BOUQUINS #6

Recueil d’histoires vraies dans l’Amérique des années 90, par l’auteur de Fight club « Aujourd’hui on court après l’expérience pour engendrer la fiction », dit il très justement dans l’une de ses nouvelles. Entre observation anthropologique et littérature gonzo.

Roman autobiographique narrant le quotidien d’un addict à l’héroïne de New York à Mexico durant les années 40.

 

 

Essai des années 40 sur l’industrie culturelle et ses effets économiques et sociaux. « Tous se pressent dans la crainte de manquer quelque chose », indispensable à la lecture à l’heure de netflix, youtube, et autre « création de contenu »…

Roman historique sur les traces d’un clerc du XVIème siècle, plongée aux cœurs des bouleversements sociaux, philosophiques, et religieux de ces temps à travers la vie d’un  protagoniste imaginaire mais archétypique.

Roman biographique sur le « rouge-brun » Édouard Limonov, de l’underground soviétique sous Brejnev aux guerres des Balkans, en passant par New York et Paris ou Emmanuel Carrère, le biographe, fréquenta l’olibrius. Intéressant pour comprendre le confusionnisme de Limonov.

Polar social en milieu hospitalier permettant à l’auteur de Football Factory de dérouler une critique au vitriol de la société de classe anglaise.

Roman ayant l’originalité de se dérouler en grande partie dans la scène emo/screamo française début 2000. Celleux qui respirèrent le parfum des caves de bar et de squat, coincé entre une distro de disques obscurs et un chanteur s’époumonant à l’agonie, réveilleront leurs souvenirs en lisant ce livre.

Roman conspirationniste directement et librement inspiré des expériences de la Gauche Prolétarienne, et des trajectoires virevoltante de ses anciens membres. L’auteur fut un poto à Rollin et Debord,  proche de l’antipsychiatrie époque Houri/Guattari, et développe la thèse d’une manipulation des maos de la GP par la CIA pour précipiter l’Europe dans le libéralisme…

 

 

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Alejandro Finisterre, le poète libertaire qui inventa le baby-foot

Tout le monde connaît le baby-foot. Même s’il commence à tomber un peu en désuétude, il y a encore quelques années de ça, pas un bistrot n’en était pas équipé. Et les parties frénétiques moyennant une pièce de deux francs faisaient partie du rituel des cafés, dans les villages comme en ville. Ce qu’on sait moins, c’est que son histoire commença durant la Guerre d’Espagne et qu’on doit, même si sa paternité a été revendiquée par d’autres, son invention à un jeune poète libertaire âgé alors de 18 ans.

462055712_d8fff3a5e2_oAlejandro Campos Ramírez est un jeune galicien originaire de La Corgne, né en 1919 dans un village appelé Finisterre – du latin finis terrae, la « fin de la terre ». Il avait fait le rêve de devenir un jour un grand architecte, mais il n’avait réussi jusque-là à ne se faire embaucher que comme aide-maçon. Il vivait de ça et de quelques corrections de travaux scolaires d’élèves plus jeunes, ce qui lui permettait de payer ses études dans un lycée de la capitale. Mais sa véritable vocation était la poésie, domaine dans lequel il commence à se faire peu à peu connaître sous le nom d’Alejandro Finisterre. Il se fait par la suite embaucher comme apprenti dans une imprimerie. Il se rapproche par la même occasion de cet univers de bohème des artistes qu’il admire, dont le poète républicain León Felipe, de qui il devient proche. Alejandro a 17 ans et se définit comme un anarchiste pacifiste qui aspire à vivre un jour dans un monde où l’être humain n’éprouvera plus le besoin d’être gouverné par quelque autorité que ce soit. Il baignait dans cet idéal, quand éclata en Espagne la Guerre Civile.

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Ce qu’il reste de l’ancien hôtel Colonia Puig, tranformé en hôpital du camp républicain durant la Guerre civile. Il redevint un hôtel sous le franquisme avant de fermer définitivement en mars 1968.

En novembre 1936, la maison dans laquelle il vivait fut touchée par les bombardements. Resté coincé sous les décombres., il en sort salement blessé à la jambe et avec des problèmes respiratoires. Il fut transporté en zone républicaine, d’abord à Valence, puis à l’hôpital de Montserrat. Il resta en convalescence un certain temps dans cet ancien hôtel de luxe réquisitionné pour soigner les blessés de guerre du camp républicain. Il y croisa un nombre important d’enfants blessés ou mutilés. Ce qui le toucha au plus profond de sa chair de libertaire. Bien des années plus tard, en 2004, il le raconta à un journaliste de La Vanguardía de Barcelone :

« Nous étions en 1937. J’adorais le football, mais j’étais devenu boiteux et ne pouvais pas jouer… Et, par dessus tout, je souffrais de voir ces petits garçons, blessés ou amputés, qui ne pouvaient pas jouer au ballon avec les autres enfants… Je me suis dit : s’il existe du tennis de table, il doit bien pouvoir aussi exister du football de table ! Je me suis procuré quelques barres en fer et un charpentier basque réfugié là, Javier Altuna, façonna les petites figurines de bois. Il fit le coffrage de la table en bois de pin je crois, et la balle avec un bon morceau de liège aggloméré catalan. Cela permettait un meilleur contrôle de la balle, de pouvoir la bloquer et lui donner de l’effet… »

LU ET A FINIR DE LIRE  SUR ONCLEFREDO

Aulnay : les journalistes tentent de faire croire que ça se calme, la révolte s’étend

Certains médias se gargarisent que la nuit a été calme à Aulnay-sous-Bois cette nuit. Le Huffingthon Post, 20 Minutes, Sud-Ouest, tous titrent sur une nuit « calme », des émeutes en déclin…

Par contre, un article d’Europe1 vient contredire cette version, qui impute régulièrement ce calme relatif à la présence de François Hollande au chevet de Théo hier. Dans cet article, on apprend que toutes les cités d’Aulnay-sous-bois ont grondé hier mais aussi que la révolte s’est étendue à l’ensemble de la Seine-St Denis.

« Le chat et la souris ». D’une cité à l’autre, on entend des détonations, des tirs de mortiers ou de feux d’artifice, puis les sirènes de la police, puis le calme. Les jeunes se volatilisent aussi vite qu’ils ont surgi en laissant souvent leurs armes artisanales derrière eux.

Les médias n’arrivent même plus à trouver des « grands frères » qui ont envie de calmer les ardeurs des émeutiers. Au contraire :

« Puissance 10 ». Mohamed, 31 ans, un peu lassé de jouer les grands-frères n’a aucune envie de s’interposer entre les émeutiers et la police : « Tant qu’ils ne crament rien dans la cité, on s’en fout. Ils (les policiers) n’avaient qu’à pas faire les cow-boys. Ce qu’ils ont fait au petit Théo, franchement, ils devraient recevoir ça puissance 10. »

On a dénombré aussi des affrontements au Tremblay-en-France, au Blanc-Mesnil, à Clichy-sous-Bois, à Sevran ou à Villepinte… et apparemment même plus loin :

Sur les radios des policiers, les appels s’enchaînent : embuscades, caillassages, départs de feu… Les mêmes scènes d’un bout à l’autre de la Seine-Saint-Denis, avec à chaque fois, s’inquiète un grand frère, le risque d’une bavure.

Ce qu’on sait pour l’instant :

  • 23 personnes auraient été interpellées dans la soirée en Seine-St-Denis.
  • 17 personnes passeront également dans la journée au tribunal de Bobigny pour les affrontements du 6 février à Aulnay (11 mineurs devant le juge pour enfant, 6 majeurs en comparution immédiate).

De nouveaux rassemblements sont appelés un peu partout ce mercredi soir.

lu sur PARIS LUTTES