Un compagnon en détention préventive à Fleury

image20 Le compagnon anarchiste arrêté mercredi 7 en Bretagne est passé le lendemain devant la 23ème chambre, au Palais de Justice de Paris. Il est accusé de dégradations sur un Pôle Emploi, sur une structure de la Chambre de Commerce et d’Industrie, sur un Franprix et sur un concessionnaire Jaguar, lors de la manif sauvage qui s’est déroulée le soir du 14 avril entre le 10ème et le 19éme arrondissements parisiens.

Les flics ont identifié le compagnon seulement au cours de l’été et ils ont eu du mal à le trouver, bien qu’il ne se cachait pas du tout. Un mandat d’arrêt délivré au mois d’août a nécessité une recherche sur le Fichier des comptes bancaires (Ficoba), qui liste tous les comptes bancaires ouverts en France (afin par exemple de localiser les derniers retraits), ainsi que des recherches sur le bornage de son téléphone.

Le compagnon a refusé d’être jugé en comparution immédiate et la Procureur a donc demandé, sous le prétexte de son casier judiciaire et d’une possible récidive, sa mise en détention préventive. Le juge a accepté cette demande et le compagnon est maintenant à Fleury.

Par ailleurs, ce tribunal a bien montré, si jamais c’était nécessaire, le visage de la Justice. Tous les prévenus étaient des pauvres, dont les débrouilles pour sortir de la misère et/ou les dépendances aux différentes substances étaient systématiquement considérées par la Proc’ et les juges comme des preuves à charge. Même les quelque tentatives de se mettre à plat ventre n’ont pas porté de la clémence.

Le compagnon avait la forme, a eu une attitude digne face à ces larbins du pouvoir et a fait savoir qu’il s’exprimera bientôt. Une petite perle du discours de la Proc’ à propos du compagnon : « Mr. se dit anarchiste, chacun a le droit d’avoir une opinion, les idées anarchistes sont ce qu’elles sont mais elles ne justifient en rien les faits qui lui sont reprochés ».

Le procès aura lieu le 19 janvier à 13h30, dans la chambre 23 du Palais de Justice de Paris.

On était nombreux dans les rues lors des manifs de ce printemps. Les bris de ces vitres (notamment ceux de Jaguar !) nous ont réjoui pendant plusieurs jours, comme un petit rayon de soleil dans cette grisaille.
Que chaque jour de détention de notre compagnon et de tout autre prisonnier apporte avec soi des actes de révolte contre ce monde.

La solidarité c’est l’attaque !

Quelques anarchistes.

[Repris d’Indy Nantes.]

 

« Bambi a froid » : Réponse à la « radicale mise au point » de la Fédération anarchiste sur l’anti-spécisme

J’ai été déçu d’apprendre que le texte anti-antispéciste publié dans Zoop n°11 émanait d’un groupe de la Fédération Anarchiste. Camarades ! un peu de discipline ! Faut-il vous rappeler la décision prise, après un débat houleux mais n’en doutons pas franc et ouvert comme toujours chez vous, par votre congrès de 1995, je crois, et qui stipulait que de l’antispécisme, à la FA, on ne parlerait plus ? Ni en pour ni en contre ?J’ai été déçu d’apprendre que le texte anti-antispéciste publié dans Zoop n°11 émanait d’un groupe de la Fédération Anarchiste. Camarades ! un peu de discipline ! Faut-il vous rappeler la décision prise, après un débat houleux mais n’en doutons pas franc et ouvert comme toujours chez vous, par votre congrès de 1995, je crois, et qui stipulait que de l’antispécisme, à la FA, on ne parlerait plus ? Ni en pour ni en contre ?

Depuis, les militantes de la FA qui se sentaient quelque sympathie pour l’antispécisme ont sagement fermé leur gueule ; puis vous ont pour la plupart quittées, dégoûtées par cette libertaire chape de plomb. Camarades : vous aussi êtes tenues, par la dite décision, à fermer votre gueule. Ou alors, luttez pour l’abroger, pour que chez vous comme ailleurs on accepte le débat. Contradictoire. Je suis, comme tant d’autres, à votre disposition pour une rencontre contradictoire sur le thème, quand vous le voudrez.

Venons-en à votre « radicale mise au point ». Son but est en effet de clore radicalement le débat, mais il faut noter que le seul argument qu’il avance est pompé sur le radicalissime Luc Ferry) » dit « Philosophe du Président » Chirac qui l’a lui-même pris à Kant, fidèle disciple sur ce point (comme sur d’autres) des Pères de l’Église, lesquels s’inspiraient largement d’Aristote, le très libertaire précepteur d’Alexandre le Grand et auteur de la thèse radicale selon laquelle les esclaves, surtout non grecques, l’étaient par nature parce qu’incapables de liberté.

J’ai aussi entendu ce même auguste vôtre argument dans la bouche de mon Papa, qui cause comme Le Pen mais vote De Villiers. Ceci n’est pas bien sûr un argument de fond ; cependant, face aux tentatives répétées des anti-antispécistes comme vous de nous confondre avec Hitler qui-était-végétarien (faux), et/ou avec les anti-IVG qui-respectent-les-embryons-donc-les-poulets (faux), il est quand même bon de noter en passant que tant du côté des fascistes que de Luc Ferry, de Jean-Paul II et de Chevènement on souscrit massivement à vos thèses anti-antispécistes, alors que zéro pour cent de ces gens-là sont d’accord avec nos thèses, qui sont, en un mot, que personne ne doit être l’esclave de personne.

Votre argument, c’est : l’« Homme » (masculin, singulier et majuscule de rigueur dans votre bouche) relève de la culture, de la liberté, alors que l’« animal » relève de la nature, de la non-liberté. Vous n’avez pas beaucoup progressé depuis Aristote.

Nous n’avons donc pas attendu votre « radicale mise au point » pour répondre à cet argument ; mais bien sûr, il ne s’agit pas pour vous de débattre avec les antispécistes et de tenir compte de ce qu’elles et ils disent, mais seulement de leur clore le bec par la répétition incessante de ces mêmes arguments que seuls deux mille ans de pilonnage platonico-chrétien ont fini par rendre crédibles.

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