[Le premier mai à travers le monde] Journée de sabotage et d’actions directes contre ce monde de merde

Cet après-midi du jour du 1er mai à Seattle, une banderole « Raise the minimum rage (A) » a été suspendue dans la quartier très fréquenté du Capitol Hill. Des tracts détaillant l’histoire et la signification du 1er mai ainsi qu’une brève analyse de la gentrification ont été distribués et jetés. Le slogan de la banderole est en référence au débat sur le potentiel réhaussement du salaire minimum à 15 dollars par heure. Un fumigène orange a aussi été allumé. 

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Paris: Des anarchistes s’invitent au cortège anarchiste du 1er mai

Le premier mai est une journée particulière pour les anarchistes puisqu’elle commémore l’exécution des martyrs de Chicago par la justice étasunienne, condamnés à tord pour l’explosion d’une bombe faisant 7 morts dans le camp de la police lors d’une manifestation de masse pour la journée de travail de 8h.

Cette journée est donc dédiée à la mémoire de ces martyrs et est supposée se passer le plus paisiblement du monde en paradant dans de nombreuses villes, drapeaux à la main et camion sono en fin de cortège, afin d’exprimer clairement un puissant sentiment d’indifférence et de passivité face aux exactions de l’État.

Cependant, lors du défilé de Paris, la fête aura été troublée par des éléments indésirables. Le cortège libertaire hétéronome organisé par la FA, AL, la CNT et la CNT-AIT (tendance Gap) aurait été infiltré par des anarchistes. Ces derniers ont fait preuve d’une violence inouïe en attaquant les vitrines d’une banque. Du jamais vu pour les libertaires présents.

La violence, c'est bien quand c'est chez les autres.

« Non seulement ils portent atteinte à la propriété privée, ce qui est inadmissible, mais ils troublent la paix publique, ce qui est encore plus grave ! » confie une manifestante et militante synthésiste encore sous le choc. « C’est totalement contre-productif comme attitude. Nous nous efforçons de faire connaitre l’anarchisme à travers le vente de livres et l’organisation de foires à l’autogestion avec la participations des autorités locales. Ce n’est pas pour voir nos efforts réduits à néant par des squatteurs crasseux et des individus violents qui ne payent aucune cotisation à personne ! C’est à se demander si ce n’est pas la CIA qui les finance. »

Peu après l’attaque de la vitrine bancaire, un évènement plus dramatique se produit. Un agent de la DCRI déguisé en civil pris l’initiative d’aller stopper les fauteurs de trouble. C’est alors que les « hitléro-totos » s’en prirent à lui et le passèrent à tabac. Heureusement le Service d’Ordre de la CNT veille et parvient à extirper le policier des pattes de ses agresseurs. Un membre dudit Service d’Ordre explique que « c’était très dur à voir. Autant de haine chez des individus… J’ai presque cru qu’ils allaient sortir un flash-ball pour lui tirer au visage. C’est un coup à perdre un œil ça. D’autant plus qu’on le connait très bien le Lafon [NdlR – il s’agit du policier en question], il est toujours aux manif’ avec nous. On pourrait presque dire que c’est un intime. »

Le Service d'Ordre syndical défendant les institutions garantes de la paix sociale face aux anarchistes très très méchants.

Après avoir vaillamment sauvé leur camarade des griffes autonomes, la CNT appelle au calme par le biais de leur camion sono: « Les policiers sont des travailleurs comme les autres, arrêtez d’être méchants ou sinon on arrête la manif’ ! »
Aussi surprenant que cela puisse paraître cette déclaration ne fit pas l’unanimité au sein du cortège. Les anarchistes infiltrés étaient peut-être plus nombreux que prévu.

On nous expliquera plus tard que les auteurs de ces violences sont des anarchistes « très très sectaires et très très méchants qui passent leur temps à foutre le bordel un peu partout. Ils invitent même les gens à ne pas participer aux élections que certains d’entre nous utilisent pour promouvoir l’anarcho-légalisme-électoraliste dans le respect des institutions et dans une démarche citoyenne. »

Ailleurs dans le monde il semblerait que de nombreux incidents de ce genre aient aussi eu lieu. Mais faute de cortège rassemblant des organisations libertaires, aucune critique constructive de cette violence aveugle n’aura été faite sur place et personne n’aura pu venir au secours de la police.

Anarcho-Figaro

Article humoristique et volontairement provocateur réalisé à partir des informations données par Paris-Luttes.info sur un sujet grave: La gangrène légaliste et pacifiste en milieu anarchiste.
Solidarité totale avec celles et ceux qui attaquent !

LU SUR AAA

Un premier mai libertaire très agité

Le premier mai libertaire c’est d’habitude l’occasion d’une balade dans l’Est parisien… Cette année, ça a été beaucoup plus tendu. Compte-rendu partiel qui sera complété au fur et à mesure avec les différentes informations rassemblées. Pour tout complément d’information, notamment sur les interpellé-e-s, écrire à paris-luttes-infos (arobase) riseup.net.

Mise à jour 9 h samedi : cinq personnes étaient en garde à vue, trois d'entre elles hier soir sont sorties à 20 h. Trois personnes sont accusées à tort de dégradations, et deux de violence sur agent dépositaire de l'autorité publique.

Acte I : la balade mouillée

Arrivée à place des Fêtes, comme d’habitude, il y a un peu de monde, sans être très massif. Entre 500 et 1 000 personnes. Comme d’habitude, somme toute. 
L’ambiance est assez sympa, bien qu’un peu folklorique comme souvent. Beaucoup de drapeaux noir et rouge et noir. Les orgas sont présentes. La FA a un beau bloc en tête de manif, la CNT, groupée autour du camion a un peu moins de monde que d’habitude. Alternative libertaire est présent plus en queue. Des groupes collent des affiches autour de la manif. Les slogans sont comme d’habitude tournés vers nos ennemis les bourgeois et les flics. « A bas l’état, les flics et les patrons », « Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons« …

En haut de la rue de Belleville, il pleut beaucoup trop, les tracts commencent à fondre dans la main et les afficheurs arrêtent d’afficher. On se dirige tranquillement vers une manif K-Way…

Acte II : Hein quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?

Jusqu’ici c’était tranquille. Arrivée au niveau du métro Belleville, ça se speede d’un coup sans qu’on comprenne vraiment pourquoi [1]
Certains camarades s’appliquent à défoncer une agence du Crédit Lyonnais. 
Lafon, le super flic de la DCRI chargé de l’extrême gauche à Paris, cherche à s’interposer pour arrêter les vilains casseurs. L’imprudent trébuche. Non sans quelques dissensions dans le cortège, il se carapate en courant grâce à une exfiltration par le SO de la CNT.

Passé ce léger incident, on continue à descendre la rue du Faubourg du Temple. Une autre banque est éclatée. Puis c’est au tour de Monoprix de se faire complètement exploser la vitrine. A noter que celle-ci n’a résisté que 6 secondes. Pas très solide. Décidément malchanceuse, c’est encore une banque LCL qui se fait casser sa devanture. Métro Goncourt on voit pour la première fois des robocops, en l’occurrence des gardes mobiles, qui essuient quelques rares jets de bouteilles.

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Le monoprix après le passage de la manif

Acte III : 2e round, retour au calme forcé

Une personne de la CNT prend la parole pour expliquer que la manif ne « pourra pas continuer dans ce climat de violence extrême« . Elle est huée par une partie conséquente de la foule, et pas seulement ceux qui cassaient des trucs.

Pendant ce temps, les flics se positionnent en latéral, avec des tenues anti-émeutes. On sent qu’il y aura plus grand chose de possible.

On se ramène ensuite sur le boulevard Ferry où on s’aperçoit qu’il y a de plus en plus de flics, et notamment des civils qui sont massifs. On avance assez vite et on se retrouve sur le boulevard Richard Lenoir à 200 m de la place de la Bastille. On sent que les flics cherchent des gens pour pouvoir les serrer (sans doute les gens qui ont tapé leur collègue précédemment).

On tourne dans la rue du Chemin vert (trajet déposé à la préfecture) où on stationne pendant 20 minutes sous une pluie battante. On n’aurait jamais dû s’engager dans cette rue, idéale pour une nasse policière. Les flics en ligne forment une prison à ciel ouvert et commencent à faire sortir les gens au compte-goutte. Sauf qu’ils avaient repéré du monde à arrêter et les BACeux plongent sur eux et s’en saisissent.

S’en suit une grande mêlée ponctuée par un gazage. Le groupe est séparé en plusieurs morceaux et une grosse partie se retrouve sur le boulevard Beaumarchais tandis que le reste est encore dans la nasse. La même scène se reproduit plusieurs fois, jusqu’à ce qu’au final il n’y ait plus personne dans la nasse. Au passage les flics ont fait des arrestations. 4 à priori.

Nous sommes ensuite repoussés par les flics et leurs boucliers jusqu’à la place de la Bastille, désespérément vide pour un Premier Mai…


Notes

[1Apparemment selon d’autres sources, le Franprix avant l’arrivée à Belleville avait déjà fait les frais d’une autoréduction puis d’une descente en règle de la vitrine.

LU SUR PARIS LUTTES INFO