Appel autonome – Lycéen-ne-s, étudiant-e-s, chômeurs-es, travailleurs-es – Combattons la Loi Travail !

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La journée de mobilisation du 9 mars a été une réussite. Des dizaines de lycées bloqués en Ile-de-France, des centaines sur l’ensemble de la France, des débrayages et des barrages filtrant dans les facultés, un bâtiment d’UFR bloqué à la Faculté de Nanterre. La précarisation générale des conditions de travail ne passe pas et les jeunes se mobilisent massivement pour y répondre. Notre avenir et celle des générations futures est en jeu, que l’on soit lycéen, étudiant, chômeur, travailleur …

L’assemblée générale lycéenne réunie au CICP a décidé de se mobiliser le jeudi 17 mars et d’appeler à bloquer les lycées. L’information circulera également dans les différentes AGs de facs franciliennes.

Nous invitons à la création de comités autonomes dans les lycées et facultés pour s’organiser en dehors des bureaucraties syndicales et critiquer cette loi pour ce qu’elle est : une régression historique de nos droits sociaux, ainsi qu’une atteinte à la dignité de toutes les personnes qui vont être soumises à des pressions plus grandes et de nouvelles galères.

Quel traitement cette loi nous réserve t-elle ?
→ Augmentation du temps de travail pour les apprentis (10h/Jour et 40h/Semaine)
→ Le tarif des heures supplémentaires peut être diminué de 5 fois sur simple accord d’entreprise.
→ De nouvelles possibilités de licenciement arbitraire
→ L’augmentation 10h à 12h de travail par jour sur simple accord
→ Plus de garanties pour les congés payés en cas de décès d’un proche (mère, père, sœur, etc.)
→ Augmentation du nombre de semaines où l’on peut travailler 44h ou 46h, s’il y a un accord.
→ Plus de minimum de dommages et intérêts en cas de licenciement injustifié.

Il y a urgence à se mobiliser si nous ne voulons plus que nos existences se limitent à réveil, travail, dodo et que l’on nous condamne à survivre. Nous sommes les premiers impactés, c’est à nous de décider et nous réapproprier la question de nos conditions de vie.

Nous appelons de nouveau la jeunesse à se mobiliser le 17 mars. Bloquons les usines, routes, lycées, facultés pour bloquer l’économie et exiger le retrait de cette loi rétrograde.

Rendez-vous pour 11h à Nation pour une manifestation joyeuse et déterminée. Il y aura ensuite un cortège étudiant/lycéen autonome à la grande manif syndicale (plus de précisions bientôt)

SAINT-DENIS : RUE DE LA RÉPUBLIQUE Comment survivre à un assaut antiterroriste

Le 18 novembre dernier, le monde entier a pu suivre en direct l’assaut de la police contre un immeuble de Saint-Denis. Deux personnes liées aux attaques du 13 novembre y mourraient, ainsi qu’un membre de leur famille. Immédiatement, l’opération fut décrite comme hyper-violente, on parlait de 5000 balles tirées par la police. Il fallu par la suite sécuriser l’immeuble pour éviter qu’il ne s’écroule. Après quelques semaines, le récit officiel et dithyrambique des exploits du RAID prenait un coup dans l’aile lorsque les premières expertises établirent que les policiers s’étaient principalement tirés les uns sur les autres pendant de longues heures. [1] Au détour de quelques articles de journaux, nous apprenions aussi que des voisins avaient été blessés par la police, d’autres placés en garde-à-vue antiterroriste, et certains en centre de rétention [2]. Si les journaux noircissent encore des pages et des pages à propos des survivants du Bataclan, les habitants de Saint-Denis qui se sont retrouvés à la rue après avoir subi un assaut de plusieurs heures ainsi qu’un certain nombre d’humiliations n’intéressent pas grand monde. Des lecteurs de lundimatin sont allés les rencontrer.

LA SUITE SUR LUNDI.AM

AG interfacs francilienne contre l’état d’urgence

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Appel à une AG Interfacs contre l’état d’urgence le 12 février à 11h, l’amphi J sera réservé à la fac de Tolbiac.

Depuis la mise en place de l’état d’urgence, des étudiant-e-s (et profs et membres du personnel) se sont organisé-e-s pour s’y opposer : dans de nombreuses facs, des AG (Assemblées Générales) et des réunions publiques se sont tenues, des collectifs se sont montés, des dynamiques ont été lancées.

Aujourd’hui, la situation semble pire que jamais : le gouvernement prétend changer la Constitution pour faciliter l’usage de l’état d’urgence et y inclure la déchéance de la nationalité. Dans le même temps, Valls déclare vouloir allonger l’état d’urgence “jusqu’à la disparition de Daesh” autrement dit à l’infini. En ce moment même, toutes ces magouilles sont en train d’être votées…

Nous n’allons pas nous attarder une fois de plus sur les effets néfastes de cet état d’urgence et son arsenal de mesures repressives sur les mouvements sociaux et les quartiers populaires, mais plutôt sur l’urgence de le contrer. Étudiant-e-s investi-e-s sur nos facs, nous pensons que pour tenir tête à cette réforme, il nous faut nous coordonner et passer à l’action. Le cortège étudiant de la manif parisienne du 30 fut une réussite, malgré la pluie. Une deuxième manifestation a eu lieu à Lyon, rassemblant plus d’un millier de personnes. Mais on ne peut pas se retirer, satisfait-e-s, il faut massifier et intensifier la mobilisation.

Nous convoquons l’ensemble des AGs et collectifs sur les différentes facs, ainsi que les individu-e-s mobilisé-e-s ou non, à se rassembler pour discuter des initiatives mises en place et d’actions concrètes à mener ensemble, le 12 février à 11h à Tolbiac. Nous avons commencé à distribuer l’appel dans les différentes manifs et rassemblements tenus jusqu’ici, ainsi que sur nos facs.

P.-S.

À l’appel d’étudiant-e-s mobilisé-e-s et de l’AG de Paris 1

contact : aginterfacs-etat-durgence[at]riseup.net

suivi des mobilisations : https://www.facebook.com/etudiantescontreletatdurgence/

Paris, place de la République : « J’ai déposé des bougies… Puis je les ai lancées »

Témoignage inédit d’un jeune révolté, à l’issue de la manifestation interdite contre la Cop21. Alternative libertaire publie ce récit entre émotion post-attentats et dégoût de l’ordre injuste qui y répond.

Pourquoi j’ai déposé des bougies
sur la place de la République

Déjà c’étaient mes semblables, donc c’est différent, encore plus proches que Charlie et l’Hyper Casher pour lesquels je n’avais rien ressenti en janvier dernier. Et puis c’est des potes que je remercie pour une fois de leurs éternels retards, des connaissances qui sont blessées, des copains de fac qui habitent dans le quartier, des noms de rues et de bars qui évoquent des souvenirs, des habitudes, des « putain j’étais là hier », des « ouf, j’ai failli aller à ce concert », des mauvaises nouvelles qui s’amoncellent comme des cadavres sur un trottoir, les yeux des potes qui racontent les horreurs qu’ils ont vu. Bref c’était chez moi et c’était les miens !

Pourtant, comme pour les tueries de Charlie Hebdo en janvier dernier, au début je n’ai rien ressenti. Mes yeux étaient secs, mon cœur insensible, c’était trop gros, pas palpable, irréel, j’étais pas là, je n’ai rien vu des mes propres yeux. Mais l’addition s’est salée de jour en jour. La succession des mauvaises nouvelles, le pote d’une pote, le frère d’un pote puis 7 amis d’un coup. Là c’est sorti d’un coup. J’ai chialé comme un gosse, un vrai gros chagrin, une tristesse pleine, insondable, une tristesse d’enfant qui se demande pourquoi, coi devant l’incompréhension.

Alors oui j’ai été déposé des bougies place de la République, comme beaucoup de gens, parce que ça fait du bien, parce que ça me fait chié qu’on puisse se faire buter comme ça, parce que c’était des gens que je connaissais ou qui me ressemblaient, parce que ça me touche.

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Après les attentats du 13 novembre à Paris, un mémorial a spontanément vu le jour au pied de la statue de la place de la République
cc Roberto Maldeno

Puis vient la rage, pourquoi ici, pourquoi chez nous, pourquoi pas à la Défense, dans le VIIe ou dans le XVIe, là où il y a sûrement plus de responsabilité au mètre carré. Et puis on en parle, on réfléchit et on se rend compte que notre génération est sur une ligne de crête. Okay c’est génération précaire… mais avec encore quelques trucs à perdre pour certains et ça fait toute la différence.

D’ailleurs c’est le peu qui nous reste et que tout le monde n’a pas qui a été attaqué : faire la fête, se noyer dans la musique, les rires, les soirées de fin de semaine, l’alcool et autres drogues de synthèse. Mais dans cette même génération il y a celle que chante Rhoff et IAM, la génération sacrifiée pour qui « demain c’est loin ». Les morts avaient encore des possibilités de lendemain en tête, les terroristes je ne crois pas, sinon on ne devient pas kamikaze.

Et là je me rappelle de l’après-Charlie, de toute cette symbolique jamais analysée. Qui a été marcher ? Derrière qui ? Et en quel nom ? Toute la France n’a pas été marcher. Les 30% les plus aisés sûrement, ceux qui ont quelque chose et qui se sont sentis attaqués. Et ils ont accepté de marcher derrière les plus grands terroristes de la planète, ceux qui font des milliers et des millions de morts et qui restent en vie sans jamais se mouiller, pas des types qui se font péter et qui heureusement dépassent rarement les dizaines de morts.

Le 13 si, c’est triste. Mais les manifestants, bien sages, biens tristes du 11 janvier, obéissant à l’injonction présidentielle de commémorer les chantres de la liberté d’expression n’ont pas voulu voir que certains n’ont pas manifesté, que certains ne se sont pas sentis attaqués parce que Charlie et la république ne les ont jamais défendu.

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