps, d’une religion qui leur est propre : Rasta.
L’émission : BCK MIR S.O2 EP.09
La playlist : BCK MIR S.O2 EP.09 PLAYLIST
plus sur BLACK MIRROR