La ligne du Parti

Ça fait un moment que l’envie d’écrire sur le rapport à la popularité dans les milieux anarchistes (très largement). Un milieu que naïvement je pensais apte à se remettre en question, et que j’ai embrassé à cause de cela et de la critique des rapports de domination. Pour moi c’était tout le nœud des problèmes : le pouvoir et ce qu’il modifie des comportements.

Le pouvoir est protéiforme et insidieux, il ne s’annonce pas toujours aussi clairement que ÉTAT, POLICE, PRISON. Le pouvoir s’immisce dans quasiment toutes les relations, et je pensais que l’anarchisme tendait à démonter celui-ci où qu’il se cache, à le traquer où qu’il se faufile.
l’anarchisme oui. mais les anarchistes, c’est une autre paire de manches. L’anarchisme est si lumineux que, trop souvent, on se retrouve à avoir l’impression de patauger dans le purin dans une réalité autrement plus concrète chez les militants anarchistes. Le pouvoir n’est pas qu’une question d’élus ou de celui qui tient le bâton, le pouvoir est dans les rapport de classe, de sexe, de race, et de façon encore plus insidieuse dans le savoir, l’éducation, le CV militant. C’est ahurissant de rappeler ce genre de choses qu’on pensait admises, mais il semblerait qu’il faille reprendre les bases.

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L’antiracisme commence avec la déconstruction du privilège blanc

En France, la question de la blanchité est quasiment absente du débat. C’est pourtant un concept nécessaire pour penser un pendant de l’exclusion des noirs qu’est le racisme: la norme qui lui fait face. Amandine Gay l’explique dans cette tribune.

Lors des récentes manifestations au TGP de Saint-Denis, qui mettaient en cause le racisme d’Exhibit B –performance revendiquant une réflexion sur le rapport noirs/blancs et la colonisation– la rappeuse Casey a abordé un paradoxe encore tabou en France, tant de le monde artistique que dans la société civile:

«Tu peux pas parler d’esclavage en montrant que l’esclave, faut montrer aussi l’esclavagiste (…) faut que le blanc il se détermine en tant que blanc (…) Ils ont du mal à se projeter, ils ont du mal à se déterminer en tant que blancs»

 

C’est cette question de l’indicible pendant de l’altérité, à savoir la norme, que résumait déjà la sociologue et féministe Colette Guillaumin, en 1978, dans Pratique du pouvoir et idée de Nature:

 «On dit des Noirs qu’ils sont Noirs par rapport aux Blancs, mais les Blancs sont, tout court, il n’est d’ailleurs pas sûr que les Blancs soient d’une quelconque couleur.»

C’est cette citation du reste qui ouvre De quelle couleur sont les Blancs, ouvrage collectif dirigé par l’historienne et américaniste Sylvie Laurent et le journaliste Thierry Leclère, paru en 2013 et qui illustre parfaitement le paradoxe de l’identité blanche dans la société française, remis en lumière avec les débats autour du TGP: cette identité blanche est une norme qui ne se pense ni ne se voit comme telle.

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Le jour où extrême droite et néonazis européens se sont réunis à Nanterre

Samedi 22 novembre se tenait le meeting de l’extrême droite européenne. Intitulé Réveil des nations, il avait lieu à Nanterre, à quelques kilomètres à peine de la capitale.

Les principaux partis d’extrême droite du continent ont répondu présent à l’appel du GUD (Groupe union défense), comme les Grecs d’Aube dorée et les Italiens de CasaPound.

Aucun journaliste n’était accepté à l’entrée. Une équipe du « Petit Journal » de Canal+ a bien tenté le coup, mais sans succès. Seul journaliste présent, incognito, j’ai réussi à pénétrer à l’intérieur et à enregistrer les discours que je rapporte ici.

Une plongée dans un microcosme méconnu qui prend de plus en plus d’ampleur en Europe, mais aussi en France, et a pu se réunir en toute impunité en banlieue parisienne.

Le lieu du meeting n’a été communiqué que le matin même sur Internet, comme c’est d’usage pour ce genre de rassemblement.

En sortant du RER, je rejoins à pied le lieu du meeting, un petit quart d’heure de marche dans une zone semi-industrielle, située derrière les voies de chemin de fer. Devant moi, deux jeunes marchent, suivis par un homme seul, puis par un couple. Tous se dirigent vers le lieu du meeting.

MAKING OF

Le document que nous publions montre comment l’internationale de l’ultra-droite, allant jusqu’aux néonazis d’Aube dorée en Grèce, tente de s’organiser pour profiter de la crise européenne.

Ce rassemblement a eu lieu à huis clos, théoriquement sans journaliste. Ce compte-rendu (écrit sous pseudo) nous est néanmoins parvenu, et la teneur des discours montre les obsessions de cette mouvance et sa stratégie de noyautage des mouvements populaires, y compris la suggestion que l’extrême droite infiltre les ZAD (zones à défendre).

A lire pour comprendre ce qui se joue dans cette frange située à la marge du système. Pierre Haski

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Dimanche 21 Décembre 2014 – Projection-Concert de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue !

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L’Action Antifasciste Paris-Banlieue vous accueillera à partir de 15h au CICP (21 ter rue Voltaire M°9 Rue des boulets/Nation) pour assister à la projection d’«Enfermés vivants», un film de Félix G. (production ciné 200/90minutes/HD).

Ce documentaire-fiction sur le quotidien de la prison, joué par 2 anciens prisonniers et un acteur, revient sur les conditions d’enfermement en France.

Après un débat avec le réalisateur de ce film, ce sont nos potes d’AOB Sound System et de Stepper Allianz qui viendront mixer sur leur sono pour soutenir tou-te-s les militant-e-s antifascistes interpellés ces derniers mois.
Comme vous le savez, la répression étatique se fait de plus en plus pressante et nous avons donc besoin d’un maximum de soutien… Venez nombreu-ses-x !

De la nourriture et des boissons seront proposés tout au long de la soirée.

Entrée : 4 euros (TOUS les bénéfices seront reversés au profit de militant-e-s antifascistes interpellé-e-s ces derniers mois)

Programme :
15h00: Ouverture des portes
16h00 : Projection du film «Enfermés vivants» (soyez à l’heure svp !)
17h30 : Discussion sur l’enfermement avec le réalisateur
19h : Sound System d’AOB et de Stepper Allianz

COME ON !