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Le Mili fait appel à votre générosité pour financer l’impression de plusieurs milliers de stickers et d’affiches. La situation précaire du collectif, car composé majoritairement de lycéen-ne-s et d’étudiant-e-s rend compliqué la collecte d’une somme importante. C’est pour cette raison que nous vous sollicitons !

Une fois le matos imprimé, nous enverrons à chaque personne ayant contribué des stickers et des affiches par voie postale !

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site du MILI

Marinaleda  : Mythe et réalité du coopérativisme en Andalousie

Ces dernières décennies, l’une des principales victoires des gestionnaires de la domination en Europe, ce n’est pas seulement d’avoir embastillé, parfois même tué, des individus qui avaient osé remettre en cause leur pouvoir dans la période précédente, marquée à des degrés divers par des poussées subversives. C’est aussi d’avoir joué, en partie du moins pour les plus modernisateurs d’entre eux, le rôle d’exécuteurs testamentaires des illusions de la période révolue, en les adaptant aux exigences actuelles de la société capitaliste. Et, en même temps, d’avoir neutralisé, vidé de leur sens, voire occulté, les idées, les conceptions, etc., subversives qui étaient partie intégrante de telles poussées. L’Espagne n’y fait pas exception. L’amnésie entretenue par le pouvoir d’Etat issu du franquisme et, de façon générale, par l’ensemble des Etats européens, ainsi que la faiblesse concomitante de la critique actuelle du capital contribuent à faire passer des vessies réformistes, en particulier celles qui relèvent de l’idéologie alternative, déjà combattue à maintes reprises, pour des lanternes révolutionnaires inédites. Deux facteurs qui expliquent pourquoi des opérations promotionnelles, en Andalousie, de syndicalistes et de politiciens d’opposition, en quête de reconnaissance et de notoriété, puissent être assimilées, à travers l’Europe, à des tentatives de reprise révolutionnaire des terres, renouant avec l’esprit de celles qu’elles existèrent à l’époque de la révolution espagnole, en Aragon. L’objet de la lettre que je diffuse aujourd’hui, datée de l’automne 2013 et que j’avais envoyée à des connaissances séjournant en Espagne, est de contribuer à dévoiler la véritable nature de pareilles impostures.

André Dréan,
Printemps 2015.

 

Cher Z, je comprends ta déception après ton séjour dans la plaine du Guadalquivir, en particulier au village coopérativiste de Marinaleda, la prétendue «  utopie locale  » mise en place il y a des décennies sous la houlette du cacique historique du SOC (Sindicato de Obreros del Campo), Gordillo, maire du bled et député de Izquierda Unida, l’équivalent du Front de gauche en version régionaliste et nationaliste andalouse. Gordillo participe d’ailleurs au gouvernement de la région autonome d’Andalousie aux côtés du PSOE (Partido Socialista Obrero Español). Sa notoriété découle de son double langage et de sa double attitude  : membre de l’institution, il n’hésite pourtant pas à lancer des opérations coups de poing avec ses groupies du SOC, rebaptisé le SAT (Sindicato Andaluz de Trabajadores), par exemple des «  reprises  » dans des supermarchés de la région de Séville et de Cadix avec convocations des journalistes à la clé. Ce n’est pas pour rien que ce malin démagogue est parfois surnommé le Chavez andalou. Avec lequel il entretenait, jusqu’au décès de ce dernier, les relations les plus étroites.

la suite sur NON FIDES

Manifestation du 9 avril, suites et pas fin

Un cortège parisien qui met quatre heures à se lancer depuis la place d’Italie tellement il y a de monde. Des centaines de milliers de personnes dans toute la France. Le tout dans le silence assourdissant des médias. Un mot d’ordre, dans toutes les bouches et sur toutes les pancartes, contre la loi Macron (celle des patrons), mais un autre thème affiché par les centrales syndicales, contre l’austérité. Un manif plan-plan suite à l’asphyxie de ces derniers mois mais l’envie d’en découdre qui revient plus forte que jamais. Récits, images, sons et analyses de cette étrange journée et de ses suites :
- [Photos] Manifestation contre la loi Macron et l’austérité, plus de 130 000 personnes à Paris
- Une journée de mobilisation ne suffira pas !
- Récit d’une journée de lutte contre la loi Macron et son monde
- Manifestation du 9 avril : monte le son !
D’autres articles.

BLACK MIRRO RADIO: LE SALE AIR DE LA PEUR

Ce mois-ci dans le Sale air de la peur, on continue d’esquisser les contours de l’idéologie républicaine en essayant de réfléchir à deux de ses « grands » concepts, l’universalisme et l’assimilation. Sous couvert d’humanisme globalisant, l’universalisme a toujours servi à protéger les privilèges d’une seule catégorie de la population, l’homme bourgeois blanc, en excluant d’abord les femmes et les pauvres puis les personnes racisées. L’assimilation quant à elle sert à fabriquer une figure d’altérité négative : c’était l’espion prussien il y a plus d’un siècle, c’est l’homme musulman aujourd’hui. On s’est appuyé.e.s sur un livre d’Abdellali Hajjat, Les frontières de l’identité nationale, l’injonction à l’assimilation en France métropolitaine et coloniale. Il y fait l’histoire idéologique de l’assimilation et l’histoire sociale des colonies et de l’immigration en France en analysant les pratiques administratives d’accès à la naturalisation. On verra donc que l’assimilation n’est rien de plus qu’un outil de légitimation du pouvoir qui varie selon le contexte économique et politique, faisant le tri entre le bon étranger intégrable et le mauvais, non intégrable.

Podcast : Le sale air de la peur 7
Page de l’émission : Sale air

« NOS LUTTES VOUS ÉMANCIPENT » DERNIÈRE AFFICHE DE L’INTER-LGBT

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Quelques mots rapides sur cette affiche (même si je suis sensé être en pause, car en vacances, tchiiip) :

« nos luttes vous émancipent » : en fait non, vos luttes tournées vers la respectabilité et dont l’enjeu central sont le mariage n’émancipent que les plus aisé.e.s d’entre vous. D’ailleurs, avec une telle image, et sachant qui compose majoritairement vos rangs, qui est précisément ce « nous » qui est émancipé et ce « vous » qui émancipe ?

– on voit aussi l’écueil qu’il y a à demander plus « d’inclusion » et de « diversité » dans un monde LGBT blanc (des classes moyennes et sup), car ça donne des petites catastrophes comme celles-là : un visage noir, sorte de buste républicain, véritable hymne à l’intégration. Or on sait les conséquences pourries de l’intégration sur les racisé.e.s, les queers, les trans les plus précaires.

[ajout pour plus de précisions sur ce point : ce que je veux dire c’est qu’il faut arrêter de vouloir s’intégrer et demander plus de reconnaissance, de visibilité, de « diversité, dans ces milieux parce que soit ça ne sert à rien, soit on récolte des catastrophes de ce genre. Il faut construire des luttes pour les trans et minorités sexuelles racisé.e.s et/ou prolétaires, pauvres, précaires, qui soient pertinentes pour nos situations globales qui dépasse la seule question du genre et de la sexualité. Demander à ces milieux LGBT classe moyenne et sup plus de place, alors qu’eux veulent simplement s’intégrer dans la société, c’est une erreur cette société étant très problématique et dans laquelle on ne peut s’intégrer que par la consommation (être à l’aise en terme de thunes pour pouvoir consommer et vivre sans galères) et l’assimilation (pour les communautés non blanches et les communautés musulmanes). Donc construisons des fronts plus pertinents, inscrits dans la dynamique sociale contestataire plus large et ne quémandons rien là où la bataille est perdue d’avance.]

la suite sur NÈGRE INVERTI

Réflexions sur la critique culturelle

Réflexions sur la critique culturelle
Le journalisme culturel semble largement désuet. Pourtant, la critique demeure indispensable pour permettre le partage d’une sensibilité artistique.

 

Le journaliste Éric Loret propose une réflexion sur la critique d’art, de cinéma, de littérature dans son Petit manuel critique. L’ancienne critique professionnelle et institutionnelle, avec les revues spécialisées, voit son lectorat s’effondrer sans qu’il se reporte sur l’Internet. « Tout exercice critique dans les « vieux médias », désormais perçus comme institutionnel, se retrouve englobé dans une défiance politique générale et, au même titre que celle-ci, vilipendé », observe Éric Loret. Les renvois d’ascenseur entre critiques et les conflits d’intérêt entre l’industrie des médias, de la production et de l’édition expliquent un légitime dénigrement.

Mais la critique sur les blogs, les forums et les réseaux sociaux reprend les travers de la critique traditionnelle qui distribue les bons et les mauvais points selon des critères basiquement personnels. La prise de parole prime sur l’écoute. Plutôt que cet égotisme culturel, une critique universelle doit être ravivée. « Une critique de tous, avec tous, donc, et ayant en vue une même œuvre : le monde », propose Éric Loret. Le plaisir esthétique doit se tourner vers la conciliation et la communion plutôt que vers la séparation et l’indifférence. Le philosophe John Dewey insiste sur une philosophie esthétique qui renvoie à l’expérience ordinaire. La critique doit permettre aux individus de communiquer leur sentiment, leur perception et leur représentation du monde. La perspective de communiquer son sentiment fait partie du plaisir esthétique. L’expérience esthétique ne peut pas se réduire à une jouissance solitaire.

Le philosophe Jacques Rancière insiste sur le « partage du sensible ». Il propose une démocratie des intelligences égales, une « communauté inédite d’individus cherchant les moyens de se joindre à travers la forêts des signes et des formes, une communauté constituée au risque de trajets et de rencontres multiples sous le signe de l’égalité ». le spectateur artiste n’est pas un simple consommateur mais doit être incité à la discussion et au désaccord.

 

 

É. Loret, Petit manuel critique

la suite sur ZONES SUBVERSIVES

On fait tou-te-s des erreurs.

Projet Crocodiles, Polémique…

Ce matin j’ai vu tourner CET ARTICLE.
Je n’ai pas lue toute la polémique, mais en voyant le dessin j’ai compris de suite et je me suis dit (avant même de lire l’article) « OUPS il a déconné… »
Puis j’ai lu l’article, ça m’a suffit.
Il est écrit par une personne concernée.
Je connais un peu Thomas Mathieu, je connais un peu le milieu de la bd, je connais un peu le milieu féministe et j’aimerai donner mon avis sur tout ça.

Je suis féministe.
Plutôt à tendance intersectionnelle (tiens marrant, google ne connait pas ce mot, y’a vraiment du boulot.)
Je considère que la parole des concerné-e-s est essentielle.
Je considère que les alliés c’est super, qu’ils ne doivent pas prendre la place des concerné-e-s, mais que c’est pas forcément évident de se déconstruire.

Je voudrais rétablir quelques vérités.

J’ai lu « il se fait du fric sur le dos des victimes du sexisme, c’est intolérable! »
Non. Il se fait du fric sur le dos de personne, déjà parce que l’illustration, la bd, ça paye très peu voir pas du tout (c’est pour ça que je ne me lance pas, entre autre).
Il a effectivement sortie une bd du Projet Crocodile.
MAIS il a demandé à toutes les personnes lui ayant envoyées des histoires si on était d’accord.
Il nous a aussi envoyé le bouquin pour nous remercier.
Il me semble que notre parole est importante du coup.

la suite sur le site de Garance lobotomie