A 2 h 03, un gendarme s’écrie : « Il est décédé, le mec ! Là, c’est vachement grave… Faut pas qu’ils le sachent ! »

Le 2 novembre 2014, plusieurs milliers de personnes se sont réunies sur le site du projet de barrage de Sivens pour une marche blanche en hommage à Rémi Fraisse.

Photo: Ulrich Lebeuf / M.Y.O.P
Le 2 novembre 2014, plusieurs milliers de personnes se sont réunies sur le site du projet de barrage de Sivens pour une marche blanche en hommage à Rémi Fraisse. Photo: Ulrich Lebeuf / M.Y.O.P | ULRICH LEBEUF / M.Y.O.P/ULRICH LEBEUF

L’enquête sur la mort de Rémi Fraisse, le jeune manifestant de 21 ans, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme lors des affrontements entre des opposants au projet de barrage de Sivens (Tarn) et des militaires, dans la nuit du 25 au 26 octobre, se révèle de plus en plus embarrassante pour les autorités.

Selon des informations du Monde, les gendarmes ont tout de suite eu conscience de la gravité de la situation face à laquelle ils se trouvaient. C’est ce que révèle unprocès-verbal daté du 29 octobre auquel nous avons eu accès, qui retranscrit les conversations des militaires sur place, enregistrées par la caméra d’un gendarme qui filme les affrontements.

Lors de cette nuit, les militaires, équipés de jumelles à vision nocturne, voient un manifestant s’effondrer juste après le jet d’une grenade offensive, entre 1 h 40 et 1 h 50 du matin. A 1 h 53, un militaire ordonne : « Stop pour les F4 ! Il est là-bas le mec. OK, pour l’instant, on le laisse. » Les F4 désignent les grenades lacrymogènes instantanées (GLI), dont l’usage a été aussi suspendu depuis par Beauvau.

« IL EST DÉCÉDÉ LE MEC ! LÀ, C’EST VACHEMENT GRAVE »

Au milieu des cris, un autre gendarme tente de se rassurer : « C’est bon, il va se relever ! Il va se relever, c’est bon ! » Rémi Fraisse ne se relève pas. Sept minutes passent. A 2 heures, « On y va ! », un peloton fait une sortie pourrécupérer le blessé. Sur procès-verbal, les enquêteurs de la section de recherches de Toulouse relèvent alors que le chef de l’unité demande à un de seshommes « de soutenir ceux qui sont allés chercher le manifestant », sans préciseren quoi cela consiste.

Les militaires ramènent le corps inerte de Rémi Fraisse. « Il respire ou quoi ? », s’inquiète le supérieur. L’infirmier de l’escadron tente alors les gestes de premiers secours. A 2 h 03, un gendarme s’écrie : « Il est décédé, le mec ! Là, c’est vachement grave… Faut pas qu’ils le sachent ! »

Cette dernière phrase prononcée dans le feu de l’action vise les manifestants, selon la thèse avancée par le service de communication de la gendarmerie, contacté mardi 11 novembre. « Il fallait éviter que ceux qui agressaient les gendarmes ne redoublent d’ardeurs en apprenant la mort de Rémi Fraisse. » En aucun cas, affirme-t-on, il ne s’agirait d’une volonté d’étouffer l’affaire, la gendarmerie avançant pour preuve que le parquet a été avisé dans les minutes suivantes et une enquête judiciaire diligentée dans l’heure.

Les rentranscriptions des conversations des gendarmes au moment du décès de Rémi Fraisse jettent cependant une nouvelle ombre dans un dossier où les autorités ont – au minimum – failli dans leur communication. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a notamment été critiqué pour être resté silencieux pendant plus de quarante-huit heures.

lu sur LE MONDE

LA POLICE ENLÈVE ET RETIENT DES MILITANTS CONTRE LEUR GRÉ ET SANS RAISON! ACAB

Une petite histoire édifiante à propos d’un tract de la Caisse de Solidarité : quand la possession d’un écrit politique vous propulse hors-la-loi.

Caisse de Solidarité – Témoins

Un jeune homme nous a récemment contacté pour nous faire part d’une histoire assez incroyable qui mérite d’être rendue publique. Une histoire assez exemplaire des basses méthodes employées par la police quand elle s’occupe de gens ou d’affaires classés « sensibles ».

Garde-à-vue 2.0

Tout commence mardi en fin de journée (le 14 octobre) par un contrôle de la BAC. En sortant d’une camionnette, un homme (appelons le Y) est contrôlé par un policier en civil. Il contrôle son identité et lui demande si il a des stupéfiants sur lui, s’il y en a dans la camionnette. Réponse négative de Y. Manque de chance, le flic trouve rapidement quelques miettes dans la boite à gants. En fouillant un peu plus dans le bordel, il tombe sur un tract de la Caisse de Solidarité ainsi qu’un papier avec une adresse mail et un mot en dessous. Le condé et ses collègues lisent attentivement le tract. « Vous êtes anti-flic ? », « Non ce n’est pas à moi, ce n’est pas ma camionnette ». Les dénégations de Y n’y font rien et les flics l’embarquent direction le commissariat de Villeurbanne.

Et là, c’est parti pour une garde-à-vue de 36h. Mais une garde-à-vue d’un genre un peu nouveau. Ce qui cloche, c’est qu’il n’y a rien contre Y, aucun chef d’inculpation n’est retenu à son encontre. Juridiquement on ne lui reproche rien. En fait pendant deux jours, des flics le retiennent enfermé dans une salle du comico et passent leur temps à lui poser toutes sortes de questions. Y ne croise pas d’autres gardés-à-vue. Aucun droit ne lui est notifié, le procureur n’est pas prévenu. Il ne peut pas prévenir d’avocat ni voir de médecin. Y est aux mains de la police pendant 36h mais sans véritable statut juridique. Il est juste retenu contre son gré. Personne ne sait qu’il est là. Il n’est pas amené en cellule, comme dans n’importe quelle garde-à-vue classique, mais reste enfermé dans la même salle d’interrogatoire au sous-sol. Il dort deux nuits dans cette petite pièce composée d’une table et de chaises [1]. La lumière est constamment allumée, il n’a pas accès à l’interrupteur qui se trouve au dehors.

la suite sur REBELLYON

UNE ANALYSE DU MOUVEMENT ETUDIANT AU QUEBEC

Une analyse du mouvement étudiant au Québec
Le collectif de débrayage propose ses analyses et réflexions critiques sur le mouvement étudiant qui agite le Québec en 2012.

 

Un mouvement de révolte éclate au Québec en 2012 avec une grève étudiante et des manifestations populaires. « Du 13 février au 4 septembre 2012, le Québec est transfiguré : sept mois de grève étudiante, culminant avec la résistance aux mesures d’exception, la marée anonyme des casseroles et les émeutes quotidiennes », décrit le collectif de débrayage. Le livre collectif sur ce mouvement, intitulé On s’en câlisse, insiste sur la grève elle-même comme moyen et comme fin. Le mouvement dépasse le cadre de la question étudiante, même si le conflit est provoqué par une hausse des frais d‘inscription à l’université. La morgue du pouvoir et la créativité de ceux qui luttent déclenchent alors un mouvement d’ampleur. Ce mouvement de révolte demeure imprévisible et spontané.

Depuis 2011 et le « Printemps arabe », le vent de la révolte balaye les gouvernements. Dans ce contexte l’analyse du Collectif de débrayage assume sa subjectivité. « C’est de là que ce livre porte le regard, de cet œil résolument amoureux de la grève, résolument fasciné par ses effets et irrémédiablement partisan de ses faits d’armes », indique le collectif de débrayage. La grève précipite les choix individuels et construit un sentiment de puissance collective. La grève bloque la machine sociale et permet une démobilisation générale. La grève attaque les dispositifs de contrôle et brise les séparations entre les êtres humains.

Le mouvement au Québec dispose déjà de ses livres d’histoire et de ses commémorations qui visent à désamorcer la charge créatrice du mouvement, alors réduit à un simple exercice de citoyenneté. Le caractère destructeur de la grève et ses coups portés contre l’ordre social demeurent éludés. Mais il semble indispensable d’écrire une histoire de la grève de 2012 pour penser les mouvements à venir et ne pas avoir chaque fois à recommencer à zéro. « Pour que même des années plus tard, les désirs révolutionnaires puissent recueillir des étincelles dans la cendre des défaites », précise le collectif de débrayage. Contre la personnalisation politique, les auteurs du livre assument une démarche anonyme et collective. Étudiants, travailleurs et chômeurs, ils se définissent avant tout comme grévistes.

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Ceci n’est pas une bavure. 2000-2014 : 127 personnes tuées par la police française

Deux articles tirés du dernier numéro de la revue Z sur Venissieux, qui ressort à l’occasion de la mort de Rémi Fraisse tué par la police.
Z8_Ceci n’est pas une bavure
Z8_Recensement 2000-2014

En 2013, au moins onze personnes ont été tuées au cours d’une opération policière. Le constat est le même qu’en 1983 : dans la très grande majorité des cas, les victimes sont des héritiers de l’immigration. Ni dérapages fortuits ni bavures, ces meurtres sont l’aboutissement d’une violence quotidienne exercée au nom du maintien de l’ordre. Face à cet état de fait, certains s’organisent pour le faire reconnaître et enrayer la machine. État des lieux depuis les Minguettes et ses alentours. (Extrait de la revue Z n°8, Vénissieux)

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Le recensement suivant a été réalisé par des historiens, des collectifs militants et à l’aide de coupures de presse. Il est ici fait état – de manière nonexhaustive malheureusement – des 127 personnes tuées lors d’interventions policières ou par des policiers et des gendarmes en civil entre 2000 et début 2014. En parallèle, des indications quant aux évolutions des dispositifs et armements policiers sont données. Cette chronologie ne fait en revanche pas mention des personnes qui décèdent de façon suspecte en prison et en centre de rétention. (Extrait de la revue Z n°8, Vénissieux)

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Mort de Rémi Fraisse : l’Etat a bien menti, selon Mediapart

Dimanche 26 octobre, quelques heures après la mort de Rémi Fraisse sur le site du futur barrage de Sivens, « l’Etat sait déjà tout ou presque du drame, mais va choisir de feindre l’ignorance et de minimiser pendant 48 heures », affirme Mediapart (articleà lire ici). Selon son journaliste, Michel Deléan, qui a reconstitué le drame après avoir pu prendre connaissance de « plusieurs témoignages de gendarmes présents sur place » et « recueillis dès le lendemain pour les besoins de l’enquête judiciaire », « les gendarmes n’étaient pas en danger » et c’est bien une grenade offensive, une arme militaire datant de la guerre de 1914-18, qui a été lancée sur le jeune homme. Plusieurs gendarmes ont reconnu l’« avoir vu tomber » et « avoir compris immédiatement ce qui venait de se passer ».

« Très vite, en tout cas, vers 2 heures du matin, la zone a été éclairée au projecteur, et le corps de Rémi Fraisse récupéré, poursuit notre confrère. Et en langage militaire, il a été “rendu compte” immédiatement au commandant d’escadron, et donc au préfet, au procureur, puis aux ministres de tutelle (Intérieur et Justice). »

Pour justifier de l’existence d’un « mensonge de l’Etat », Mediapart fait état d’une information inconnue jusqu’ici. Un premier examen médico-légal a été pratiqué sur Rémi Fraisse « deux heures à peine après sa mort dans une morgue d’Albi », affirme le site d’information, qui soutient également que celui-ci a « conclu immédiatement à un décès provoqué par une explosion ». Un constat pleinement confirmé par le rapport de sept pages des médecins légistes de Toulouse, que notre confrère cite longuement et résume ainsi :

« Le jeune homme a eu une partie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière arrachées par l’explosion, et il est certainement mort sur le coup. »

Révélation après révélation, le pouvoir apparaît bien « comptable de ce drame ».Les demandes de démission du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, n’en paraissent que plus fondées.

lu sur POLITIS

[LYON] Répression de la manif anti répression

Les manifestant·e·s ont été encerclé·e·s sur la place du pont et empêché·e·s d’aller à Bellecour ou ailleurs, la police encercle le quartier !

Une demi-heure plus tard les flics chargent !! Les manifestant·e·s se dispersent et se retrouvent place Saint-Louis pour repartir en manifestation sauvage.
Maj 21h08 : une quinzaine de personne ont été arrêtées et emmenées en garde à vue.
Màj 22h00 : ajout de photos de la manifestation
Màj 22h50 : les 16 personnes en garde à vue vont y passer la nuit. Motif : rassemblement illégal + dégradation de biens publics + incendie volontaire

La police s’est mobilisée en force cet après-midi en prévision du rassemblement contre les violences policières. On compte déjà une quinzaine de car de CRS garés à différents endroits du quartier.

A 18h00 : Entre 80 et 100 personnes présentent au rassemblement contre les violences policières place du Pont. Forte présence policière cet après-midi en prévision : une quinzaine de car de CRS garés à différents endroits du quartier.
Les manifestant·e·s ont étés encerclé·e·s sur la place et empêché·e·s d’aller à Bellecour ou ailleurs, la police encercle le quartier !

Une demi heure plus tard les flics chargent !! Les manifestants se dispersent et se retrouvent place Saint-Louis pour repartir en manifestation sauvage.
Manif sauvage réprimée et bloquée a Jean-Jaurés !
Des arrestations se font dans les ruelles alentours (au moins une dizaine d’arrestations…..)
Des manifestant ont été encerclés à l’angle de la rue Montesquieu , environ une quinzaine qui se font embarquer dans un bus de flics après avoir subi un contrôle…

P.-S.

N’hésiter pas à envoyer des complément d’info et des photos à contact@rebellyon.info

Si vous avez des infos sur les arrestations contacté la caisse de solidarité :
caissedesolidarite@riseup.net
06.43.08.50.327

lu sur http://rebellyon.info/Repression-de-la-manif-anti-repression.html

Un communiqué de la ZAD de Rouen.

Alors que les cabanes se multipliaient et que les occupants se faisaient plus nombreux, qu’hier les lycéens nous retrouvaient sur la place occupée,  Yvon Robert et la mairie socialiste ont décidé d’expulser violemment la zad de Rouen.
4 h00 cette nuit, une quinzaine de fourgons de CRS débarquent. Après des sommations inaudibles et expédiées, les CRS ont matraqué et gazé pour nous faire quitter les lieux et nous tenir à distance. L’un des nôtres, perché dans un arbre et installé sur une plateforme a alors été délogé et emmené. Pas de nouvelle pour l’instant.

L’ordre socialiste est revenu sur la place.

Nous n’abandonnons pas. Pour Rémi et pour toutes les ZAD.

<p><a href= »http://vimeo.com/111186474″>Expulsion de l’occupation de la place du palais de justice</a> from <a href= »http://vimeo.com/user33856879″>les ogres</a> on <a href= »https://vimeo.com »>Vimeo</a&gt;.</p>

Les militants parfaits existent-ils ?

Voilà un bon moment que je veux écrire cet article. Mais de peur de donner du grain à moudre à nos détracteurs, de peur de laisser entendre qu’il faut cesser de s’indigner contre les propos intolérants, même intra-militants (alors que ce n’est pas du tout mon but), je ne l’ai pas encore fait. Pourtant, plus le temps passe et plus je me dis qu’il faudrait que nous, militants, nous nous interrogions sur notre intransigeance. Surtout celle que nous avons entre nous.

Je ne vais pas le cacher, les raisons qui me poussent à écrire cet article sont les deux derniers gros événement de twitter : la dénonciation des propos de l’elfe qui a tenu des propos problématiques au sujet des neuroatypiques et l’indignation de beaucoup de féministes qui ont appris que le projet crocodile allait sortir en livre papier (et donc que son auteur allait être rémunéré à partir de témoignages de femmes).

Dans ces deux cas, nous avons deux militants qui tentent autant que faire se peut de se remettre en question et de lutter contre les injustices qui sont présentes dans notre société. Ces deux personnes ont essuyé beaucoup d’agressivité. À tort ou à raison, je ne saurais le dire, mais j’ai été personnellement affectée de voir que des personnes que j’estime et que j’admire se faire ainsi exécuter sur la place publique virtuelle que peut être twitter. Je ne dis pas qu’il était inconvenant de relever leur attitude et/ou leur propos. Interroger leur manière d’agir est nécessaire pour faire de notre groupe militant un endroit safe et de notre lutte un combat efficace. Mais une fois n’est pas coutume, je m’interroge non pas sur le fond, mais sur la forme.

la suite sur EGALITARISTE

Manifeste de l’armée insurrectionnelle d’Ukraine (1er janvier 1920)

A tous les paysans et ouvriers de l'Ukraine ! A transmettre par télégraphe, par téléphone, ou par poste ambulante, à tous les villages d'Ukraine ! Lire dans les réunions des paysans, dans les usines et dans les entreprises !

Frères travailleurs !

L'armée insurrectionnelle de l'Ukraine a été créée pour s'élever contre l'oppression des ouvriers et paysans par la bourgeoisie et par la dictature bolchevique-communiste. Elle s'est donnée pour but la lutte pour la libération totale des travailleurs ukrainiens du joug de telle ou telle autre tyrannie et pour la création d'une véritable constitution socialiste à nous. L'armée insurrectionnelle des partisans makhnovitsia combattu avec ferveur sur de nombreux fronts pour atteindre ce but. Elle termine actuellement victorieusement la lutte contre l'armée de Dénikine, libérant une région après l'autre, partout là où existaient la tyrannie et l'oppression.

Beaucoup de travailleurs paysans se sont posés la question: comment faire? Qu'est-ce qu'on peut et qu'est-ce qu'on doit faire? Comment se comporter en face des lois du pouvoir et des organisations, etc....?

A ces questions, l'Union ukrainienne des travailleurs et paysans répondra plus tard. Elle doit, en effet, se réunir très prochainement et convoquer tous les paysans et ouvriers; tenant compte du fait qu'on ne connaît pas la date précise de cette assemblée que réaliseront les paysans et ouvriers et où ils auront la possibilité de se réunir pour discuter et résoudre les problèmes les plus importants de nos paysans et ouvriers, l'armée des makhnovitsiconsidère de publier le manifeste suivant :

Sont annulées toutes les dispositions du gouvernement Dénikine. Sont annulées aussi les dispositions du gouvernement communiste qui vont à l'encontre des intérêts paysans et ouvriers. Les travailleurs devront résoudre eux-même la question: quelles sont les dispositions du gouvernement communiste qui sont néfastes au intérêts des travailleurs?

  • Toutes les terres appartenant aux monastères, aux grands propriétaires et autres ennemis, passent aux mains des paysans qui vivent seulement du travail de leurs bras. Ce transfert doit être défini dans des réunions et par des discussions du paysannat. Les paysans devront se rappeler et tenir compte non seulement de leurs intérêts personnels mais aussi des intérêts communs du peuple travailleur, opprimé sous le joug des exploiteurs
  • Les usines, les entreprises, les mines de charbon et autres moyens de production deviennent la propriété de la classe ouvrière entière, qui en assume la responsabilité de direction et d'administration, en incite et développe avec son expérience le développement et cherche à réunir toute la production du pays en une seule organisation.
  • Tous les paysans et tous les ouvriers sont invités à constituer des conseils libres de paysans et ouvriers. Seront élus dans ces conseils seulement les ouvriers et paysans qui prennent une part active à une branche utile de l'économie populaire. Les représentants des organisations politiques ne pourront point participer aux conseils ouvriers et paysans, parce que cela pourrait nuire aux intérêts des travailleurs eux-mêmes.
  • On n'admet pas l'existence d'organisations tyranniques, militarisées qui vont à l'encontre de l'esprit des travailleurs libres.
  • La liberté de parole, de presse et de réunion est le droit de chaque travailleur et n'importe quelle manifestation contraire à cette liberté représente un acte contre-révolutionnaire.
  • Sont annulées les organisations de la police; à leur place on organisera des formations d'autodéfense, qui peuvent être crées par les ouvriers et paysans.
  • Les conseils ouvriers et paysans représentent l'auto-défense des travailleurs. Chacun d'eux doit donc lutter contre n'importe quelle manifestation de la bourgeoisie et des militaires. Il est nécessaire de combattre les actes de banditisme, de fusiller sur place les bandits et les contre-révolutionnaires.
  • Chacune des deux monnaies soviétiques et ukrainienne doit être acceptée à l'égale de l'autre: on punira tous les contrevenants à cette disposition.
  • Reste libre l'échange des produits du travail ou du commerce de luxe, toujours quand il n'est pas administré par des organisations paysannes et ouvrières. On propose qu'un tel échange se fasse entre tous les travailleurs.
  • Toutes les personnes qui s'opposeront à la diffusion de ce manifeste, seront considérées comme contre-révolutionnaires.

 

Mathieu Rigouste : « La mort de Rémi n’est pas une bavure, c’est un meurtre d’Etat »

Mathieu Rigouste, militant, chercheur en sciences sociales, travaille à disloquer les mécanismes de domination. Dans La Domination policière (2013), il avance que « la violence policière est rationnellement produite et régulée par l’Etat ». Selon lui, les zadistes du Testet sont face à une « contre-insurrection policière », qui peut dériver en « guerre de basse intensité ». Il distille une lecture iconoclaste des événements qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse. Entretien.

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Des gendarmes au Testet © Metronews

 

Aparté.com : Place du Capitole, lors du premier hommage à Rémi Fraisse, on lisait « la police assassine » sur une banderole. Comment caractérisez-vous la mort de Rémi Fraisse ?

Mathieu Rigouste : Cette banderole disait « Zied et Bouna (27 oct 2005), Timothée Lake (17 oct 2014), Rémi Fraisse (26 oct 2014), RIP, La police assassine, Ni oubli ni pardon !». Parce que ce 27 octobre, c’était l’anniversaire de la mort de Zied et Bouna à Clichy-sous-Bois en fuyant la police, qui déclencha la grande révolte des quartiers populaires de 2005. Parce qu’une semaine avant le meurtre de Rémi, le 17 octobre, c’est Thimothée Lake qui a été tué par la BAC à St-Cyprien (Toulouse), dans une supérette et dans l’indifférence quasi-générale.

« La police distribue la férocité des classes dominantes »

C’était exactement 53 ans après le massacre policier du 17 octobre 1961, durant lequel la police parisienne tua plusieurs dizaines d’Algériens en lutte pour la libération de leur peuple. La propagande de l’Etat et des médias dominants produisent une histoire « nationale » et officielle qui permet de légitimer le fonctionnement de cette violence industrielle.

Dans le cas de Rémi, La Dépêche du midi a ouvert le bal des mythomanes en publiant cette histoire de corps retrouvé dans la forêt, laissant planer l’idée que la police n’avait rien à voir là-dedans, voire même qu’elle l’avait recueilli. Mais nous pouvons démontrer collectivement, par la contre-enquête populaire et des contre-médias auto-organisés que la police assassine régulièrement, que sa violence est systémique, systématique et portée par des structures politiques, économiques et sociales. La police distribue la férocité des classes dominantes.

LA SUITE SUR APARTE

La CGT paye les 130.000€ de travaux de son secrétaire général Thierry Lepaon

Selon le Canard Enchaîné à paraître demain, les travaux de rénovation de l’appartement de fonction de Thierry Lepaon, numéro un de la CGT, ont coûté 130 000 euros au syndicat.

Thierry Lepaon CGT

«On n’a pas osé le loger à Clichy ou à Aubervilliers», avoue au Canard Enchaîné Éric Lafont, trésorier de la CGT et chargé de trouver un logement à son secrétaire général, Thierry Lepaon. Originaire du Calvados, ce dernier souhaitait trouver une habitation similaire à celle qu’il occupait là-bas… une maison isolée, entourée de verdure. Un type de bien difficile à trouver dans le centre de Paris. Résultat: Lepaon a opté pour «une résidence de standing, à deux pas du château de Vincennes», écrit le Canard Enchaîné.

Le président de la CGT ne s’est pas contenté de choisir son nouveau domicile dans les beaux quartiers, il a également décidé d’entreprendre des travaux de rénovation dans le domicile. Une addition qui aurait pu être encore plus élevée si l’on en croit le devis initial.

Dans le devis publié intégralement par le Canard Enchaîné, on constate que Thierry Lepaon s’était ajouté une liste de décorations et d’équipements électroménagers complémentaires, pour la modique somme de 37.661 euros. Dans cette liste, on trouve un home cinéma et une cave à vin (sur lesquels Lepaon a finalement dû faire une croix), télévision dans chaque chambre, lave-vaisselle, machine à café…

Le loyer de cet appartement de 120 mètres carrés situé le long du bois de Vincennes, près de Paris, est de 2.000 euros, selon le Canard Enchainé, ce qui est peu pour cette surface.

Ce goût des beaux quartiers n’est pas une nouveauté pour les dirigeants de la CGT : Thierry Lepaon est le quatrième dirigeant du bureau confédéral de la CGT à avoir choisi de s’installer à proximité du bois de Vincennes.

Sources : Le Canard Enchainé / Le Journal du Siècle

Dear Kenza

Salut Kenza,

On se connaît pas hein, tu pardonneras ma familiarité, mais t’es une blogueuse, y’a ta vie tout partout étalée, alors j’ai l’impression de te connaître, ta famille, ta vie privée, tes déménagements, ton taf, je pourrais écrire ta biographie, hésite pas si t’as besoin, je suis pas chère et je fais ça bien.

Moi les blogueuses modes, j’ai vraiment du mal, avant y’avait les mannequins et les célébrités, ca suffisait déjà à faire de jolis portes manteaux normés pour les marques et leur business, quand j’étais ado, pas de blogueuses mais on voulait toutes une doudoune Chevignon quand même, le marketing marchait. Et puis des nanas se sont mises à écrire sur leurs fringues et sur leur rouges à lèvres, et les marques ont marché, alors les nanas se sont toutes mises à écrire sur leurs fringues et sur leurs rouges à lèvres, c’est devenu l’étape qui précède le casting en télé réalité, on est blogueuse mode comme on est chroniqueuse à Télé Matin, on a du standing, de l’audience, et puis la thune, qui pousse à foutre son nom sur des montres moches ou sur n’importe quoi. On a pas encouragé trop les nanas à avoir des blogs de littérature, d’actualité ou de politique tu remarqueras, ce qui marche, c’est la beauté ou la cuisine, la salle de bain ou la cuisine, tout ça pour ça.

Y’a une évolution, et toi tu es en plein dedans, c’est le blog lifestyle. Tu nous montres plus ta penderie Ikea et tes trouvailles à la braderie, tu nous vends carrément ton mode de vie, tu poses des filtres jolis sur tes vacances de rêve ou sur ton appart cosy du Marais, ta famille, ton mec, tes ami-es, tous sont les satellites de ta marque, c’est la Kenza Holding International du style. Vu de chez moi, ca fait surtout de la peine, et c’est poseur et vulgaire, mais chacun son truc. Et on ne sait pas trop pourquoi, parce que t’as pas tellement de talent d’écriture ou de photo, mais ca fonctionne, t’as donc des talents, tu t’en sers, bien joué. Et puis faut dire que t’es bien née, avec un réseau qui permet les plus jolis contrats et les rencontres les plus fructueuses. Ca aide. Ca doit être vachement plus compliqué d’être blogueuse lifestyle quand tu vis en HLM à Tourcoing. Enfin ca doit demander beaucoup plus d’imagination quoi.

Bref, c’est pas ma came, mais je ne suis pas mieux que les autres, je regarde, je critique, je visite. Je vais pas faire la révolution pour l’interdiction du haul, je vous laisse faire votre truc tranquille, après tout, si des entreprises bouffonnes sont prêtes à mettre 5000 balles dans trois photos de vous en train de bouffer des boulettes dans un restaurant à la con, qui suis-je pour objecter. Je me prends à rêver qu’après la révolution, comme on dit dans le jargon, tu verras la lumière, que tu renieras le capitalisme et ses œuvres, que tu feras ton retour à la terre pour y faire pousser de la lavande médicinale. Mais là aussi tu serais capable d’en faire un onguent trop hype pour pointes sèches et de le vendre sous le manteau à des bourgeoises déprimées. Va falloir re-éduquer tout ca.

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Y’a quand même un moment où tu pousses le bouchon un peu loin. Aujourd’hui par exemple, tu collabores avec la marque Ralph Lauren. Tu poses sur instagram avec un joli bonnet RALPH de la collection dédiée à aider les patient.es atteint.es de cancer. Et tu penses à ta vie. Aux malades. A ce que ton cœur désire. Et tu te fends d’un petit commentaire bien inspiré : « Cette année je promets de me donner plus de temps pour mes projets personnels (prendre le temps de passer mon permis, m’acheter un appartement) sans oublier mes objectifs professionnels. ». Tu vois, t’es quand même en train de faire de la communication autour d’une putain de maladie, le cancer, et plus particulièrement le cancer du sein, cette horreur qui décharne les poitrines et qui fait couper les seins, qui fait crever les mamans et les amantes. Pas un rhume, un mal qui t’oblige à te faire injecter de la merde radioactive dans les veines, qui te fait vomir, qui te force à arrêter de bosser, à perdre tes revenus, ta vie sociale, qui pèse sur tes épaules mais aussi sur les moyens et sur le moral de ta famille et de tes proches.

Alors tu vois, les malades du cancer, et plus particulièrement les malades du cancer du sein, je suis sure qu’ils.elles kifferaient pouvoir prendre le temps de s’acheter un putain d’appartement dans le putain de quartier le plus cher de Paris, je suis même sure qu’elles kifferaient avoir les sous et le temps pour mettre des bonnets moches et roses et pour se foutre sur Instagram avec, mais la réalité c’est qu’elles te gerbent dans la capuche et qu’elles t’étouffent avec. Chère Kenza, quand on a la chance d’être privilégiée comme tu l’es, quand on met sa vie en scène pour son audience, pour son public, on pense à qui on s’adresse, vois tu. Et là, c’est très clair, t’en as rien à foutre des malades, tu leur pisses à la raie, ce qui t’intéresse c’est d’avoir l’air cool en néon rose et d’avoir du like sur tes réseaux sociaux pour pouvoir revendre plus cher ta prochaine prestation de social media style and design and ta mère expert.

T’en as rien à claquer de l’état des hôpitaux en France, du salaire qui perd 2/3 de son montant quand t’es en longue maladie, t’en as rien à foutre des cathéters qui arrachent la peau, de la prévention et des camions à mammo. Toi tu vas t’acheter un appartement et passer ton permis, et après tout pourquoi pas, fais le, j’en ai rien à foutre, vis ta vie loin de la mienne, tant mieux. Mais putain, arrête de faire semblant d’être impliquée, cesse la posture de Lady Di de la blogo, tu veux des tunes et de la notoriété, la prochaine étape c’est quoi ? aller serrer sur ta blouse Fendi des bébés morts d’Ebola ? Sans déconner pour qui tu te prends, à quoi tu sers là, avec ton bonnet de merde et ton commentaire indécent sur ta vie trop belle, sur le fait de prendre du temps pour toi alors que les malades n’en ont pas ? A quoi tu sers meuf ? A rien. Voilà.

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