Aulnay : les journalistes tentent de faire croire que ça se calme, la révolte s’étend

Certains médias se gargarisent que la nuit a été calme à Aulnay-sous-Bois cette nuit. Le Huffingthon Post, 20 Minutes, Sud-Ouest, tous titrent sur une nuit « calme », des émeutes en déclin…

Par contre, un article d’Europe1 vient contredire cette version, qui impute régulièrement ce calme relatif à la présence de François Hollande au chevet de Théo hier. Dans cet article, on apprend que toutes les cités d’Aulnay-sous-bois ont grondé hier mais aussi que la révolte s’est étendue à l’ensemble de la Seine-St Denis.

« Le chat et la souris ». D’une cité à l’autre, on entend des détonations, des tirs de mortiers ou de feux d’artifice, puis les sirènes de la police, puis le calme. Les jeunes se volatilisent aussi vite qu’ils ont surgi en laissant souvent leurs armes artisanales derrière eux.

Les médias n’arrivent même plus à trouver des « grands frères » qui ont envie de calmer les ardeurs des émeutiers. Au contraire :

« Puissance 10 ». Mohamed, 31 ans, un peu lassé de jouer les grands-frères n’a aucune envie de s’interposer entre les émeutiers et la police : « Tant qu’ils ne crament rien dans la cité, on s’en fout. Ils (les policiers) n’avaient qu’à pas faire les cow-boys. Ce qu’ils ont fait au petit Théo, franchement, ils devraient recevoir ça puissance 10. »

On a dénombré aussi des affrontements au Tremblay-en-France, au Blanc-Mesnil, à Clichy-sous-Bois, à Sevran ou à Villepinte… et apparemment même plus loin :

Sur les radios des policiers, les appels s’enchaînent : embuscades, caillassages, départs de feu… Les mêmes scènes d’un bout à l’autre de la Seine-Saint-Denis, avec à chaque fois, s’inquiète un grand frère, le risque d’une bavure.

Ce qu’on sait pour l’instant :

  • 23 personnes auraient été interpellées dans la soirée en Seine-St-Denis.
  • 17 personnes passeront également dans la journée au tribunal de Bobigny pour les affrontements du 6 février à Aulnay (11 mineurs devant le juge pour enfant, 6 majeurs en comparution immédiate).

De nouveaux rassemblements sont appelés un peu partout ce mercredi soir.

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Aulnay-sous-Bois: la police viole, puis tire à balle réelle pendant des manifestations

Plusieurs habitants d’Aulnay-sous-Bois et des journalistes indépendants affirment que des policiers ont tiré des balles réelles cette nuit lors d’échauffourées avec des jeunes du quartier. La préfecture de police nous confirme des «tirs de sommation».

Durant la nuit, des habitants ont affirmé avoir vu des policiers tirer des balles réelles. Joint par BuzzFeed News, le reporter indépendant Alexis Kraland, présent sur place, a lui aussi recueilli des témoignages:

«Des policiers avaient leurs étuis à pistolet ouverts. Environ huit personnes affirment que la police a tiré des balles réelles. Des tirs de sommation, mais aussi dans leur direction. Ils ont recueilli les douilles et doivent les apporter à la mairie d’Aulnay.»

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Une vie non fasciste, nouvelle introduction

On vit tous, depuis plus d’un siècle, sur une ligne de crête : un pas de plus, un pas trop loin en trépignant dans son bon droit et on tombe dans le fascisme ou on le voit surgir subitement en soi, ou encore on le sent nous traverser comme un flux irrésistible et anonyme. C’est avant tout pour cela que nous tenons encore à employer le mot « fasciste ». On ne peut pas renoncer à employer un tel terme au nom de sa confusion avec d’autres formes peu sympathiques de politique (populisme, racisme ordinaire, autoritarisme classique…), puisque le propre du fascisme est justement de tout confondre, de tout mélanger, de tout ensorceler. Les affects fascistes ne sont pas solubles dans une logique de camps ou de classes. On les retrouve partout, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, en passant par de policés ministres de l’Intérieur ou du Budget prétendus de centre-gauche. Bref, parce que le premier danger est de découvrir le fascisme non pas en l’autre mais en soi : dans une pulsion raciste insoupçonnée, dans une subite fureur de destruction, dans le sentiment irrépressible d’un « tous pourris », dans une haine impuissante ressassant ses échecs répétés. De ce point de vue, le plus important, face au fascisme, est de se demander comment s’en protéger avant d’en accuser les autres depuis le bunker de sa bonne conscience, ou de pointer du doigt les nouveaux ventres féconds de la bête immonde. Même si Dieu sait — et il n’est pas le seul — combien les fascismes menacent aujourd’hui, partout : en France, en Hongrie, en Europe, aux États-Unis, de la Pologne aux îles Kouriles, en Syrie, en Égypte, en Israël, dans la péninsule amérindienne, en Norvège, au Pérou, chez les Tchèques, au sud des Abruzzes, au printemps, l’été même, parfois la nuit, en Turquie, en Chine, à Djibouti et au Kenya, partout. Mais commençons par tester nos propres capacités de défense véritablement non-fascistes. Michel Foucault a écrit en 1975 une flamboyante préface à L’Anti-Œdipe de Deleuze et Guattari qui s’intitulait « Introduction à la vie non-fasciste ». Tentons de lui redonner une forme actuelle. Une sorte de vade mecum par gros temps.

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