« L’élection présidentielle n’aura pas lieu. »

« L’un d’entre eux n’hésite pas à nous lire un passage d’un vieux texte autonome de 1990 qu’il tient en main  : « On pourra donc parler d’un mouvement autonome réellement constitué en force sociale active le jour où l’absence de tout exutoire politique à la puissance sociale des autonomies poussera les individus dépossédés à entrer dans une phase de désobéissance sociale massive, transgressant un à un les interdits du capitalisme. Pour la société politique en crise, l’heure de l’affrontement aura alors sonné. » Il conclut, sentencieux : « L’élection présidentielle n’aura pas lieu. » »

extrait d’un article de lundi.am

Démocrature

cazeneuve+ canon à eau-copie

Les gens intelligents le disent et le font répéter par leurs mainates médiatiques : nous ne sommes pas en dictature, ici c’est l’État de droit et quiconque émet un doute sort du cadre démocratique et fait le jeu des terroristes. En face, donc, c’est le terrorisme et les casseurs. Et c’est un peu pareil, d’ailleurs,casseur, manifestant, terroriste, preneurs d’otages, on s’y perd : Gattaz, celui qui a gagné l’appel d’offre sur l’État, le dit sans détour : la grève, c’est la terreur, et les terroristes qui font perdre de l’argent aux groupes pétroliers ou qui perturbent le droit des affaires dans la rue, il faut les traiter comme ils le méritent. Dégagez-moi tout ça. C’est lui qui possède les droits sur l’État© et il entend bien les faire respecter. Il n’a pas trop de problème d’ailleurs, ses chargés d’affaire ont été bien formés et s’appliquent avec zèle à adapter son acquisition aux besoins de l’entreprise, ce qui doit être le seul objectif de l’équipe. Le contremaître Valls a confié à sa chef de produit El Khomri la rédaction d’un réglement intérieur que le responsable de la sécurité Gazeneuve se charge de faire appliquer et de faire rentrer dans les crânes, le tout sous la bienveillante supervision du gérant provisoire Hollande, qui est commis à la communication. Et comme ils ont la culture du résultat, les statistiques sont bonnes. Surtout celles du maintien de l’ordre des affaires : tout va très bien, de mieux en mieux, même. Les chiffres de la productivité sont démocratiquement communiqués avec une régularité admirable: au 15 mai, à Rennes, un des hauts lieux de l’expérimentation du maintien de l’ordre en mode militaire, le petit monsieur Gazeneuve annonçait, fier de lui, plus de 1300 interpellations, et les responsables ne manquent jamais de mettre en avant toutes les condamnations, depuis, les choses vont encore mieux, Vinci va peut-être même pouvoir ajouter une prison à son futur aéroport pour parquer tout le monde dans le bocage nantais. Peu importe les chefs d’accusation, peu importe l’identité des gueux qui ont été courtoisement pris en charge par CRS ou Gendarmes mobiles, que chacun doit féliciter et que personne ne déteste. Manuel Valls le dit et le répète : n’y a aucune consigne de retenue face aux « casseurs » : un « casseur », ça casse, ça n’a pas vraiment d’identité, encore moins d’idée. C’est un ennemi intérieur, un terroriste, son sort, c’est l’écrasement.

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Bouteldja, ses « sœurs » et nous

« La sororité ne se décrète pas au nom du sang, elle se construit politiquement. « 

Riot in a cell block – Par Alèssi Dell’Umbria

Après la manif du 14 juin, j’insinuais que bientôt nous devrions manifester à l’intérieur d’une fan-zone… Et quelques jours après, ce fut la lamentable promenade en cage Bastille-Bastille le long du canal de l’Arsenal…

Le principe de la clôture est de toutes façons constitutif de ce monde -le capitalisme prend son essor à partir de la procédure dite des enclosures, Marx et Luxemburg en ont suffisamment parlé. Et un monde fondé sur l’appropriation privative ne peut penser le social autrement qu’en terme de clôture. L’occupation de l’espace extérieur, dit public, ne peut se concevoir, dans cette perspective dominante, que sous la condition d’une clôture : ainsi les installations sportives sont pensées comme espace clos, qui sert aussi bien à contenir des foules de spectateurs que de prisonniers (du Vel d’Hiv aux stades chiliens). Et si le stade ne peut contenir tous les spectateurs, les autorités font installer des fan-zones comme à l’occasion de l’Euro de football…

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Chaque année, 500 morts au travail : la justice se décidera-t-elle à punir les responsables ?

Chute d’une nacelle, écrasement entre deux wagons, défaut de sécurité sur une coulée d’acier en fusion… Chaque année en France, 500 personnes succombent d’un accident sur leur lieu de travail. Face aux questions des familles des victimes, les directions évoquent la malchance, voire même l’inattention du salarié lui-même, alors que l’organisation du travail ou l’insuffisance de la formation sont en cause. Devant la Justice, les dirigeants d’entreprises s’en tirent souvent à bon compte, dissimulés derrière une système de sous-traitance qui leur permet d’échapper à leurs responsabilités. Les magistrats peinent aussi à considérer ces faits comme une forme de délinquance. Quand cette quasi impunité prendra-t-elle fin ?

« Ce n’est pas la guerre. On ne va pas au travail pour mourir. » Dans leur pavillon de Loon-Plage (Nord), Franck et Valérie Ryckebusch pleurent leur fils aîné, décédé il y a un an. Le 12 avril 2015, l’usine classée Seveso d’Arcelor-Mittal, située dans la commune voisine de Grande-Synthe, en périphérie de Dunkerque, a emporté leur fils Daniel. Embauché par l’agence d’intérim Temis pour le compte de l’entreprise Lamblin, filiale de Colas Rail et sous-traitante d’Arcelor, cet intérimaire manœuvrait les wagons transportant la castine, une pierre calcaire utile au mélange de minerai. Daniel termine son huitième jour de mission quand, à 18h20, il meurt écrasé par deux wagons. Il allait avoir 21 ans. « Dans la ville, ça a foutu un choc, confie sa mère, animatrice pour enfants. À son enterrement, le curé n’avait jamais vu autant de monde. » Titulaire d’un bac-pro chauffagiste avec mention, celui que son père voyait faire de longues études s’était orienté provisoirement dans l’intérim, faute de travail dans sa filière.

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Suite aux succès des interdictions de manifester, le gouvernement les multiplie à l’infini

Comme les 130 interdictions de manifester n’ont pas découragé des centaines de milliers de personnes de défiler contre la loi travail, de s’en prendre aux banques, assurances et autres commerces, de ne pas se laisser tabasser, gazer, nasser par la police sans réaction, le gouvernement a décidé cette fois d’interdire totalement les manifestations. Il était donc juste de voir dans ces premières interdictions la tentation d’empêcher à terme toute forme de contestation et de lutte contre la loi travail et son monde.

Dans ce contexte, la lutte continue.

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Ça pue, camarades sexistes

La manif du 14 juin m’a laissé un goût amer, pas seulement en raison des violences policières et de la manipulation médiatique qui s’en est suivie, mais également parce qu’elle a constitué pour moi une piqûre de rappel de la vivacité de la culture du viol dans nos milieux militants.

Mardi 14 juin, je suis allée manifester contre la loi travail, comme des centaines de milliers d’autres personnes. Arrivée un peu tardivement place d’Italie, en route pour rejoindre deux camarades déjà parti.e.s avec le cortège de tête, je me sens galvanisée par les drapeaux s’agitant à perte de vue dans tous les boulevards confluant sur la place, elle-même noire de monde et rouge d’éclats de rire, le cortège dense, interminable. Au bout de quelques minutes, un slogan vint me cingler les tympans et entamer mon enthousiasme :

C’est Julie qu’il faut baiser, pas les salariés ! [1]

Non contents d’avoir, dans un élan viriliste nauséabond, traité en chœur la ministre du travail de « salope », ou encore d’avoir appelé au viol punitif à son encontre lors de précédentes manifestations [2], ils appellent désormais à s’en prendre également aux femmes « qui couchent avec l’ennemi ». Fantastique. Eh dites, on leur rasera le crâne à la « Libération » aussi ?

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L’envie d’une « vieille » syndicaliste anti-capitaliste de dire merci au cortège de tête.

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MERCI

Le cortège de tête !!!

Il en fait couler de l’encre… Il est sur tous les écrans de télévision, dans tous les journaux, sur toutes les langues de vipères des politiques de tout bord, dans les réflexions d’une partie des sociologues qui tentent d’expliquer « le phénomène »…En mode black blocs (ou pas), décrié, diabolisé car il échappe au contrôle. Ingouvernable, sans étiquette, insaisissable : la Liberté a l’état pur !

Le cortège de tête grandit au fil des manifestations rejoint par ceux que l’on ne pensait pas trouver la. Il inquiète les autorités. Mince alors ! Cela se propage cette affaire ! Alors le gouvernement tente n’importe quoi pour l’isoler, le faire détester par l’opinion publique, le criminaliser…
Puis vient l’incident des vitres brisées de l’hôpital Necker ce 14 juin. Ma colère est monté d’un cran contre le traitement de l’information, contre la récupération par le gouvernement. Ah la belle aubaine pour eux ! Ils ont trouvés enfin une légitimité pour envisager d’interdire les manifestations. Ma colère est devenue rouge comme le sang des manifestants, rouge comme les plaies sur les chairs et dans les esprits.
Je suis rouge de colère devant les méthodes ordurières que l’état utilise pour faire taire le peuple.Quelle indécence ! Indécence d’utiliser la souffrance derrière un hôpital…Indécence de criminaliser quelques personnes (mais qui sont-elles ?…) qui cassent ces vitres alors qu’il prévoit de réduire encore le personnel hospitalier.

Je suis noire de rage devant les démolisseurs du code du travail, devant cette loi, celle de trop ! Celle qui fait déborder la coupe ! Je suis une syndicaliste de toutes les manifs, de toutes les luttes, celle de la base, celle qui ne veut pas de compromission avec le patronat, une anti-capitaliste viscérale. Celle qui soutient le cortège de tête car il porte l’espoir ! Et quand au « détour » d’un slogan je vois des banderoles (« ni loi ni travail »), je dis que c’est dignité de ne pas vouloir se faire exploiter, de ne pas devenir esclave. C’est dignité de refuser ce monde.
Le cortège de tête en mode black blocs ou pas, c’est la Liberté qui grogne, qui cogne, qui se défend. C’est la vie, celle que l’on empoigne !
Alors moi, « vieille » syndicaliste, je remercie tous ceux qui en font partie, je remercie leur courage et leur détermination. Ils réveillent l’avenir.

La Souris Énervée ( de Province mais bientôt a Paris dans le cortège de tête)

Contre la facilité : Sur l’attaque des vitres de l’Hôpital Necker

« Il y a mille raisons de s’attaquer à un hôpital quelconque et à celui-là en particulier, et l’envie brute de se passer de raisons en est une.

Après tout, peu importe que cet hosto porte le nom de Jacques Necker, banquier de profession, puis successivement conseiller des Finances, directeur général du Trésor Royal, directeur général des Finances, Premier ministre des Finances de Louis XVI et j’en passe. Peu importe que ce brave homme se soit remarqué dans son rôle de contre-révolutionnaire en 1789, lorsque les casseurs détruisaient la Bastille pierre par pierre. Peu importe qu’au même moment, il ait repris à son compte toutes les méthodes imaginables pour calmer la populace en furie.

Après tout, peu importe que l’hôpital soit un symbole de l’oppression médicale et de ce que le pouvoir scientifique se permet de faire subir. Peu importe que des milliers de femmes soient traitées comme des machines à reproduire derrière ces grandes baies vitrées, peu importe que des personnes intersexuées soient mutilées à la naissance derrière ces si charmantes plaques de verre. Peu importe que l’hôpital nous arrache chaque année des proches, des compagnon-ne-s en les psychiatrisant et en les internant. Peu importe que les laboratoires pharmaceutiques prolifèrent sur le dos de nos maladies et de celles de nos enfants en profitant de la manne financière de la Sécurité Sociale. Peu importe également que les internes profitent de l’anesthésie de patients et de patientes endormies pour tester sur eux et elles tout un tas de pratiques sans leur consentement.

Après tout, peu importe que l’hôpital soit un lieu de collaboration principal du pouvoir, dans nos mouvements comme tout le reste de l’année, qui balance les individu-e-s qui s’y rendent en croyant obtenir du soin, et qui en sortent avec des menottes. Peu importe qu’il soit également l’endroit où se retrouvent par alternance avec la prison celles et ceux que l’État veut anéantir. »

pour un autre son de cloche que l’unanime condamnation des trois éclats dans la façade de Necker, l’article en intégralité sur NONFIDES

 

Une partie des cégétistes mis en cause par la police

[le préfet de police de paris] Il a également affirmé qu’une « quarantaine de drapeaux CGT étaient mélangés à un nombre élevé de casseurs » qui s’étaient placés au sein d’une « nébuleuse » positionnée en amont du cortège, peu après le départ.

« Il y avait une forme de solidarité, pour le moins passive, avec les casseurs », a-t-il dit, ajoutant que certains syndicalistes tentaient de gêner les interventions des forces de l’ordre, notamment les interpellations.

vu ICI ou l’on peut lire quelques infos en plus sur le passage de la « nébuleuse »

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Ce que j’ai vu à la manifestation du 14 juin

Quelques conclusions :
- Les flics voulaient nous faire vraiment mal. Ils avaient ordre de nous défoncer.
- Un million de personnes dans la rue et les médias nous parlent des vitres d’un hosto
- Nous étions déterminés, forts et solidaires et ce malgré une violence complétement délirante de la part des flics.

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